

Nicolas TENZER
Comment la propagande profite de notre dissonance cognitive
L’une des principales difficultés dans l’analyse de la propagande des dictatures est que celle-ci ne se laisse pas saisir comme un objet aux bords strictement délimités. La propagande a de multiples facettes à la fois en termes d’objectifs, tantôt immédiats, tantôt de plus long terme, de moyens et de cibles. Elle a aussi des degrés d’intensité et, partant, de visibilité variables et, par un paradoxe que j’ai souvent souligné, la propagande douce est souvent plus redoutable parce qu’elle est moins perçue et plus invasive. Enfin, il ne faut jamais perdre de vue que son intention ultime est de faire changer d’attitude les gouvernements en leur faisant adopter un comportement complaisant, sinon passif, devant l’action des dictatures. In fine, ce sont bien celles et ceux qui dirigent les pays qui sont la cible prioritaire de la propagande.