La gauche veut abaisser l’âge du droit de vote

Droit de vote

La gauche s’active à nouveau pour abaisser l’âge du droit de vote, manœuvre qui, sous couvert de «meilleur prise en compte de la voix des jeunes», doit surtout lui permettre de bénéficier d’un nouveau vivier électoral.

La gauche veut abaisser l’âge du droit de vote

.Dans une tribune publiée dans Ouest France, plus d’une trentaine de maires, dont certains de grandes villes, ont appelé à abaisser l’âge du droit de vote aux élections municipales à 16 ans. «En abaissant l’âge du droit de vote à 16 ans pour les élections municipales, nous ferons un pas décisif vers une démocratie plus inclusive et respectueuse des droits de l’enfant», peut-on lire dans le texte. Selon les signataires, cela permettrait de lutter contre l’abstention des jeunes (en citant l’exemple des pays qui ont déjà appliqué cette idée, comme l’Autriche ou la Norvège) et de les engager davantage dans la vie démocratique. «Les jeunes de 16 à 18 ans sont considérés capables de faire des choix éclairés et de démontrer des capacités de prise de décision rationnelles sur de nombreux sujets», donc autant leur donner voix au chapitre, car celle-ci est «trop souvent inaudible», conclue la tribune, signée aussi par des représentants du monde associatif.

Il y a plusieurs choses à répondre à cela. Tout d’abord, penchons-nous sur le profil des signataires. Sur les 33 maires qui ont participé à cet appel, 26 sont de gauche, 3 du centre, 2 du centre-droit et 2 «sans étiquette». C’est peu surprenant, étant donné que c’est parmi les jeunes que la gauche réalise ses meilleurs scores: aux élections présidentielles de 2022, 42% des 18-24 ans ont voté pour un candidat de gauche, contre 31% pour l’ensemble de la population. De la même façon, 48% de la même tranche d’âge a voté pour le Nouveau Front Populaire aux législatives de 2024 contre 28% de l’ensemble de la population. Impossible donc de ne pas déceler de considération électoraliste dans la démarche de ces maires.

Ensuite, il est faux d’estimer que des jeunes de 16 ans sont suffisamment matures pour être en mesure de décider de la gestion de leur ville ou de leur commune. A 16 ans, on entre au lycée, on n’a pas encore son bac, on ne sait quasiment rien du fonctionnement de la démocratie ou des institutions. Pour être honnête, même à 18 ans on n’est pas toujours prêt. Les jeunes sont extrêmement influençables et idéalistes, ils ne disposent pas des armes intellectuelles pour dissocier le vrai du faux, en particulier quand ils sont soumis à l’entrisme des milieux associatifs progressistes dans les écoles ou sur les réseaux sociaux.

Enfin, les signataires estiment que les jeunes «manifestent, signent des pétitions, se mobilisent en ligne, s’engagent bénévolement. Ils sont usagers de la Ville, dont ils pratiquent les services, activités, infrastructures au quotidien». A ce titre, pourquoi n’abaisser l’âge du droit de voter qu’à 16 ans? Allons à 15 ans, ou même à 14 ans! Après tout, tout le monde «pratique les services de la Ville».

Notons cette tendance de la gauche à vouloir faire des enfants des adultes comme les autres, que ce soit en abaissant l’âge du droit de vote, en «sensibilisant» aux questions d’éthique comme l’euthanasie ou en intégrant les problématiques sexuelles ou de genre dès les classes de primaire, voire de maternelle. Comment ne pas y voir une volonté d’arracher le plus tôt possible l’être humain à son environnement familial, à son identité et à ses racines, pour le placer dans le moule «trans-citoyen, ethno-militant et éco-responsable» d’une république idéologisée et déconstruite?

Chaîne humaine à Rennes

.Après une nouvelle fusillade qui a fait plusieurs blessés sur fond de règlements de compte liés au trafic de drogue, les habitants du quartier de Villejean à Rennes ont protesté «contre l’insécurité» en organisant une chaîne humaine de quelques dizaines de personnes. Aux immigrés et enfants d’immigrés se sont mêlés les militants progressistes locaux et les «citoyens engagés» pour déambuler dans une ambiance de «solidarité». Les habitants ont-ils cependant songé à protester à l’aide de leur bulletin de vote? Bien évidemment que non. Aux dernières élections législatives à Rennes, le candidat du Nouveau front Populaire a été élu dès le premier tour avec 53% des voix, suivi de la candidate Renaissance avec 26%. Le RN n’a obtenu que 14%. Ils vont pouvoir déambuler encore longtemps…

Décès du pape

.Etant plutôt étranger aux problématiques théologiques, ecclésiastiques ou synodales purement internes à l’Eglise catholique, je ne me permettrai pas de porter de jugement sur la portée religieuse de l’œuvre du pape François, récemment décédé. Néanmoins, le souverain pontife n’étant pas seulement une personnalité religieuse, il est tout à fait légitime de discuter aussi de son bilan politique, et celui-ci est loin d’être reluisant. Jorge Bergoglio a notamment tenu des propos controversés sur l’immigration (ce qui lui est beaucoup reproché, y compris dans les milieux catholiques), l’écologie ou l’invasion russe de l’Ukraine. Nul doute qu’il n’aura politiquement pas autant marqué son époque que Jean-Paul II.

Nathaniel Garstecka

Materiał chroniony prawem autorskim. Dalsze rozpowszechnianie wyłącznie za zgodą wydawcy. 23 kwietnia 2025