Varsovie – commémoration de l’appel du 18 juin 1940
Comme chaque année, la commémoration de l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle a eu lieu à Varsovie, capitale de la Pologne.
Cérémonie de l’appel du 18 juin à Varsovie
.La commémoration, à laquelle assistaient l’ambassadeur de France, M. Frédéric Billet, des représentants de la ville de Varsovie, des associations de combattants ainsi qu’un public nombreux, a commencé par les hymnes nationaux français et polonais.
L’ambassadeur de France a ensuite pris la parole, rappelant le contexte dans lequel le général de Gaulle avait prononcé cet appel à la radio anglaise „BBC”. La France avait été envahie par les armées allemandes le 10 mai 1940 et vaincue. Les soldats de la Wehrmacht avaient défilé dans Paris le 14 juin et le maréchal Pétain avait demandé, dans un message radiophonique le 17 juin, la cessation des combats. De Gaulle, qui avait gagné Londres le même jour, souhaitait que les Français poursuivent la lutte et a décidé de lancer un appel, approuvé par Churchill, dans ce sens.
M. Billet a évoqué la fraternité et la solidarité entre la France et la Pologne, que ce soit pendant la Seconde Guerre mondiale ou aujourd’hui. Il a déclaré que l’Europe faisait face à des menaces pour sa sécurité et qu’il était nécessaire de s’inspirer de l’appel du 18 juin du général de Gaulle afin de relever les défis du XXIème siècle et de lutter pour la liberté.
Il a aussi rappelé que Charles de Gaulle, à l’époque où il était encore capitaine, avait combattu auprès des Polonais en 1920 contre l’invasion de la Russie bolchévique, et que c’est à ce moment qu’était née l’amitié entre le futur président de la Vème République et le pays d’Europe centrale. Amitié manifestée à plusieurs reprises par de Gaulle dans les années 1950 et 1960.
L’appel a ensuite été lu, en français et en polonais, par des élèves du lycée français de Varsovie. La cérémonie s’est conclue par un dépôt de gerbes au pied de la statue du général, sur la place de Gaulle au centre de Varsovie.
Appel du 18 juin 1940
.Ci-dessous le texte de l’appel, prononcé par le général de Gaulle le 18 juin 1940 :
« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de l’ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n’est pas limitée au territoire de notre malheureux pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
.Quoi qu’il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres. »
Nathaniel Garstecka