Réunion informelle de l’OTAN à Prague

Réunion informelle OTAN

Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Alliance Atlantique se retrouvent ces 30 et 31 mai 2024 à Prague à l’occasion d’une réunion informelle.

Réunion informelle des ministres des Affaires étrangères

.La Tchéquie accueille une réunion informelle des chefs de la diplomatie des membres de l’OTAN. L’évènement se tient à Prague les 30 et 31 mai 2024. Cette réunion ministérielle s’inscrit dans le cadre des commémorations du 25e anniversaire de l’adhésion de la Tchéquie à l’OTAN et du 75e anniversaire de la fondation de l’Alliance Atlantique.

„Je suis reconnaissant envers la Tchéquie d’accueillir cette réunion informelle alors que nous nous préparons au sommet de Washington en juillet”, a déclaré Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN. „Cette année marque le 25e anniversaire de l’adhésion de la Tchéquie à l’OTAN et le 22e anniversaire du sommet de Prague, au cours duquel nous avons invité sept autres pays d’Europe centrale et orientale à rejoindre notre Alliance. C’est donc l’endroit idéal pour discuter de la manière dont nous pouvons continuer à renforcer et à adapter l’OTAN en cette année anniversaire importante”, a-t-il ajouté.

„Cette réunion informelle est une reconnaissance du statut de la Tchéquie en tant que membre fiable de l’Alliance. Dans une situation où la guerre fait rage en Europe et où nos valeurs et notre mode de vie sont menacés, la Tchéquie contribue à renforcer l’unité et la cohésion de l’Alliance de l’Atlantique Nord, qui assure la sécurité du monde occidental, y compris la sécurité de nos citoyens”, a déclaré le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavsky.

Jeudi soir, les ministres rencontreront au château de Prague le président tchèque Petr Pavel, qui a été à la tête du Comité militaire de l’OTAN de 2015 à 2018.

M. Pavel, le Premier ministre Petr Fiala et d’autres représentants du gouvernement tchèque coordonnent également l’initiative tchèque en matière d’achat et de livraison de munitions d’artillerie à Kiev. De nombreux pays participent à cette initiative, dont la Pologne.

Sujets abordés à Prague

.Radoslaw Sikorski, chef de la diplomatie polonaise, participe aussi à l’évènement. Comme indiqué dans un communiqué du ministère, le principal sujet de discussion des ministres sera la guerre en Ukraine et les perspectives d’aide et de soutien supplémentaires dans le conflit avec la Russie. „Les participants discuteront également des possibilités de défense collective dans les pays de l’Alliance et soulèveront la question de la lutte contre la désinformation, en particulier avant les élections au Parlement européen”, indique le communiqué.

Le ministère des Affaires étrangères a noté que les pourparlers de jeudi et vendredi seront la dernière réunion dans ce format avant le sommet de l’OTAN, qui aura lieu du 9 au 11 juillet à Washington. L’un des principaux objectifs de cette réunion informelle est donc de préparer le sommet de 2024.

Les médias tchèques anticipent que l’un des principaux sujets du colloque pourrait être l’utilisation par l’armée ukrainienne d’armes occidentales pour attaquer des cibles en Russie. Les commentateurs attirent l’attention sur la question récurrente depuis quelques mois de l’envoi éventuel de soldats de l’OTAN en Ukraine. A cela s’ajoute la question des formateurs et des instructeurs des pays membres de l’OTAN présents dans le pays victime de l’invasion russe. D’autres sujets seront également abordés : L’accroissement de la participation financière à la défense commune et la mise en œuvre de ces engagements, la coopération avec les pays d’Extrême-Orient et les relations avec la Russie.

„Joe Biden n’a jamais voulu la victoire de l’Ukraine”

.Le professeur Guy Millière, économiste et géopolitologue, a répondu aux questions de „Wszystko co Najwazniejsze” au sujet de l’avenir de l’OTAN et de l’inquiétude suscitée par les propos tenus par Donald Trump:

„La survie de l’OTAN ne me semble pas pour l’instant remise en question. Ce qui pourrait la remettre en question, c’est le fait que les États membres de l’OTAN ne contribuent pas dans leur budget à l’effort de défense qu’ils ont consenti contractuellement en devenant membres de l’OTAN. Mais c’est la seule menace que je peux voir peser sur elle”.

„Donald Trump n’entend aucunement mettre fin à l’existence de l’Alliance atlantique. Il entend simplement, comme je l’ai dit tout à l’heure, demander, voire exiger, ce qui est légitime, que les pays membres de l’OTAN qui dépensent 1% de leur budget annuel en dépenses militaires passent à un minimum de 2%. Donald Trump compte le faire, il le fera s’il est réélu. Il l’a dit dans plusieurs de ses discours. Et si les pays en question ne le font pas, Donald Trump dira que les États-Unis pourraient se placer en retrait. C’est une manière pour Donald Trump de pratiquer l’art de la négociation”.

„C’est, pour lui, mettre les pays en question au pied du mur. Il leur dit : „vous voulez être membre de l’OTAN ? Eh bien, payez ce que vous devez payer pour être effectivement membre de l’OTAN. Sinon, vous n’êtes pas digne d’être membre de l’OTAN”. C’est ainsi qu’il faut comprendre ses propos sur l’OTAN et la Russie, qui ont choqué les bonnes âmes européennes alors que ces mêmes bonnes âmes critiquent sans cesse les Etats-Unis tout en vivant sous le parapluie militaire américain. Nombre de dirigeants européens se conduisent en assistés, et souvent en assistés ingrats”.

„Les États-Unis se considèrent comme liés à ces pays d’Europe centrale et orientale, et les propos de Donald Trump ne s’adressent pas à eux. Je pense plutôt que si Donald Trump est réélu, quand bien même ils continueront à tenir des discours d’une parfaite mauvaise foi, les dirigeants des pays qui ne contribuent pas assez à leur défense prendront suffisamment peur pour augmenter leurs efforts de dépenses. Trump ne laissera pas tomber les pays d’Europe centrale et orientale. Il tenait le même type de discours qu’aujourd’hui durant sa présidence, et cela fonctionnait. Le résultat est que le flanc Est de l’OTAN a été renforcé”.

„Les médias européens interprètent ses propos comme un potentiel abandon, mais ce n’est pas du tout le cas. C’est une incitation à augmenter leurs dépenses militaires adressée aux dirigeants d’Europe occidentale. Des études ont montré que les pays d’Europe de l’Ouest, comme la France, seraient incapables de se défendre plus de quelques jours en cas de guerre d’une ampleur semblable à celle de la guerre en Ukraine”.

„Ce n’est pas de la faute des Etats-Unis, ni celle de Donald Trump. Quant à la Pologne et aux pays baltes, ils sont considérés comme des alliés fiables par Donald Trump. „

Nathaniel Garstecka

Materiał chroniony prawem autorskim. Dalsze rozpowszechnianie wyłącznie za zgodą wydawcy. 30 maja 2024