fr Language FlagBillet d’humeur - Donald Trump et les droits de douane

Douane Trump

Comme à son habitude, Donald Trump aime se mettre en scène. Cette fois-ci, il s’agit du lancement de sa «guerre commerciale contre le monde entier» avec l’augmentation des droits de douane. Les médiatiques envolées guerrières du président américain s’adressent bien évidemment à son propre électorat, dans le but de le maintenir mobilisé d’ici les élections de mi-mandat.

Donald Trump et les droits de douane

.Il ne se souvient que trop bien de se défaite lors de celles de 2018, qui avaient vu les démocrates prendre le contrôle de la Chambre. Hors de question, donc, de reproduire la même erreur.

Dans cette histoire de droits de douane, que nous dit l’administration américaine? Que nous ne respectons pas le principe de concurrence libre et non faussée, fondement du libéralisme économique et de la doctrine du libre-échange. Les Américains ont-ils tort de pointer la montage de normes, règlements, interdictions et autres absurdités administratives qui entravent nos économies? Bien évidemment que non. Comment, par exemple, croire que le marché européen de l’énergie est libre? Comment s’étonner de l’explosion des prix de l’électricité si on est conscient de la façon dont nos gouvernements poussent les énergies «vertes»? Peut-on parler du respect des règles du libéralisme économique pour notre dépendance aux terres rares chinoises (pour la production de voitures électriques ou d’éoliennes, par exemple)? Nous, qui avons tout misé sur la désindustrialisation de nos économies, au point de mettre en péril notre souveraineté, sommes-nous bien placés pour faire la morale aux Américains?

Pourtant, toutes les normes et réglementations ne sont pas nécessairement néfastes. Limiter certains produits chimiques dans l’agriculture? Pourquoi pas. Protéger l’industrie militaire? Même les Américains le font, alors pourquoi pas nous? C’est le principe de toute liberté: aucune ne peut être absolue. La liberté d’expression ne peut s’étendre à la diffamation, et la liberté de circulation ne peut s’appliquer aux vagues en provenance d’Afrique et du Proche-Orient.

Comment réagir aux droits de douane américains? Tout d’abord, ne pas sombrer dans l’hystérie anti-américaine. Elle ne nous mènera nulle part. Ensuite, prendre conscience que ce fameux «modèle économique qui a fait notre prospérité depuis la Seconde Guerre mondiale» portait en lui de nombreux effets secondaires nocifs et, surtout, s’était progressivement éloigné de l’idéal du principe de concurrence libre et non faussée. Profitons-en pour relancer notre industrie, rapatrier les activités qui ont été délocalisées à cause de notre excès d’étatisme et n’hésitons pas à mettre des freins au libre-échange avec des pays comme la Chine, qui ne respectent pas les règles du jeu.

Des chocolats politiques

.Beaucoup d’amis m’informent de l’apparition d’une nouvelle mode marketing: celle des chocolats dits «à la Dubaï». Il s’agit de tablettes de chocolat fourrées à la crème de pistache. Vendre un produit quelconque en l’habillant d’un design à l’orientale est une pratique courante et plutôt anodine en Occident. Ça lui donne un aspect exotique, mystérieux, exclusif parfois (Dubaï étant synonyme de luxe). A première vue, donc, rien de bien particulier.

Cependant, on peut lire cela d’une autre manière. Les actions de ce genre contribuent à modifier la perception que les Européens ont des pays arabes, dont certains appliquant la charia. Rendre attirant ce qui vient (factuellement ou juste en apparence) du Proche-Orient ou d’Afrique. Sous couvert d’une simple et innocente opération marketing, avec le concours d’«influenceurs» et autres «youtubers», on habitue les Européens au soft-power arabe. C’est le même principe qu’avec les nombreux restaurants à kebabs. Le premier contact que de nombreux Européens, notamment en Europe centrale, auront avec la culture musulmane doit être positif, agréable, inoffensif. Ainsi, on trompe leur vigilance et on les prépare à ce qui va suivre, qui sera beaucoup moins agréable.

Nathaniel Garstecka

œuvre protégée par droit d'auteur. Toute diffusion doit être autorisée par l'éditeur 05/04/2025