Le journal „La Croix” juge sévèrement la politique étrangère d'Emmanuel Macron

W przededniu nowej zimnej wojny prezydent Francji Emmanuel Macron swoją wizytą sprawił chińskiemu przywódcy Xi Jinpingowi prezent dyplomatyczny, poświęcając niezależność Tajwanu na rzecz relacji Chin z Europą – ocenia w środę dziennik „Le Figaro”.

„La Croix” commente les bouleversements mondiaux actuels et estime que „Le logiciel diplomatique français reste figé sur une vision fantasmée de l’héritage gaulliste”.

„La Croix” critique envers Emmanuel Macron

.C’est le journaliste François d’Alançon qui se charge de porter l’estocade contre le Président de la République dans les colonnes du quotidien. Dans son article, intitulé „Emmanuel Macron, les failles de la diplomatie disruptive” [LIEN >>>], il dépeint un tableau sombre de la direction prise par la diplomatie française sous Emmanuel Macron.

La visite du Président en Chine a été une manifestation supplémentaire, aux yeux du journaliste, de la déconnexion de la réalité de la politique étrangère française: „Deux semaines après les déclarations controversées d’Emmanuel Macron sur Taïwan, la Chine et les États-Unis, le trouble ne s’est pas dissipé. L’hyper-personnalisation de la politique étrangère autour du président, sa communication débridée, sa prise de décision improvisée et solitaire ont une nouvelle fois contraint les diplomates à une explication de texte sur le mode: « Le président n’a pas voulu dire ça… »”. Il estime que „l’activisme tous azimuts du président néglige la nouvelle donne stratégique mondiale et surestime ses moyens”.

Après avoir rappelé l’espoir suscité auprès des pro européens par l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, d’Alancon constate que le Président de la République n’a pas su saisir le sens des bouleversements géopolitiques mondiaux. À chaque crise, les choix opérés par la France se sont révélés ne pas être les bons. Le journaliste évoque ainsi les propos tenus par M. Emmanuel Macron sur „la mort cérébrale de l’OTAN” puis sa volonté de „ne pas humilier la Russie” et enfin son refus du „suivisme” vis a vis des Américains face aux menaces chinoises envers Taïwan.

„Le chef de l’État paraît aujourd’hui isolé”

François d’Alançon reconnait que ce sont les pays d’Europe centrale qui avaient raison sur la Russie. Il ajoute: „Les ouvertures répétées d’Emmanuel Macron en direction de Vladimir Poutine, sans concertation avec les partenaires européens, ont coupé la France d’une grande partie de l’Europe. Son blanc-seing donné par avance à Xi Jinping a accentué la solitude de l’Hexagone”. Le rappel de ces faits a pour objectif de porter un regard critique envers le projet présidentiel d'”autonomie stratégique”, puisqu’il s’avère qu'”Après quinze mois de guerre, chacun sait que sans l’assistance militaire de l’Amérique, l’existence d’une Ukraine indépendante et souveraine aurait été sacrifiée”. L’Europe n’est pas en mesure de se passer du soutien militaire américain.

Les origines de cette faiblesse structurelle de la conception géopolitique d’Emmanuel Macron sont à chercher du coté de l’incapacité de se défaire „d’une vision fantasmée de l’héritage gaulliste”. Vision anachronique qui n’est pas adaptée au défi du XXIe siècle et qui „ne trompe personne”: „Vu de Pékin et de Moscou, la posture gaullienne ne trompe personne, même si elle est toujours utile pour exploiter les divergences entre alliés. La France est avant tout perçue comme un membre de l’Union européenne et de l’OTAN”. La position de la France est donc utilisée par les promoteurs d'”un nouvel ordre mondial post-occidental” pour diviser notre camp.

Enfin, le journaliste propose à la diplomatie française de réfléchir à „mettre ses fins en adéquation avec ses moyens”. Il énumère les faiblesses économiques de la France et ses échecs militaires récents, et sonne l’alarme: „Les élites politiques entretiennent l’illusion de disposer de la « première armée d’Europe » mais d’ici à la fin des années 2020, c’est bien la Pologne qui aura la première armée de terre. Et l’élargissement futur de l’UE à l’Ukraine, à la Moldavie et aux Balkans occidentaux débouchera inéluctablement sur de nouveaux équilibres”.

„La Croix” semble donc considérer que la France est en train de rater le train de la recomposition de l’ordre géopolitique du monde, du fait de son échec à repenser son rôle au sein du concert des nations et des grandes organisations internationales.

„Les faibles doivent perdre”

.Suite à l’appel, très macroniste, d’Henri Guaino à ne pas réagir aux menées impérialistes de la Russie, le professeur Ewa Thompson écrit: „j’oserais demander à Henri Guaino s’il lancerait le même appel si la France se trouvait géographiquement à l’endroit de la Pologne et de l’Ukraine et qu’elles prennent l’espace géographique occupé par la France. Un appel au bon sens, le refus d’un retour au climat des croisades, une lutte noble afin de prévenir l’éclatement d’une Troisième guerre mondiale le motiveraient-ils aussi fortement ?”

Elle ajoute, analysant la philosophie française de la diplomatie de la même façon que François d’Alançon: „À mon avis, dans la tribune d’Henri Guaino, derrière la façade du bon sens et de l’inquiétude pour la stabilité en Europe, se cache un égoïsme national potentiellement non moins brutal dans sa permissivité vis-à-vis des lubies de la Russie que ce que la Russie ose faire aujourd’hui en Ukraine”.

Elle conclut: „Il serait plus honnête pour Henri Guaino de dire : « Écoutez, cela ne regarde pas la France, dans l’intérêt de la France les relations avec la Russie doivent être les meilleures possibles, nous en obtenons des matières premières et de l’argent, et le fait que l’Est européen en paye le prix, comme d’habitude, n’est pas notre problème. Les faibles doivent perdre. Nous leur servirons du thé et des biscuits, en disant que nous sommes désolés et que nous comprenons parfaitement leur souffrance »”.

Nathaniel Garstecka

Materiał chroniony prawem autorskim. Dalsze rozpowszechnianie wyłącznie za zgodą wydawcy. 25 kwietnia 2023