Pologne 2025. France 2027. Comparatif politique et médiatique
Je sais bien que l’élection présidentielle française est sans doute l’évènement politique le plus marquant en Europe. Le président est une sorte de monarque républicain élu au suffrage universel direct. La vie politique du pays se définit par et pour cette élection. C’est beaucoup moins le cas en Pologne, où ce sont les élections législatives qui jouent le premier rôle.
Comparatif politique et médiatique
.Pourtant, en étant à seulement un mois de l’élection présidentielle polonaise et à deux ans de l’élection présidentielle française, on note que les médias français parlent bien plus de la prochaine échéance française que les polonais de la leur. Trois meetings se sont déroulés ce dimanche: le RN, le bloc central et la gauche s’étaient donnés rendez-vous à Paris pour se mesurer et mobiliser leurs forces.
Les médias français ont abondamment traité le sujet, allant jusqu’à parler de «lancement de la campagne présidentielle de 2027». Les paroles des intervenants étaient décortiquées, les attitudes de chacun scrutées, les présences et les absences commentées. Les débats sur les chaînes d’information étaient brûlants, car il s’agissait de lier le meeting du RN à la condamnation de Marine le Pen, celui de la gauche à un test de popularité de LFI et celui du camp centriste à un début de primaire entre Gabriel Attal et Edouard Philippe.
En comparaison, les médias polonais ne semblent pas autant engagés pour ce qui est de la campagne présidentielle dans leur pays, qui va entrer dans sa dernière phase et qui porte pourtant des enjeux de poids pour l’avenir de la Pologne. L’approche des grands médias est plus tribale. Autant sur les plateaux télévisés français, des représentants politiques ou intellectuels des différents bords peuvent s’affronter et débattre en direct, autant les grandes chaînes polonaises s’enferment dans leurs préférences partisanes. Les médias de centre-gauche mettent en avant le centre-gauche, les médias de droite mettent en avant la droite, et ce avec une hargne hors du commun. Les quelques chaînes se déclarant «non engagés» ne fournissent pourtant pas suffisamment de débats contradictoires de qualité.
Autres traditions, pratiques et habitudes, les débats sur les chaînes d’information françaises semblent plus libres, plus fluides, plus ouverts. Ceux sur les chaînes polonaises semblent plus figés, plus dirigés, moins libres. Les débats d’éditorialistes, journalistes et commentateurs sont beaucoup moins nombreux, au profit des interviews de politiques. Résultat: les médias français sont davantage capables de créer une atmosphère électorale que les médias polonais. Ces derniers devraient donc s’inspirer de ce qui se fait à l’ouest.
