Les milieux pro-immigration influent sur la position de la Finlande
Les milieux pro-immigration soutiennent de facto la guerre hybride menée par la Russie contre les pays du flanc est de l’Union européenne, en particulier la Finlande.
Manque de détermination de la Finlande à fermer sa frontière avec la Russie
.”Lorsque l’UE et de nombreux pays ont suspendu les liaisons aériennes avec la Russie, Helsinki est naturellement devenu un point clé sur la route de l’Est. En pratique, la frontière ne peut être franchie que par voie terrestre”, note le commandant Kimmo Ahvonen, des gardes-frontières finlandais. Il ajoute que, presque directement depuis l’aéroport de la capitale, une autoroute de bonne qualité mène au poste frontière de Vaalimaa (situé à moins de 200 km d’Helsinki et à environ 220 km de Saint-Pétersbourg).
Le gouvernement finlandais, invoquant une „menace pour la sécurité nationale”, a fermé la frontière pour la première fois à la fin du mois de novembre 2023, lorsque plusieurs centaines de demandeurs d’asile originaires de pays tiers, principalement du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, sont arrivés aux points de contrôle finlandais en l’espace de quelques semaines. Peu après, à la mi-décembre, la frontière a été rouverte. Le point de passage le plus au sud, à Vaalimaa et celui de Niirala, en Carélie (sur la route menant à la ville russe de Petrozavodsk), ont été mis à disposition des civils.
En levant ainsi les barrières frontalières, y compris au point de passage clé du sud, la Finlande a voulu faire un „cadeau de Noël”, a commenté le journal „Ilta-Sanomat„. Cela permettrait aux citoyens finlandais et russes ainsi qu’aux diplomates, y compris occidentaux, de voyager normalement à Noël et à la fin de l’année, au lieu de devoir traverser plus de mille kilomètres en passant, par exemple, par le nord de la Norvège. Comme l’a souligné la presse, les diplomates occidentaux ont fait pression sur le gouvernement finlandais pour qu’il ouvre la frontière.
La ministre finlandaise de l’Intérieur, Mari Rantanen, a parlé d’une „porte légèrement entrouverte”, mais il s’est avéré qu’un nombre „record” de demandeurs d’asile est arrivé dans le pays en quelques heures, avec un total de plus de 300 arrivées les 14 et 15 décembre (auparavant, il y avait une moyenne d’une douzaine d’arrivées par jour).
Pression des milieux pro-immigration
.Selon le gouvernement finlandais, les actions des services russes ont obligé à fermer à nouveau la frontière, cette fois jusqu’au 14 janvier. „C’est votre faute et celle de l’OTAN !”, a-t-on crié lors d’une manifestation, à laquelle étaient présents des représentants de milieux pro-immigration, à Helsinki en décembre en faveur de l’ouverture de la frontière orientale. „C’est à cause de Poutine et du Kremlin, pas de la Finlande”, ont répondu d’autres manifestants. Comme l’a estimé le „Ilta-Sanomat”, „si la Russie de Poutine pensait davantage au bien-être de ceux qui ont, par exemple, la double nationalité, et non à „sa revanche” sur la Finlande (pour avoir rejoint l’OTAN, aidé l’Ukraine et s’être rapprochée des États-Unis – ndlr), elle reviendrait à des pratiques frontalières normales”.
„Même les actions inacceptables d’un autre État ne peuvent invalider les obligations internationales de la Finlande, y compris l’interdiction des déportations et des traitements inhumains, ainsi que la protection du droit à la vie”, a souligné la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatović, dans une lettre adressée à la ministre de l’Intérieur, Mme Rantanen.
La représentante de l’organisation internationale a ainsi fait part de son inquiétude concernant la fermeture de la frontière avec la Russie.
En Pologne, les milieux pro-immigration contribuent à faire entrer les clandestins sur le sol de l’Union européenne et le nouveau président de la chambre basse polonaise, Szymon Holownia, en a même invité dans l’enceinte du parlement.
Un „accord suicidaire”
.Selon la ministre finlandaise de l’Intérieur, „aucun accord international ne peut être un accord suicidaire”. „Si l’on continue à tolérer que n’importe qui, n’importe où dans le monde, décide de venir en Finlande, cela signifie aussi que lorsque Vladimir Poutine arrivera à notre frontière et demandera l’asile, il restera chez nous pour le reste de sa vie”, a déclaré Mme Rantanen, exaspérée, sur la chaîne de tévision „Yle”, rappelant que „le droit à l’autodétermination de la Finlande prime sur les accords internationaux autorisant l’asile”.
Les lois actuelles sur les gardes-frontières et les étrangers prévoient que les restrictions frontalières introduites temporairement doivent être dûment justifiées et contrôlées en fonction de l’évolution de la situation. „Ces lois ne sont pas en phase avec la situation mondiale actuelle”, a déclaré le vice-premier ministre Riikka Purra, dirigeante du Parti des Finlandais, devant le parlement. Le Premier ministre Petteri Orpo a annoncé des mesures législatives sur la question.
„Nous devons protéger l’espace Schengen”
„L’idée lancée à Schengen est sans aucun doute magnifique et importante pour l’avenir de l’Europe. Malheureusement, il y a le risque aujourd’hui que la zone soit limitée ou même, pourvu que non, supprimée. La première raison, c’est évidemment l’afflux de migrants musulmans”.
„Les pays qui, au départ, avaient fait preuve d’ouverture envers ces nouveaux venus si différents culturellement s’aperçoivent maintenant que leur nombre ainsi que les prévisions montrant l’imminence d’un accroissement de l’immigration dépassent toute possibilité rationnelle d’assimilation. Entre six pays de la zone Schengen des formes de contrôle existent déjà, élargissant en quelque sorte les régulations qui permettaient d’instaurer des contrôles lors d’événements à caractère ponctuel, comme de grandes manifestations sportives”.
„Les États, face au dilemme : assurer la sécurité intérieure ou respecter les régulations européennes, choisissent la première option. Difficile de croire que les contrôles sur certaines frontières à l’intérieur de la zone Schengen soient supprimés en fin d’année, comme prévu. Il est fort à parier qu’ils seront reconduits”.
„La crise Schengen est devenue, contre toute attente, l’expression, d’un côté, du mécontentement face à la gestion bruxelloise, et de l’autre, d’une perte de confiance réciproque entre les pays membres. Les États du nord en veulent aux États du sud de ne pas contrôler efficacement les frontières externes de l’UE, les deuxièmes accusant les premiers de manquer de solidarité. Le tout renforcé par la montée dans certains pays de l’hostilité envers les migrants”.
MJ/Nathaniel Garstecka