Israël critique Vladimir Poutine après le vote de la Russie à l’ONU

Netanyahou vote de la Russie

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a fait part de sa déception au Président de la Fédération de Russie après le vote de la Russie, au Conseil de Sécurité de l’ONU, en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza.

Critique israélienne du vote de la Russie à l’ONU

.Ce n’est pas la première fois que la Russie adopte une position défavorable à Israël, et Benyamin Netanyahou l’a fait savoir. Un projet de résolution, déposé par les Émirats arabes Unis, demandant un cessez-le-feu à Gaza et faisant peser sur Israël la responsabilité des récents événements, a été rejeté grâce au véto des Etats-Unis après avoir été accepté par les autres pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, y compris la Russie et la France (le Royaume-Uni s’est abstenu).

Lors d’un entretien téléphonique d’une heure avec Vladimir Poutine, Benyamin Netanyahou a „exprimé son mécontentement vis-à-vis des positions anti israéliennes prises par les délégués russes à l’ONU et sur d’autres forums internationaux”, selon le bureau du Premier ministre israélien.

Le représentant de la Fédération de Russie auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU, Dimitry Polanskiy a justifié son vote en saluant „le courage et le professionnalisme des nations arabes et des Émirats arabes unis qui présentent un texte s’inscrivant dans les meilleures traditions du Conseil” et a critiqué „l’approche destructrice des États-Unis qui appuient aveuglément Israël et empêchent de facto toute solution”.

Le délégué américain, Robert Wood, a de son côté exprimé sa déception „face à l’absence de condamnation des meurtres et violences sexuelles commis le 7 octobre” par les terroristes palestiniens. „Le Conseil et nombre de ses membres ont fermé les yeux face aux violences commises par le Hamas au lieu de les condamner”, a‑t‑il ajouté. Il a en outre regretté „que ce texte ne reconnaisse pas le droit d’Israël à se défendre contre le terrorisme conformément au droit international”.

M. Netanyahou a aussi critiqué la „dangereuse collaboration” de la Russie avec l’Iran. Ce dernier fournit notamment Moscou en drones kamikazes Shahed-136 utilisés pour harceler les villes ukrainiennes.

Malgré l’efficacité des défenses anti-aériennes ukrainiennes autour des grands centres urbains, des dizaines de civils ont déjà été tués par des attaques de drones de conception iranienne. L’Iran a par ailleurs formé et entraîné des centaines de combattants du Hamas avant l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 contre Israël.

„L’impérialisme russe en guerre contre l’Europe centrale et orientale”

.Dans un article paru dans „Wszystko co Najwazniejsze”, Andrzej Duda, Président de la République de Pologne, exprime son opposition à la politique impérialiste russe :

„Il a fallu attendre la transition démocratique, initiée en 1989 par le mouvement polonais Solidarité, créé neuf ans auparavant, pour que les Polonais et les autres nations d’Europe centrale et orientale retrouvent leurs propres États souverains. La plupart d’entre eux sont progressivement devenus membres à part entière de l’OTAN et de l’Union européenne.”

„Cependant, les impérialistes russes n’ont jamais supporté l’indépendance des pays de notre région. Après que la Russie se soit remise du choc que fut pour elle la perte de sa sphère d’influence, elle sa commencé à tout faire pour reconstruire son empire d’avant”.

„Nous nous souvenons de l’attaque militaire de 2008 contre la Géorgie. Nous nous souvenons également de la répression brutale et répétée des mouvements de liberté en Biélorussie et en Ukraine. On se souvient enfin de la politique hostile de la Russie envers l’Ukraine indépendante, de l’annexion forcée de la Crimée et du Donbass en 2014, et surtout, de la guerre génocidaire à grande échelle livrée à un État ukrainien souverain qui a débuté le 24 février dernier.”

„La Russie, depuis toujours, cherche à maîtriser l’Europe centrale et orientale. Mais une Pologne libre, une Ukraine libre et tous les autres États indépendants de notre région ne l’accepteront jamais. Pour nos nations, c’est une question de vie ou de mort, de préservation de l’identité et de survie. C’est une question d’avenir, de sécurité et de prospérité.”

„La vigilance face à la Russie est un impératif”

.Dans un entretien accordé à „Wszystko co Najwazniejsze”, le professeur Guy Millière, économiste, géopolitologue et essayiste, explique qu’il ne faut rien céder à la Fédération de Russie :

„L’armée russe a perpétré des destructions massives, matérielles et humaines, en Ukraine, et il faudra du temps pour que l’Ukraine se relève. Tout cela signifie qu’il y a en Europe une puissance agressive, destructrice, dictatoriale, menaçante. Et quand bien même cette puissance est très affaiblie car ses pertes en matériel militaire et en hommes sont considérables, cette puissance est là. L’impératif devrait être de la mettre hors d’état de nuire, mais si cet impératif est énoncé par Volodymyr Zelensky et par les dirigeants polonais, il ne l’est pas, ou de manière atténuée et fluctuante chez des dirigeants d’Europe occidentale tels que Macron et Olaf Scholz”.

„La France est un pays dont les dirigeants ont longtemps pensé qu’ils pouvaient s’entendre avec Poutine, et Macron a reçu Poutine à Paris de manière fastueuse et amicale en mai 2017. Macron est allé plusieurs fois à Moscou en janvier-février 2022, en imaginant qu’il pouvait dissuader Poutine d’entrer en guerre. Il a échoué, ce qui était prévisible, mais il continue à penser qu’un accord avec Poutine est possible, et il vient de se rendre en Chine en imaginant pouvoir influencer Xi Jinping et le pousser à convaincre Poutine de se conduire raisonnablement, et il a échoué encore, ce qui était prévisible, là encore”.

„Les peuples d’Europe centrale et orientale n’ont aucune illusion sur Poutine et savent que la vigilance face à la Russie est un impératif. Ils savent aussi que si l’empire soviétique est tombé, et si l’Europe centrale et orientale a retrouvé la liberté, ce n’est pas grâce à la bienveillance de Mikhail Gorbatchev, mais grâce à la politique de Ronald Reagan”.

Nathaniel Garstecka

Materiał chroniony prawem autorskim. Dalsze rozpowszechnianie wyłącznie za zgodą wydawcy. 14 grudnia 2023