fr Language FlagL’échec de François Bayrou plonge le régime dans une crise profonde [Nathaniel GARSTECKA]

retour aux urne

François Bayrou était celui qui ne pouvait pas échouer. Ce fin connaisseur de la vie politique française, dont il était un rouage essentiel depuis une trentaine d’années, semblait être le dernier atout d’un président Macron affaibli. Désormais, un retour aux urne semble inexorable.

.C’est une question à laquelle les historiens du futur auront du mal à répondre: pourquoi François Bayrou a-t-il décidé de se suicider politiquement? Car on ne saurait qualifier autrement la folie qu’a été l’organisation d’un vote de confiance dans le contexte d’un gouvernement minoritaire confronté à des oppositions chauffées à blanc. Aveu d’échec, ou refus d’être celui qui va devoir faire face à la tempête qui vient?

Oui, la France est menacée d’une tempête. Le premier ministre l’a évoqué durant son discours «d’adieu». Une tempête économique, financière, démographie, migratoire. Toutes les crises possibles et imaginables convergent simultanément, et ce depuis plusieurs années. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir prévenu! Le socialisme étatiste empoisonne l’économie de la France depuis 60 ans, tout comme le progressisme idéologique et l’immigration massive arabo-musulmane et africaine. Ceux qui alertaient sur les risques encourus étaient traités de racistes, de fascistes, d’extrémistes et de populistes.

.Les gouvernements successifs tentaient chacun à leur tour de masquer les problèmes à coup de déficit et de dette, mais arrivés à un certain point tout finit par exploser. 3 300 milliards d’euros de dette publique, une insécurité qui explose, une démographie autochtone en berne, des élites politiques et médiatiques totalement déconnectées des préoccupations des Français… l’édifice national tremble et se fissure.

François Bayrou devait être celui qui parviendrait à concilier «l’arc républicain», allant du Parti Socialiste aux Républicains. Il était censé naviguer entre les vagues, aboutir à des consensus budgétaires et faire tenir Emmanuel Macron jusqu’en 2027 sans plus de dégâts. Il aura tenu 9 mois. Il en reste encore 20 jusqu’aux prochaines élections présidentielles. Deux budgets à établir. Des tensions sociales à étouffer. Des crises internationales (Ukraine, Israël, Taïwan) à régler. On imagine mal la France sortir indemne de ces épreuves.

Si ce n’est lui, qui peut tenir la barre du navire France? Un Socialiste? Un Républicain? Un centriste macroniste? Non. Aucun de ceux-là. Tous ces centristes mous au pouvoir depuis 60 ans ont lamentablement échoué. Tous sans exception. Ils en ont outre le culot d’accuser la droite actuelle d’être responsable de l’état désastreux du pays. La lâcheté comme seule boussole politique, ce dont François Bayrou est l’un des plus illustres exemples, puisqu’il n’a libéré la «parole de vérité» qu’au moment de céder sa place.

Qu’est ce que cet épisode nous dit de la situation qui est la nôtre? Que nous ne redresserons pas notre pays à cous de mesurettes. Que le culte de la modération a fait son temps. Qu’il n’y a plus de place pour la tergiversation. Que la Vème République est en crise profonde. La République tout court est en crise profonde. Les Français, qui sont un peuple rebelle, sont à cran. Si François Bayrou a échoué, personne ne pourra réussir de manière «démocratique» et «républicaine». Tout le monde le sait, personne n’ose le dire. Nous ne faisons que repousser l’inévitable. Les hommes politiques actuels espèrent que ce sont leurs successeurs qui auront à faire face à la crise ultime. «Après moi le déluge», se disent-ils, en creusant allégrement les déficits et en poursuivant la politique d’immigration massive.

Alors quoi, la guerre civile? Une dictature? La mise sous tutelle du FMI? Si rien n’est fait, c’est peut-être ce qui nous attend. Afin d’empêcher cela d’arriver, nous avons besoin de dirigeants courageux, prêts à se sacrifier pour nous empêcher de couler, pour sonner le réveil. Des réformes profondes de l’économie, du système social et de l’immigration sont nécessaires. Cela suscitera bien évidemment des oppositions. Virulentes. Insurrectionnelles. Soit. Il faudra y répondre comme il se doit. Qui sera assez courageux pour s’y atteler? Certainement pas quelqu’un de l’«arc républicain». Certainement pas les élites actuelles. Souvent, les figures providentielles apparaissent de nulle part et quand on s’y attend le moins. L’histoire de France regorge de tels exemples. Et la France mérite qu’on lui souhaite de nouvelles figures providentielles.

.François Bayrou, qui se rêvait en Henri IV, n’aura pas été à la hauteur de son illustre modèle. Le roi Bourbon aura marqué l’histoire avec son «panache blanc». Pour François Bayrou, ça ne sera que le drapeau blanc, et pas celui de la monarchie…

Nathaniel Garstecka

œuvre protégée par droit d'auteur. Toute diffusion doit être autorisée par l'éditeur 08/09/2025