Vœux de Volodymyr Zelensky pour l’indépendance polonaise
Ce 11 novembre, le président ukrainien Volodymir Zelensky a souhaité aux Polonais une excellente fête de l’indépendance. Il a témoigné de sa reconnaissance envers la Pologne.
Message de Volodymyr Zelensky
.Le président ukrainien a publié en polonais un message sur le réseau social Twitter-X, contribuant aux célébrations du 105ème anniversaire de l’indépendance de la Pologne : „Au nom du peuple ukrainien j’adresse à la nation polonaise et à son président mes meilleurs vœux à l’occasion de la Fête de l’Indépendance de la République de Pologne. Je souhaite que votre indépendance soit inviolable et éternelle”.
Il a mis l’accent sur ce qui unit les Ukrainiens et les Polonais : „Nos nations sont unies par des objectifs communs et par l’idéal de liberté. A chaque fois que nous étions du même côté, nous étions capables de changer l’histoire pour le meilleur et nous triomphions. Ensemble, nous sommes au moins deux fois plus forts!”
M. Zelensky a rappelé les efforts réalisés par les Polonais dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine par la Russie : „Les Ukrainiens seront toujours reconnaissants envers la Pologne pour l’aide apportée aux moments critiques de l’invasion russe. La nation polonaise a aidé l’Ukraine à survivre. Je suis reconnaissant envers le respect accordé à tous les Ukrainiens qui ont trouvé refuge auprès des Polonais et auxquels les Polonais ont ouvert leurs portes”.
Enfin, il a évoqué les défis qui attendent l’Ukraine : „Un partenariat solide entre nos deux nations, à jamais libres, nous renforcent, nous et toute l’Europe ! L’Ukraine et la Pologne sont unies par la liberté et seront toujours ensemble, dans l’UE, dans l’OTAN et dans tous les moments décisifs de notre histoire commune”.
Fête de l’indépendance
.Le 11 novembre 1918, la Pologne a recouvré son indépendance, suite à la défaite de la Russie en 1917 (et le chaos provoqué par la révolution bolchévique) et à celle des empires centraux contre la France et ses alliés l’année suivante. Ainsi, elle mettait fin à 123 ans d’inexistence, durant lesquels elle était partagée entre la Prusse, l’Autriche et la Russie.
C’est en 1937 que le 11 novembre est devenu un jour de fête. La Pologne n’en profitera malheureusement pas longtemps : en septembre 1939, l’Allemagne et la Russie soviétique l’envahirent et la partagèrent à nouveau, commettant au passage des crimes atroces contre la population du pays. Après la guerre, la Pologne fut occupée par l’Armée rouge et la fête fut supprimée. Il faudra attendre 1989 pour qu’à nouveau les Polonais puissent profiter de l’indépendance.
Chaque année depuis 2009, les milieux patriotiques polonais organisent le 11 novembre une grande marche dans Varsovie, afin de commémorer l’indépendance du pays.
En règle générale l’évènement rassemble entre 100 000 et 300 000 personnes et même des délégations étrangères y participent. Cette année, plusieurs dizaines de Français, dont certains ayant fait le déplacement depuis la France, ont ainsi marché auprès des Polonais, dans un océan de drapeaux blancs et rouges.
„Stabilisateur polonais”
.A l’occasion de la fête de l’indépendance, Karol Nawrocki, président de l’Institut de la mémoire nationale de Pologne rappelle à quel point l’indépendance est quelque chose d’important :
„Même si la Grande Guerre affecta gravement aussi les terres polonaises, elle apporta à la Pologne la liberté tant attendue. Et tandis que chaque 11 novembre, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne rendent hommage aux morts sur les fronts de 1914 à 1918, nous célébrons dans la joie la Journée de l’indépendance, l’une des fêtes nationales les plus importantes.”
„Un autre anniversaire important dans notre calendrier est le 15 août – en souvenir de la victoire dans la bataille de Varsovie, en 1920, sur l’Armée rouge, quand nous défendîmes notre souveraineté retrouvée à si grands frais”.
„C’était l’existence de cette Pologne – opprimant, selon certains, les minorités nationales (allemande – comme le prétendait Hitler ; ukrainienne et biélorusse – comme le prétendaient les Soviétiques) – qui offrit à l’Europe deux décennies de répit et aux habitants de la région – une véritable sécurité. Les voisins totalitaires, ayant déclenché une nouvelle guerre mondiale en attaquant la Pologne n’apportèrent aucune libération aux habitants de ces terres, mais, au contraire, un long cortège de malheurs. Leurs symboles devinrent, d’un côté, les camps de concentration et d’extermination, et de l’autre, les camps de travail et les déportations vers la Sibérie. La Seconde Guerre mondiale coûta la vie à plusieurs dizaines de millions de personnes. Pour la Pologne et d’autres pays d’Europe centrale et orientale, cela ne prit fin définitivement que plusieurs dizaines d’années plus tard, avec la chute du système communiste”.
„Cependant, sur les décombres de la guerre froide, apparurent à nouveau les visions d’un concert de puissances – d’une « maison européenne commune » – dont les règles seraient à négocier avec la Russie. Une voix venant de Pologne avertit à plusieurs reprises contre les effets désastreux de cette façon de penser, car Moscou n’avait jamais renoncé à ses ambitions impériales. « Avec cette Pologne, il n’y a que des problèmes » – semblaient raisonner, comme dans la chanson de Kaczmarski, les politiciens occidentaux irrités. Le résultat de leurs vœux pieux s’est manifesté clairement en février de l’année dernière, avec l’attaque à grande échelle de la Fédération de Russie contre l’Ukraine. Il est effrayant de penser où Vladimir Poutine en serait aujourd’hui sans la Pologne indépendante”.
Nathaniel Garstecka