George Soros poursuit son offensive médiatique en Pologne

Rzeczpospolita

La société Pluralis, appartenant en partie au controversé milliardaire George Soros, est désormais majoritaire au sein du groupe polonais Gremi Media, éditeur entre autres du grand quotidien „Rzeczpospolita”.

Acquisition de Gremi Media

.Le groupe polonais, dont le président du conseil d’administration est, depuis plus de 10 ans, l’homme d’affaires Grzegorz Hajdarowicz, est désormais détenu à 52% par le hollandais Pluralis BV. Ce dernier, propriété du Media Development Investment Group (financé par George Soros) et de sociétés belges, avait déjà pris pied au sein de Gremi Media avec l’acquisition de 40% du capital et 38% des votes au conseil d’administration fin 2021. La nouvelle transaction porte les parts de Pluralis à respectivement 52% et 57%.

La holding de Grzegorz Hajdarowicz, KCI, avait racheté le quotidien „Rzeczpospolita” en 2011 et purgé une grande partie des journalistes historiques du titre, avec la bénédiction du pouvoir polonais de l’époque, lui donnant une tonalité plus libérale et progressiste.

Le rédacteur en chef de „Rzeczpospolita”, Boguslaw Chrabota, confronté aux critiques concernant la présence de plus en plus manifeste des fonds liés à George Soros, se veut rassurant : ”Pluralis prend le contrôle de Gremi Media et pourra prendre toutes les décisions concernant la direction et la rédaction du titre. Sachant que l’objectif de cette acquisition est de développer la société, non de la détruire, j’espère que ce qui fait la valeur de notre journal sera maintenu et que la société pourra continuer à croître. Je n’ai aucun problème avec la collaboration avec Pluralis. C’est une société professionnelle, qui ne s’ingère pas dans les questions de fond et qui s’occupe uniquement de l’aspect business et financier.”

Hajdarowicz assume, dans un entretien à „wirtualnemedia.pl”, l’idéologisation de „Rzeczpospolita” et justifie son rachat par des fonds liés à George Soros : „La situation sur le marché médiatique polonais est de plus en plus difficile. Le poids du politique est de plus en plus présent et son influence est négative. „Rzeczpospolita” et „Parkiet” (ndlr: l’autre grand journal possédé par Gremi Media, spécialisé dans la finance et l’économie) restent en dehors du conflit politique polonais. Cependant, ils ont des valeurs claires: défense du libre marché, défense de la propriété privée, respect des droits de l’homme et du citoyen au sens où on l’entend en Europe de l’ouest, soutien à la présence polonaise au sein de l’Union Européenne et de l’OTAN.”

La prise de contrôle de Gremi Media par les fonds Soros se fait à l’approche des élections législatives polonaises, qui se tiendront le 15 octobre 2023.

Présence croissante de George Soros dans les médias polonais

.Le lobbyiste magyaro-américain George Soros, connu pour son engagement controversé en faveur d’une „société ouverte” et pour le financement d’organisations et médias progressistes partout dans le monde via son „Open Society Foundations”, cherche depuis plusieurs années à renforcer sa présence en Europe centrale et en particulier en Pologne, pays qui échappe encore à sa ligne idéologique.

Le Media Development Investment Fund a investi dès 2016 dans le groupe de médias Agora, éditeur entre autres du grand quotidien progressiste „Gazeta Wyborcza” et de nombreuses stations radio comme la très politisée „Tok FM”.

Malgré une résistance de plusieurs années de l’Agence de Défense des Consommateurs et de la Concurrence, Agora acquiert la majorité (51%) des parts du grand groupe media Eurozet, spécialisé dans les stations radio nationales et locales. Cette prise de contrôle s’est effectuée avec l’appui de la société tchèque SFS Ventures, elle aussi liée à George Soros, qui possède les 49% de parts restantes.

En plus d’un nombre croissant de médias, George Soros s’engage aussi dans la vie associative polonaise, par le biais de la Fondation Batory, qui finance les initiatives militantes des milieux progressistes polonais.

„La Russie travaille main dans la main avec George Soros”

.Dans un article paru dans „Wszystko co Najważniejsze”, le député européen, ancien ministre et vice-président du parlement européen, Ryszard Czarnecki, évoque l’influence déstabilisatrice du „philanthrope” dans les Balkans :

„Dans les Balkans, la Russie travaille main dans la main avec George Soros”.

„Le milliardaire et idéologue américain soutient souvent les mêmes organisations, partis, fondations et médias dans cette région que Moscou. Le Premier ministre albanais, le socialiste Edi Rama, que j’ai rencontré pour la première fois [en décembre 2016] et à nouveau [en juin 2017], s’est plaint lors d’une conversation avec le Premier ministre polonais Beata Szydło — comme on me l’a dit non pas à Varsovie, mais à Tirana — de la Fondation Soros et de son influence déstabilisatrice en Albanie.”

„En avril, dans la capitale albanaise, l’ancien président et Premier ministre de centre-droit Sali Berisha a pris la parole lors d’une conférence organisée par notre parti européen ECR (Conservateurs et réformistes européens) sur les liens des structures de Soros avec certains politiciens influents de son pays. Comme vous pouvez le constater, non seulement Budapest a un problème avec cela (par exemple, le cas de l’Université d’Europe centrale), mais aussi Tirana, bien que dans ce pays des Balkans il existe également un contexte russe, qui n’existe pas sur le Danube.”

Nathaniel Garstecka

Materiał chroniony prawem autorskim. Dalsze rozpowszechnianie wyłącznie za zgodą wydawcy. 27 sierpnia 2023
Fot: World Economic Forum/ Wikipedia/ CC BY-SA 2.0