La Pologne alerte sur les conséquences de l’immigration massive

Immigration massive

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a publié un film présentant les conséquences sécuritaires de l’immigration massive en France, suite aux émeutes de l’été 2023.

Clip sur l’immigration massive

.Le 30 juin 2023, M. Morawiecki a publié un court film [LIEN] comparant la situation dans les villes françaises à celle dans les villes polonaises. On y voit des images de destructions et d’affrontements ayant eu lieu en France durant la dernière grande vague d’émeutes urbaines, notamment des immeubles, des magasins et des voitures brûlés, des policiers en intervention contre des casseurs. A côté de ça, nous voyons le quotidien des grandes villes polonaises comme Varsovie et Cracovie, qui ne subissent pas une telle insécurité.

Le clip se conclut sur le message suivant: „Nous ne souhaitons pas de telles scènes dans les rues polonaises. La sécurité des Polonais passe avant tout”. Le Premier ministre ajoute, en commentaire : „Notre plan est une Europe des frontières sûres. La sécurité et l’ordre public, telles sont les valeurs à partir desquelles tout le reste est possible!”. Il fait ainsi allusion à la volonté de Bruxelles d’imposer aux pays d’Europe centrale des flux d’immigration illégale en provenance d’Afrique et du Proche-Orient.

Cette vidéo a été vivement critiquée par des politiciens proches du président Emmanuel Macron. Par exemple, Fabienne Keller, co-présidente du Conseil National des Villes et députée européenne Renaissance (le parti de M. Macron), a écrit sur les réseaux sociaux : „Propagande honteuse du Premier ministre polonais d’extrême droite (sic) qui manipule les images des tensions en France pour justifier son projet mortifère pour l’Europe”, critiquant ainsi l’idée d’Europe des Nations chère au dirigeant polonais.

De son côté, Éric Zemmour, président du parti Reconquête!, a déclaré, sur le plateau de la chaîne télévisée „Cnews” : „Ces pays n’ont pas d’immigration africaine et maghrébine, ils n’ont pas d’émeutes. Je suis allé à Varsovie il y a 3 ans et effectivement, les rues sont calmes. Nous avons des exemples à prendre sur ces pays-là”. Ses propos ont été repris par le journal télévisé de la chaîne polonaise „TVP 1”.

Enfin, le quotidien „le Figaro” commente ainsi le message de M. Morawiecki: „Inquiet des émeutes en France, le premier ministre polonais dénonce l’«immigration illégale». Mateusz Morawiecki a souligné le contraste entre ces scènes de chaos et la quiétude des villes polonaises”.

Emeutes dans les villes françaises

.La France vient de connaître une vague inédite d’émeutes et de violences. Elle ont débuté quand un policier a tiré sur un jeune Nanterrien, défavorablement connu des forces de l’ordre, qui refusait d’obtempérer lors de son arrestation au volant d’un véhicule conduit sans permis, le tuant sur le coup. Des violences ont immédiatement éclaté à Nanterre, puis se sont étendues aux banlieues parisiennes puis à la France entière avant d’atteindre la Belgique et la Suisse.

Après 6 jours d’émeutes incessantes sur l’ensemble du territoire français, des grandes villes aux petits villages en passant pas les banlieues, le bilan provisoire fait état de plus de 11 000 incendies, 5 600 voitures brûlées, 700 policiers et gendarmes blessés, 35 pompiers blessés (dont un décédé), 250 casernes et postes de police attaqués, des centaines de magasins et de supermarchés pillés, 70 mairies vandalisées ou incendiées.

Les violences ont été commises par des jeunes, souvent mineurs, issus de l’immigration arabo-musulmane et africaine. Leurs parents ou grands-parents sont venus travailler en France à partir des années 1950 et se sont regroupés à proximité des centres urbains, où l’activité économique était dynamique. L’Etat français a investi des sommes importantes (plusieurs dizaines de milliards d’euros) afin de fournir à ces populations des conditions de vie décentes dans les banlieues des grandes villes, à travers une ambitieuse politique de la ville.

L’immigration massive se poursuivant, même après la fin des 30 glorieuses et les premières crises économiques, les immigrés ont créé des environnements clos dans lesquels l’influence de la République française avait de plus en plus de mal à s’imposer. Les jeunes descendants de cette immigration, souvent en perte de repères, ont développé un ressentiment envers la puissance publique, mêlant considérations sociales (pauvreté, trafic de drogue et chômage), culturelles (refus d’assimilation, manque d’éducation et tribalité), historiques (revanchisme postcolonial) et religieuses (prédicateurs musulmans incitant à un identitarisme islamique).

Les violences dans les villes françaises et leurs banlieues ne sont pas nouvelles. Les premières tensions sont apparues dès les années 1970 et n’ont fait que se renforcer jusqu’aux premières grandes vagues d’émeutes en 2005. Les années 2010 furent marquées à leur tour par de nombreuses et régulières violences. L’insécurité dans les banlieues est désormais devenue quotidienne, avec des postes de police attaqués, des guet-apens contre les pompiers, des magasins vandalisés, des voitures brûlées (notamment chaque année lors du 14 juillet et du 31 décembre).

Les pays d’Europe centrale et orientale, dont la Pologne, n’ayant pas encore fait appel à l’immigration massive de travail en provenance des pays arabo-musulmans et africains, ne sont pas touchés par ces vagues de violences, ce qui explique le message publié par le Premier ministre polonais.

Referendum sur l’immigration illégale

.Ce lundi 3 juillet 2023, M. Morawiecki a annoncé qu’un referendum sur l’immigration illégale se tiendra le même jour que les élections législatives polonaises, en octobre. La question portera sur le projet européen de relocalisation forcée de clandestins en provenance d’Afrique et du Proche-Orient.

Le Premier ministre a commenté cette décision: „Nous allons poser une simple question sur l’immigration illégale en Pologne. c’est un problème important auquel doit faire face toute l’Europe”. Il a ajouté: „C’est du deux poids, deux mesures. La Pologne a montré une véritable solidarité envers les réfugiés ukrainiens et l’Union Européenne ne finance que 50 à 60 euros par personne. Cependant, elle exigera de nous 20 000 euros pour chaque migrant refusé”.

La Pologne a accueilli entre 1,5 et 3 millions de personnes fuyant l’Ukraine depuis l’invasion russe de février 2022. Plusieurs centaines de milliers d’Ukrainiens résidaient déjà en Pologne depuis l’agression de la Russie contre l’Ukraine en 2014.

Nathaniel Garstecka

Materiał chroniony prawem autorskim. Dalsze rozpowszechnianie wyłącznie za zgodą wydawcy. 3 lipca 2023
Fot.: Wikipedia/Toufik-de-Planoise/Travail personnel