Je bloquerai les initiatives nocives pour les Polonais – Andrzej Duda
Le Président polonais Andrzej Duda s’est positionné à l’approche des élections législatives polonaises. Il a appelé au respect de la démocratie.
Le Président Duda appelle à voter
.Dans un entretien accordé à la Polska Agencja Prasowa, M. Duda a abordé le sujet des prochaines élections en Pologne, le 15 octobre 2023. Ce jour, les Polonais éliront leurs députés et leurs sénateurs, et devront répondre à quatre questions référendaires : une sur la vente des entreprises publiques, une sur l’âge de départ à la retraite et deux sur la politique d’immigration. Le président incite ses concitoyens à prendre part aux scrutins : „Ca fait des années qu’on demande l’organisation d’un referendum. C’est une forme de démocratie directe et j’y suis favorable”.
„La participation aux élections et aux referendums est une façon de prendre part aux affaires publiques, c’est une sorte de devoir citoyen. Bien évidemment, ce n’est pas une obligation légale, mais je considère cela comme une devoir citoyen. J’incite tout le monde à voter, tant aux élections qu’au referendum”.
Il a ajouté que les sujets posés méritent d’être consultés auprès des citoyens : „Il ne fait aucun doute que la question de l’immigration est un sujet d’actualité et est importante pour les citoyens”. Il a signalé que la Pologne n’était pas le seul pays à évoquer ces questions : „Même en France, le Président Macron a suggéré d’organiser un referendum sur l’immigration”.
Défense des intérêts des Polonais
.Au sujet des élections législatives, le président de la république de Pologne s’est montré inébranlable. Réagissant aux propos du chef de l’opposition centriste, Donald Tusk, qui a déclaré qu’après une éventuelle victoire de l’opposition „les relations entre le gouvernement et le président changeront diamétralement”, M. Duda a rappelé qu’il disposait de la légitimité populaire : „J’ai remporté à deux reprises l’élection présidentielle. C’est pourquoi je suis légitime dans mes actions, je réalise mes obligations et je promets à mes concitoyens que je continuerai à remplir le rôle qui est le mien”.
Interrogé sur une éventuelle coopération avec un gouvernement d’alternance, il a répondu que l’intérêt des Polonais passait avant toute chose :
„S’il s’agit de réaliser les promesses que j’ai formulées à mes concitoyens, je soutiendrai les actions du gouvernement, quel qu’il soit, de continuité ou d’alternance. Si, cependant, les actions seront dirigées contre les citoyens, si elles leurs seront dommageables ou nocives, je m’y opposerai et je tiendrai ma position à leur côté”.
Rappelons qu’Andrzej Duda a été élu président en 2015 puis réélu en 2020. Il ne pourra pas se représenter en 2025. Les élections législatives ont lieu tous les 4 ans. Apres 2023, les suivantes se tiendront en 2027. Le gouvernement qui sera donc issu des élections d’octobre 2023 devra travailler avec M. Duda pendant les deux prochaines années.
Sur la campagne et les dangers qui l’entourent
.Plusieurs commentateurs ont qualifié cette campagne électorale de „violente”. Le président a tenu à rassurer là-dessus : „Je me doutais que les débats seraient acerbes, mais je considère que nous nous trouvons dans les limites de ce qui est acceptable politiquement. Je m’en félicite, bien que certains considèrent que la température de la campagne est élevée”.
Il a ensuite abordé le sujet des menaces qui pèsent sur les élections législatives : „Souvenons nous que cette campagne se déroule dans des conditions particulièrement difficiles. C’est une question sur laquelle je me penche depuis longtemps”. „Ce n’est un secret pour personne que des ingérences étrangères peuvent avoir lieu. Nous observons des pressions extérieures agressives, comme par exemple celles du chef du Parti Populaire Européen, Manfred Weber, qui attaque ouvertement le gouvernement polonais et essaie d’influer sur le résultat des élections en Pologne. Je considère ceci comme absolument inacceptable, d’autant plus qu’il s’agit d’un représentant de l’Allemagne, ce qui est donc malvenu de sa part”.
Le chef du PPE a effectivement appelé a renverser le gouvernement conservateur du PiS, qu’il a qualifié d’ „ennemi”. En réponse, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, l’a invité à débattre publiquement, ce qu’il a refusé.
Andrzej Duda a poursuivi, au sujet de ses craintes : „Je m’inquiète aussi d’ingérences technologiques, comme le piratage, les attaques de hackers ou de services spéciaux étrangers. Cette menace existe et il faut la prendre en considération. Ayons conscience qu’à notre frontière est se déroule une guerre brutale, initiée par la Russie qui a attaqué l’Ukraine indépendante et souveraine”.
Nathaniel Garstecka