Les Premiers ministres polonais, tchèque et slovaque publient un article sur la menace russe dans „Foreign Affairs”

Wolny Świat musi dalej wspierać Ukrainę, aby całkowicie pokonała Rosję, bo zamrożenie konfliktu – ulubiony rosyjski sposób gry na zwłokę, pozwoliłoby jedynie na dalsze szerzenie się imperialnej ideologii Moskwy – piszą premierzy Polski, Czech i Słowacji w artykule dla amerykańskiego opiniotwórczego dwumiesięcznika „Foreign Affairs”.

„Il faut maintenir le cap en Ukraine, ce n’est pas le moment d’affaiblir notre détermination”, écrivent les Premiers ministres polonais, tchèque et slovaque dans le bimensuel américain.

Les Premiers ministres polonais, tchèque et slovaque dans „Foreign Affairs”

.La revue „Foreign Affairs” est un bimestriel de politique internationale prestigieux, édité par le „Council on Foreign Relations”, think tank américain spécialisé dans les affaires étrangères. Mateusz Morawiecki, Petr Fiala et Eduard Heger, respectivement Premiers ministres polonais, tchèque et slovaque, y signent un texte sur la guerre en Ukraine, la menace russe et la sécurité de l’Europe.

Les trois hommes politiques présentent la situation globale en Europe : „L’Ukraine n’a jamais souhaité être en guerre contre la Russie. Nous non plus. Cependant, il devient manifestement de plus en plus évident que la Russie a décidé, il y a longtemps, d’entrer en guerre contre nous”, rappelant de cette manière que la Russie faisait peser une menace certaine sur l’Europe centrale et de l’est bien avant 2022.

„Notre appel doit être pris au sérieux: si la Russie l’emporte et que l’Ukraine tombe, l’Europe centrale pourrait bien suivre”. Cet avertissement résonne comme les paroles prononcées par le Président polonais Lech Kaczyński en aout 2008, à Tbilissi, au moment où la Russie attaquait la Géorgie : „Aujourd’hui c’est la Géorgie, demain ce sera l’Ukraine, après-demain les pays baltes et ensuite peut être mon pays, la Pologne”.

Les chefs de gouvernement appellent à ne pas relâcher les efforts, à continuer à soutenir l’Ukraine dans sa lutte pour la liberté : „La raison pour laquelle nous devons poursuivre notre soutien à l’Ukraine jusqu’à ce que la Russie se retire de tous les territoires qu’elle occupe illégalement est que cela mettra un terme à l’impérialisme et à l’esprit revanchard du Kremlin. Laisser la Russie conserver la Crimée et les territoires orientaux de l’Ukraine serait donner le feu vert à tous les dirigeants autoritaires qui estiment que l’on peut envahir ses voisins sur la base de narrations mensongères et haineuses, provoquant la mort de centaines ou de milliers de gens innocents.”

 „Nos pays ont un rôle central à jouer”

.Mateusz Morawiecki, Petr Fiala et Eduard Heger mettent en avant les efforts réalisés jusqu’à présent par leurs pays : „Nous sommes fiers que l’Europe se soit dressée unie contre l’agression russe. Nous avons connus, à travers notre histoire, le totalitarisme, l’occupation, les déportations et les massacres russes. En tant que dirigeants d’Etats qui ont alerté depuis des années sur ces dangers, nous savons que nos pays ont un rôle central à jouer. C’est pourquoi les dirigeants de notre région ont été les premiers à se rendre auprès du Président Volodymyr Zelensky dans Kiev assiégée. Nos nations ont accueilli des millions de réfugiés et ont procédé dès le départ à des livraisons d’aide militaire, humanitaire et économique à l’Ukraine”.

Ils ajoutent, au sujet des opérations en cours : „Tandis que le printemps voit les combats s’intensifier, nos regards se portent vers l’été et l’automne. Nous devons continuer à soutenir l’Ukraine sans hésitation. Cela passe par l’assurance qu’elle recevra toute l’aide militaire et financière nécessaire afin de vaincre la Russie et de libérer tout son territoire. C’est une demande légitime du gouvernement démocratique de l’Ukraine, notre aide militaire s’étant révélée vitale”.

Enfin, ils ont esquissé leur projet de sécurité européenne commune : „Il n’est pas trop tôt pour évoquer les garanties de sécurité de l’Ukraine après la guerre. Il n’y aura pas d’investissements ni de reconstruction durable en Ukraine si elle n’est pas capable de se défendre contre une nouvelle agression. Le futur de la sécurité européenne doit être fondé sur des bases solides, l’OTAN étant le point d’ancrage d’une communauté transatlantique qui promeut les valeurs démocratiques, la coopération en matière de sécurité et le règlement pacifique des différends”.

Par ce texte publié dans une revue prestigieuse, les Premiers ministres polonais, tchèque et slovaque entendent se positionner en défenseurs du droit et de la liberté dans un environnement mondial de moins en moins stable et soumis à des menaces visant la civilisation occidentale.

„Les Polonais proposent un renforcement de l’Europe par un partenariat stratégique avec les États-Unis”

.„La Pologne mise sur un partenariat stratégique avec les États-Unis, car ils ne nous ont jamais déçus. L’alliance de la Pologne et des États-Unis est le meilleur vaccin contre l’impérialisme russe”, écrit Eryk Mistewicz, Président de l’Institut des Nouveaux Médias (Instytut Nowych Mediów) et éditeur de „Wszystko co Najważniejsze”.

„La Pologne ne se fait pas d’illusions sur la Russie. Nous sommes prêts à nous battre pour redonner à l’Europe la place qui lui revient sur la carte géopolitique du monde. Mais nous savons aussi, comme le dit Mateusz Morawiecki, qu’il ne faut pas nous libérer de l’étreinte de l’ours russe pour tomber dans celle du dragon chinois”, poursuit-il.

Il conclut : „Aujourd’hui, nous les Polonais construisons une nouvelle architecture de sécurité pour l’Europe et le monde. Nous ne le faisons ni en coopération avec les Chinois ni dans le cadre de discussions avec Vladimir Poutine, mais en soutenant les Ukrainiens de toutes les manières possibles dans leur lutte, conscients que c’est un combat qu’ils mènent pour nous. Nous n’avons aucun doute, car le chef du Kremlin l’a dit ouvertement, que la mission de l’impérialisme russe est de restaurer les frontières du temps de l’Union soviétique. Celles de la Grande Russie. Et cela passe par l’occupation de la Pologne, des pays baltes, d’une grande partie de l’Europe centrale, peut-être même d’une partie de l’Allemagne”.

Nathaniel Garstecka

œuvre protégée par droit d'auteur. Toute diffusion doit être autorisée par l'éditeur 24/04/2023