La Pologne a besoin d’un dirigeant fort – Andrzej Duda

Le président polonais Andrzej Duda s’est adressé à la nation ce jeudi 29 mai 2025, à quelques jours du second tour de l’élection présidentielle. Il a appelé à choisir un dirigeant fort, respectueux de l’histoire de la Pologne et défendant les intérêts du pays.
Une élection serrée
.Plus tôt dans la semaine, le président Andrzej Duda a admis soutenir le candidat conservateur Karol Nawrocki contre le candidat progressiste Rafal Trzaskowski. Le second tour de l’élection présidentielle polonaise se tiendra le dimanche 1er juin 2025, deux semaines après le premier scrutin, qui a vu Rafal Trzaskowski, candidat de la PO (Plateforme Civique, PPE), arriver en tête devant Karol Nawrocki, candidat soutenu par le PiS (Droit et Jusitce, CRE).
Rafal Trzaskowski – 31,36%
Karol Nawrocki – 29,54%
Slawomir Mentzen (droite national-libertaire) – 14,81%
Grzegorz Braun (droite contestataire) – 6,34%
Szymon Holownia (centre gouvernemental) – 4,99%
Adrian Zandberg (gauche contestataire) – 4,86%
Magdalena Biejat (gauche gouvernementale) – 4,23%
Les autres candidats n’ont pas dépassé le score de 2%.
Les sondages de second tour indiquent un duel extrêmement serré, avec beaucoup d’électeurs indécis. Il est possible que nous n’apprenions le nom du vainqueur que dans la journée de lundi, au cours du décompte officiel.
L’adresse à la nation du président Andrzej Duda
Le président s’est adressé à la nation polonaise durant près de cinq minutes. Il a dressé le portrait de ce que devrait être le meilleur président possible pour la Pologne: un dirigeant fort, respectueux de l’histoire de la Pologne et défendant les intérêts du pays.
Il a appelé les Polonais à se rendre en masse aux urnes afin de donner au vainqueur une forte légitimité démocratique. Cette dernière sera essentielle dans un contexte régional tendu, marqué par la crise migratoire et la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Il a aussi mis en garde contre l’emploi de méthodes immorales et illégales dans le contexte de la campagne électorale, faisant référence aux accusations d’ingérence étrangère qui pèsent sur la campagne du camp progressiste autour de Rafal Trzaskowski.
Choisir un dirigeant fort
.«Ce dimanche, nous déciderons qui occupera la plus haute fonction de la République, qui veillera à la sécurité, à l’ordre intérieur et à la souveraineté de notre État. Nous choisirons non seulement la personne, mais aussi la voie que suivra la Pologne au cours des cinq prochaines années, afin qu’elle soit un État fort, indépendant, juste et résistant aux pressions extérieures», a déclaré le président Duda.
«C’est pourquoi je vous demande aujourd’hui de considérer cette élection non seulement comme un droit civique, mais aussi comme une manifestation de responsabilité partagée pour notre patrie. Lorsque j’ai pris mes fonctions, j’ai juré de rester fidèle aux dispositions de la Constitution, de défendre avec constance la dignité de la nation, l’indépendance et la sécurité de l’État, et que le bien de la patrie et le bien-être de ses citoyens seraient toujours mon impératif suprême. Et cela a toujours été pour moi l’ordre le plus élevé. Ils doivent l’être aussi pour mon successeur. Ces mots ne sont pas seulement une formule statutaire. Ils sont un engagement».
«Quiconque se présente à l’honorable fonction de président de la République doit s’en souvenir: La Constitution n’est pas un ensemble de lois à interpréter librement. C’est un contrat social à respecter. Et le rôle du chef de l’État est de s’opposer fermement – au nom des citoyens – à toute tentative d’enfreindre ou de contourner la loi».
«Nous vivons une époque dangereuse : la guerre juste de l’autre côté de notre frontière, la pression migratoire et les tensions internes. La Pologne a besoin d’un dirigeant fort. Un président qui soit un véritable patriote, un défenseur de la raison d’État polonaise et un gardien des affaires polonaises. Nous avons besoin d’une personne qui connaisse l’histoire de la Pologne, qui puisse en tirer des leçons et qui sache comment défendre notre pays, afin que nous n’ayons pas à craindre les plus forts, mais que nous devenions nous-mêmes plus forts».
«Nous avons besoin d’un président capable de prendre des décisions avec un sens des responsabilités pour le bien commun – et non sous la pression d’intérêts politiques à court terme ou d’influences extérieures. Un président qui soutiendra les familles polonaises, en protégeant leurs besoins et leur bien-être. Un président qui s’efforcera d’assurer la sécurité du pays, de moderniser l’armée, de renforcer les frontières et les relations internationales. Qui veillera à ce que l’État assure le développement économique et l’emploi dans des conditions décentes. Un président qui soutiendra les investissements stratégiques nationaux, mais aussi les projets locaux qui améliorent la qualité de vie dans chaque commune. Nous avons besoin d’un président qui défende la dignité des citoyens, qui construise une communauté fière de son identité et de son histoire plus que millénaire».
«Tels ont été les fondements de ma politique au cours des dix dernières années. Je pense que ces valeurs resteront un repère pour mon successeur. Car elles déterminent la force et le succès de l’avenir de la Pologne. Le nouveau président de la République doit disposer d’un mandat social fort émanant du peuple. Plus le taux de participation sera élevé, plus le mandat du président sera fort. J’ai toujours souligné l’importance fondamentale d’élections libres et équitables. Je me suis battu pour que le taux de participation soit le plus élevé possible et je suis heureux qu’il en soit ainsi. Les Polonais sont conscients de l’importance de leur vote».
«Je remercie tous ceux qui se sont rendus aux urnes en si grand nombre au premier tour. Et je lance un nouvel appel : participons nous aussi au second tour des élections présidentielles. Je vous le demande instamment : ne vous découragez pas. Ce ne sont pas les coups bas de la campagne, que nous voyons malheureusement, qui doivent décider de l’avenir de la Pologne, mais les citoyens, selon leurs convictions. C’est nous, les Polonais, qui choisirons qui dirigera notre pays».
«Je sais que les Polonais sont intelligents. C’est pourquoi nous devons nous rendre aux urnes! Encourageons nos proches – famille, amis et voisins – à le faire. Parce que chaque vote compte! Parce que dans une véritable démocratie, le pouvoir est fort quand il tire sa légitimité de la nation. Et la nation s’exprime par le biais des élections. Élisons un président qui sera fort de la voix de ses compatriotes».
«Longue vie à la Pologne!», a conclu le président.