fr Language FlagKarol Nawrocki est un candidat citoyen [Piotr BILOS]

Piotr Bilos

Le professeur et écrivain Piotr Bilos était l’invité de BFM TV pour commenter l’élection de Karol Nawrocki à la présidence de la Pologne. Il a tenu à corriger certains préjugés sur la politique polonaise et a souligné que les deux camps suscitaient des attentes et des espoirs.

Les deux camps mêlent raison et passion – Piotr Bilos

.Piotr Bilos, professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), était l’invité du plateau de BFM TV ce lundi 2 juin 2025 pour commenter le résultat du second tour de l’élection présidentielle polonaise, qui a vu la victoire du candidat conservateur Karol Nawrocki avec un score de 50,89% face au candidat progressiste Rafal Trzaskowski.

Il a relevé «l’implication des Polonais dans le processus démocratique», faisant référence au taux de participation record pour une élection présidentielle en Pologne (72%). Il a aussi indiqué que le résultat «reflète le clivage du pays»: les différences entre gauche et droite, est et ouest, villes et campagnes, hommes et femmes, ont effectivement été particulièrement marquées.

«En moins d’une génération, la Pologne a connu un bond économique hors norme», a rappelé l’écrivain, témoignant ainsi de la véritable success story d’un pays qui affiche un taux de croissance et un taux de chômage à rendre jaloux n’importe quel Etat d’Europe de l’ouest.

Piotr Bilos a ensuite cherché à contredire la narration habituelle simpliste des médias français au sujet de la politique en Pologne: «Vu de l’extérieur, on pourrait penser que c’est un combat entre la raison éclairée et les passions aveugles. Ce n’est pas le cas. Les deux camps mêlent raison et passion. Il y a, d’un côté comme de l’autre, des intérêts, des attentes et des espoirs qui structurent le champ politique polonais».

Karol Nawrocki, candidat citoyen

.Il a souligné que le camp centriste, progressiste, cherchait à «rejoindre le mode de vie occidental de façon mimétique», et que le camp conservateur cherchait, quant à lui, à «réparer les torts de l’époque communiste et du XIXème siècle en instaurant davantage de justice sociale».

Le professeur de l’INALCO a déclaré, avec raison, que «les élites urbaines sont les héritières des élites qui avaient connu l’avancement social grâce aux élites communistes» et qu’il y a en face «ceux qui résistent». Il s’est montré aussi critique à l’égard du gouvernement de Donald Tusk, qui «ne parvient pas à concrétiser ses déclarations en faveur d’une politique progressiste» grâce à des oppositions internes à la coalition de centre-gauche au pouvoir.

L’écrivain a tenu à rassurer sur l’équilibre des pouvoirs en Pologne: «le président conservateur actuel, Andrzej Duda, a un droit de véto, mais il n’en abuse pas», ainsi que sur l’attachement de Karol Nawrocki à l’Europe: «le Polexit est une thèse reléguée aux oubliettes». Il a aussi relevé que le vainqueur de l’élection présidentielle de 2025 n’était pas un politicien encarté au PiS, mais un historien de formation et directeur de l’Institut de la Mémoire Nationale, et qu’il s’était présenté comme «candidat citoyen».

Nathaniel Garstecka

œuvre protégée par droit d'auteur. Toute diffusion doit être autorisée par l'éditeur 02/06/2025