
Disparition du dernier soldat du Commando Kieffer

Léon Gautier, âgé de 100 ans et dernier membre du célèbre Commando Kieffer qui participa au débarquement de Normandie, est décédé ce 3 juillet 2023.
Le Commando Kieffer, des héros français
.Né en 1922 à Rennes, Léon Gautier s’engage début 1940 dans la marine. Il prend part à la campagne de France puis gagne Londres dans la foulée de l’armistice. Il y rejoint le général de Gaulle et déclare sa volonté de poursuivre le combat contre l’Allemagne. Après avoir effectué plusieurs missions en mer, il se porte volontaire pour rejoindre le commando du capitaine Philippe Kieffer, en formation en Ecosse.
Le bataillon de 177 hommes, rattaché à un commando britannique, débarque en Normandie le 6 juin 1944 sur Sword Beach, à Colleville et participe à tous les combats de la campagne de Normandie en tant que seule unité française. S’illustrant à de nombreuses reprises, il subit d’importantes pertes et est retiré du front à la fin aout 1944.
Le commando est engagé à nouveau deux mois plus tard afin de prendre part à la libération de la Belgique et des Pays-Bas. Léon Gautier n’accompagnera pas ses camarades pour cette opération, suite à une blessure à la jambe. Les soldats du capitaine Kieffer se battront jusqu’en mars 1945, notamment sur le sol allemand. Le commando ne sera dissout que début 1946.
Le général de Gaulle ne portera pas beaucoup d’attention aux soldats de Kieffer, les considérant comme affiliés aux Britanniques. Ils ne reçurent donc aucun honneur et ne furent en rien aidés par le gouvernement français. Léon Gautier resta en Angleterre et y travailla comme carrossier automobile jusqu’à sa retraite. A ce moment, il s’installa à Ouistreham où il contribua au devoir de mémoire en transmettant son témoignage à la jeunesse. Sa mort, ce 3 juillet 2023 à Caen, symbolise la disparition du dernier membre de ce bataillon d’élite qui participa dès juin 1944 à la libération de la France et de l’Europe.
Juin 1944 : Débarquement en Normandie
.La France fut occupée par l’Allemagne à partir de juin 1940, suite à sa défaite militaire. La Maréchal Pétain prit la tête d’un gouvernement de collaboration tandis que le général de Gaulle partit à Londres et y organisa la poursuite des combats aux côtés des Britanniques.
L’URSS rejoignit le camp anti-allemand en juin 1941, après avoir collaboré deux ans avec les nazis et les Etats-Unis entrèrent en guerre en décembre 1941 après l’attaque de Pearl Harbor par les Japonais. En 1944, les Soviétiques avaient atteint le Biélorussie et la Pologne est réclamaient l’ouverture d’un second front à l’ouest, le débarquement en Italie ne fixant pas suffisamment de troupes allemandes.
Après avoir testé les défenses côtières allemandes tout au long des années 1942 (raid sur Dieppe) et 1943 et être parvenus à tromper les Allemands sur leurs intentions, les Alliés débarquèrent en Normandie le 6 juin 1944. La Wehrmacht opposa une résistance acharnée, mais les anglo-américains, accompagnés entre autres de troupes françaises, polonaises canadiennes et australiennes parvinrent à la vaincre.
Suite à un nouveau débarquement allié, cette fois-ci en Provence, la France fut libérée, puis ce fut le tour de la Belgique et des Pays-Bas au début 1945. Enfin la campagne d’Allemagne mit fin à la guerre en Europe et les troupes américaines et soviétiques firent leur jonction sur l’Elbe fin avril. Berlin tomba le 2 mai et la capitulation inconditionnelle du Troisième Reich fut signée le 8 mai.
„Il n’y a de meilleurs alliés que les Polonais”
„Un été, j’ai décidé d’aller avec mes frères en Normandie pour voir les champs de batailles où avaient combattu si héroïquement des soldats canadiens. Mais une fois monté sur la Côte 262 – occupée dès le mois d’août 1944 par la 1re division blindée polonaise (rattaché alors à la 1re armée canadienne), ce qui avait permis de refermer la poche de Falaise en empêchant l’évacuation des troupes allemandes – je ne pensais qu’aux Polonais.
Les combats dans cette région de la France ont été parmi les plus meurtrières durant toute la Seconde Guerre mondiale.
J’admirais le courage et la bravoure des soldats polonais qui, isolés et coupés de tous les renforts au Mont-Ormel ont défendu jusqu’au bout leurs positions. Les premiers à se frayer le passage pour les rejoindre ont été des grenadiers canadiens. Ces exploits ont mis un terme à la grande et meurtrière bataille de Normandie.”
„La Pologne a envoyé sur le front des Alliés un quart de million de soldats, fantassins, marins et aviateurs, bien qu’elle soit elle-même assujettie, occupée par l’Allemagne nazie et l’Union soviétique. Les héroïques Polonais se sont illustrés lors de chaque grande campagne de cette guerre, en combattant durant les batailles d’Angleterre et de l’Atlantique. Ils ont connu les fronts d’Afrique du Nord, d’Italie, de Normandie et de toute l’Europe du Nord-Ouest. Les cryptologues polonais ont joué le rôle-clé dans le déchiffrement d’Enigma allemande – l’un des plus grands exploits de l’époque qui a permis d’écourter la guerre de quelques bonnes années. On peut citer tant d’exemples de la vaillance polonaise au cours de la Seconde Guerre mondiale qu’il est difficile de se concentrer sur l’un d’entre eux. Prenons l’assaut final du Mont-Cassin, mené par des Polonais avec, à leurs côtés, des troupes canadiennes, prenons les escadrilles de la RAF (302e et 303e) durant la bataille d’Angleterre ou enfin l’incroyable héroïsme du destroyer polonais « Piorun » qui a attaqué le plus puissant cuirassé de cette autre partie de l’Europe – « Bismarck ». Le minuscule destroyer, avant de livrer combat à coup de canons et de torpilles contre ce Béhémoth allemand, a envoyé en sa direction le signal : « Je suis polonais, je suis polonais ».”
Le texte a été publié dans le cadre du projet „Opowiadamy Polskę światu”, réalisé par l’Institut des Nouveaux Médias, qui consiste à promouvoir la Pologne et son histoire dans les medias du monde entier.
Nathaniel Garstecka