L’Estonie ne distribuera pas d’armes à ses citoyens

L'Estonie ne distribuera pas d'armes à ses citoyens

„En cas de conflit, l’Estonie ne fera pas comme l’Ukraine et ne distribuera pas d’armes aux habitants”, rapportent les médias estoniens.

L’Estonie ne distribuera pas d’armes à ses citoyens

.Face à la menace que faisaient peser les troupes russes sur la capitale, lors des premiers jours de la guerre déclenchée le 24 février 2022, des armes avaient été massivement fournies aux habitants de Kiev, afin de leur permettre de se défendre et d’aider les troupes régulières. Les volontaires se positionnaient aux postes de contrôle, participaient à la recherche d’espions et de saboteurs et contribuaient à rehausser le moral des civils non combattants. Par ailleurs, c’était un message de taille envoyé aux envahisseurs : la population ukrainienne était prête à se battre contre l’occupation russe, et certainement pas accueillir Poutine avec des fleurs.

Selon la chaîne de télévision ERR, les autorités de Tallinn ne comptent pas utiliser la méthode ukrainienne si le pays est envahi, bien qu’elles reconnaissent qu’elle a pu avoir initialement un rôle positif.

Le colonel Eero Rebo, chef d’état-major de la Ligue de de défense estonienne („Kaitsellit”), formation paramilitaire intégrée aux forces armées nationales, se montre mesuré à ce sujet : „Les volontaires ont joué un rôle déterminant dans la lutte contre l’envahisseur, en particulier au début de la guerre. Leur distribuer des armes était nécessaire à un moment critique, c’était un signal pour les Ukrainiens qu’ils sont dorénavant en temps de guerre, plus en temps de paix”.

„Cependant, les pertes parmi ces volontaires étaient élevées, du fait de leur manque de formation et de l’absence de coopération entre eux”, ajoute-t-il.

La ligue de défense estonienne

.Ce dernier point est l’argument majeur pour l’existence de la Ligue de défense estonienne, que les volontaires civils peuvent rejoindre afin d’y être formés et de recevoir des armes. Le colonel Rebo le confirme : „l’Estonie devra éviter le désordre et ne distribuera pas d’armes à ceux qui n’en ont jamais tenu de leur vie. Par contre, les membres de la Ligue peuvent conserver chez eux leurs armes et nous sommes en négociations avec le gouvernement afin d’augmenter la limite de munitions que l’on peut détenir”.

Le ministre estonien de l’Intérieur, Lauri Naanemets, est du même avis : „il manquait clairement de formation aux volontaires ukrainiens. L’Ukraine a ensuite eu beaucoup de mal à récupérer les armes qu’elle avait données après que certains problèmes ont commencé à apparaître.”

La Ligue de défense estonienne compte 18 000 membres, 30 000 si on l’additionne aux autres formations paramilitaires. La population de l’Estonie de 1,3 millions d’habitants. En plus de renforcer les capacités militaires du pays, le rôle de la Ligue est de participer à des missions de maintien de l’ordre, d’assistance lors d’incendies de forêt ou d’inondations ainsi que de contribuer à la formation patriotique des habitants.

„250 ans de lutte contre l’impérialisme russe”

.Eryk Mistewicz, Président de l’Institut des Nouveaux Médias et éditeur de „Wszystko co Najważniejsze”, rappelle que le combat contre l’impérialisme russe est commun à toutes les nations d’Europe centrale et orientale :

„Depuis plus de 250 ans, l’Europe centrale fait face à la même adversité. Il y a 160 ans, a éclaté une insurrection par laquelle les Polonais, les Ukrainiens, les Lituaniens et les Biélorusses ont ensemble affronté le despotisme du tsar et l’impérialisme russe. Aujourd’hui, ils s’unissent pour soutenir l’Ukraine”.

„Le même dilemme traverse, depuis 250 ans, les consciences lituaniennes, lettonnes, estoniennes, biélorusses, ukrainiennes, tchèques… Il y a 160 ans, en écho à ce dilemme, a éclaté l’un de nombreux soulèvements. Les Polonais, les Ukrainiens, les Lituaniens, les Biélorusses ont ensemble affronté la Russie. Après un an et demi de combats, après de nombreux blessés et morts, les Russes ont déporté les insurgés restants en vie en Sibérie. Mais d’autres soulèvements allaient suivre. Tel est après tout le destin de nos pays”.

„C’est pourquoi nous restons unis aujourd’hui, aussi dans le soutien apporté aux Ukrainiens tant sur notre sol (accueillis dans les maisons polonaises sans qu’il soit nécessaire de mettre en place des camps de réfugiés, l’État polonais leur ayant accordé les mêmes droits dont jouissent les Polonaises et les Polonais quant à l’accès à l’aide sociale, l’éducation, les soins de santé etc.), et en Ukraine, en mettant à leur disposition nos équipements militaires et en forçant les autres pays à faire de même. Nous recherchons au sein de l’Otan et de l’EU des alliances responsables et sérieuses au nom d’une communauté formée des pays de la Ière République d’antan qui tient tête, une fois de plus en 250 ans d’histoire, à l’impérialisme despotique russe”.

„Aujourd’hui, soutenir l’Ukraine agressée est un devoir du monde civilisé”.

Nathaniel Garstecka

Materiał chroniony prawem autorskim. Dalsze rozpowszechnianie wyłącznie za zgodą wydawcy. 17 grudnia 2023