La CIA et le Mossad se sont rencontrés à Varsovie
Les directeurs de la CIA et du Mossad, ainsi que le Premier ministre du Qatar se sont rencontrés à Varsovie afin de négocier une éventuelle libération d’otages israéliens détenus par le Hamas.
La CIA et le Mossad à Varsovie
.Le chef de la CIA, Bill Burns, celui du Mossad, David Barnea et le Premier ministre (et ancien ministre des Affaires étrangères) du Qatar, Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al Thani, se sont rencontrés lundi 18 décembre 2023 à Varsovie, en Pologne, pour une nouvelle série de négociations dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas. L’objectif, selon la „PAP”, est d’envisager la libération d’une partie des otages israéliens détenus par l’organisation terroriste palestinienne.
100 otages avaient déjà été relâchés fin novembre 2023 et M. Burns avait été engagé dans les négociations y ayant mené, tout comme le Qatar. 130 Israéliens sont encore détenus à Gaza, dont de nombreux Français.
Selon des officiels tant du Mossad que de la CIA, les parties s’accordent pour affirmer que ces négociations seront „longues et complexes”, Israël poursuivant son offensive dans la bande de Gaza contre les structures terroristes du Hamas et ce dernier espérant obtenir une trêve.
Le 7 octobre 2023, des commandos terroristes ont attaqué plusieurs localités du sud d’Israël, massacrant près de 1 300 personnes et en blessant plus de 5 000, commettant des viols et des actes de torture, et emportant plus de 200 otages. Les forces armées israéliennes ont répliqué en lançant une offensive contre Gaza afin d’éliminer le Hamas et les autres organisations islamistes impliquées dans l’attentat du 7 octobre. A ce jour, les pertes palestiniennes s’élèvent à 17 000 personnes, à quoi s’ajoutent 40 000 blessés. Le Mossad et la CIA sont engagés dans les négociations avec le Qatar en vue de la libération des otages israéliens.
„Des Polonais héroïques en temps de guerre”
.La Pologne se prête particulièrement bien à des négociations en vue de sauvetages de Juifs. Dans un article paru dans „Wszystko co Najwazniejsze”, Mordecai Paldiel, ancien directeur à l’institut Yad-Vashem, évoque les efforts diplomatiques polonais pendant la Seconde Guerre mondiale pour sauver les Juifs polonais :
„Après la chute de la Pologne dès le début de la Seconde guerre mondiale, certaines de ses légations ont poursuivi leur action diplomatique. À Berne, en Suisse, l’ambassadeur Aleksander Ładoś et ses deux principaux collaborateurs, Stefan Ryniewicz et Konstanty Rokicki, ont entamé une large opération de sauvetage de Juifs polonais. Le point de départ a été l’obtention de plusieurs dizaines de passeports paraguayens auprès de Rudolf Hügli, consul du Paraguay dans la même ville. Ensuite, ces documents ont été remplis avec les données de Juifs polonais soi-disant citoyens du Paraguay et dûment tamponnés, grâce à quoi certains Juifs habitant les territoires polonais sous l’occupation soviétique ont réussi à fuir jusqu’au Japon. Une fois sur place, grâce à la légation polonaise qui leur a délivré de vrais passeports cette fois-ci, ils ont pu joindre d’autres pays”.
„Cela n’a été que le début des actions de plus en plus intensives en faveur des Juifs vivant non seulement dans la Pologne occupée par les Allemands, mais aussi dans d’autres pays dans la même situation. Pour leur faire éviter les déportations vers les camps de la mort, on leur a fait délivrer de faux passeports latinoaméricains, principalement paraguayens. Les détenteurs de tels documents étaient envoyés dans de camps allemands spéciaux en tant qu’otages que le régime nazi espérait pouvoir échanger contre des Allemands résidant dans les pays d’Amérique latine. L’opération entamée par l’ambassade de Pologne était coordonnée par deux activistes juifs vivant en Suisse qui s’occupaient d’actions de sauvetage – Abraham Silberschein, directeur de la division suisse du Congrès juif mondial, responsable des actions de sauvetage, et Chaim Eiss, activiste du mouvement juif orthodoxe Agudat Israel. Y étaient engagés également Isaac et Recha Sternbuch d’un comité new-yorkais connu sous le nom de Vaad Hatzalah. Un rôle important dans la falsification des passeports a joué aussi un employé juif de la légation polonaise, Juliusz Kühl”.
„C’est probablement le seul cas documenté dans l’histoire de la Shoah où les diplomates polonais (principalement en Suisse, mais dans d’autres pays aussi) ont noué une collaboration étroite et intime avec des activistes juifs, grâce à laquelle une tentative a été faite pour sauver des milliers de Juifs dont on a réussi à sauver au moins quelques centaines. Les protagonistes de cette histoire, avec Aleksander Ładoś en tête, méritent d’être mieux connus de tous”.
„Jusque-là, l’institut Yad-Vashem n’a attribué le titre de Juste parmi les Nations qu’à Konstanty Rokicki. Espérons que Stefan Ryniewicz et surtout Aleksander Ładoś, la personne la plus engagée dans cet immense action de sauvetage, auront droit au même honneur”.
Nathaniel Garstecka