150 Tchèques autorisés à combattre en Ukraine

150 Tchèques autorisés à combattre

La chancellerie de la présidence tchèque a autorisé, en accord avec le droit du pays, 150 citoyens à se rendre en Ukraine pour combattre contre l’invasion russe.

Les Tchèques autorisés à se battre pour l’Ukraine

.La chancellerie présidentielle tchèque a informé qu’elle avait autorisé, depuis le 14 février 2022, plus de 150 citoyens à se rendre en Ukraine afin de combattre contre la Fédération de Russie. Selon la „Polska Agencja Prasowa”, la loi tchèque n’interdit pas de se battre auprès d’armées étrangères, mais il faut que la présidence du pays l’autorise formellement au cas par cas.

En un an et demi, 553 demandes ont été déposées et 152 acceptées : 132 sous la présidence de Milos Zeman et 20 sous celle de Petr Pavel.

Cette autorisation est obligatoire, sans quoi le volontaire peut être poursuivi par la justice tchèque, mais ne concerne pas les binationaux dont la seconde nationalité est celle du pays dans lequel ils vont combattre.

La chancellerie ajoute qu’après avoir obtenu la permission, le citoyen n’est pas obligé d’informer les autorités du moment de son départ et de celui de son retour. Les médias tchèques traitent régulièrement de sujets concernant les citoyens se rendant en Ukraine afin de combattre contre l’invasion russe. Jusqu’à présent, trois Tchèques y ont été tués au combat.

„Ce qui nous unit, c’est le passé et la vigilance face à la Russie”

.La ministre tchèque de la Défense, Jana Cernochova, évoque, dans un article paru dans „Wszystko co Najwazniejsze”, les enjeux de la guerre en Ukraine :

„Nous sommes unis à la Pologne non seulement par le fait que nos langues se ressemblent à bien des égards. Nous avons aussi des intérêts communs dans le domaine de la sécurité, qui résultent en grande partie de la vivacité de notre mémoire des régimes totalitaires gérés depuis Moscou. Nous sommes, tout comme les Polonais, parfaitement conscients du fait que la Russie d’aujourd’hui n’est pas digne de confiance, tout comme le fut l’Union soviétique”.

„C’est pourquoi nous comprenons mieux que bon nombre de pays ce qui se passe à l’est de nos frontières. Ainsi, dès le 24 février dernier, nous avons entrepris des actions en vue de soutenir l’Ukraine indépendante afin qu’elle préserve sa souveraineté. Notre histoire commune nous rend plus vigilants là-dessus que les pays occidentaux”.

„Il en va de même de l’armée et de la défense. Poutine a brutalement sorti l’Europe de son sommeil à minuit moins cinq, obligeant ainsi tout le monde à rattraper le retard. La Pologne a saisi le défi bien avant tous les autres. Le budget polonais de la défense s’élèvera à 3 % du PIB sans qu’il y ait des voix de protestation de la part de l’opposition. Quant à nous, après de longues années, au moins jusqu’à la fin de notre mandat, nous allons dépenser 2 % du PIB minimum, en remplissant ainsi nos engagements envers nos alliés”.

„Comme l’expérience polonaise de la domination russe est plus longue, ils se font beaucoup moins d’illusions. Les Polonais adorent le sens de l’humour tchèque, à nous maintenant d’admirer le patriotisme polonais, le courage et la disposition à se défendre par soi-même sans attendre que quelqu’un d’autre le fasse à notre place. De l’autre côté, je suis persuadée que ces derniers mois, nous aussi avons fait preuve, à plusieurs reprises, de notre capacité à agir avec détermination au lieu de nous montrer timides. Les Premiers ministres de nos deux pays, avec le Premier ministre slovène, ont notamment été les premiers à se rendre à Kiev après le déclenchement du conflit, pour y déclarer ouvertement leur position et le soutien de nos pays”.

„Ce conflit ne se limite pas pourtant au seul territoire ukrainien, théâtre de lourds combats, mais indirectement concerne nous tous. Nos deux pays ont offert et continuent d’offrir un toit à des centaines de milliers de réfugiés de guerre. Aussi bien la Pologne que la République tchèque ont été à la hauteur, en accueillant des vagues successives de nouveaux arrivants. Beaucoup sont déjà retournés chez eux, mais un nombre important, restés sur place, peuvent toujours compter sur notre soutien dans leur intégration à nos sociétés. Nous leur avons assuré l’hébergement, les soins médicaux, des allocations, la scolarisation des enfants. Beaucoup de réfugiés ont trouvé un travail pour devenir des membres à part entière de nos sociétés”.

„L’un des défis pour l’Occident, une fois la guerre terminée, sera tant de reconstruire l’Ukraine et de l’intégrer dans les structures occidentales, ce à quoi la République tchèque et la Pologne devraient s’intéresser ces prochaines années, que de soutenir d’autres pays du Partenariat oriental, et plus concrètement la Moldavie et la Géorgie. Je me réjouis que Pologne soit pour la République tchèque une alliée et une amie, avec qui nous entretenons une coopération parfaite dans le domaine de la défense, tant bilatérale qu’au sein de l’UE et de l’Otan”.

Nathaniel Garstecka

Materiał chroniony prawem autorskim. Dalsze rozpowszechnianie wyłącznie za zgodą wydawcy. 12 grudnia 2023