Beata DASZYŃSKA-MUZYCZKA: Surmonter l’héritage économique de la Seconde Guerre mondiale

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Beata DASZYŃSKA-MUZYCZKA

Président du Directoire de la Bank Gospodarstwa Krajowego.

Ryc. Fabien CLAIREFOND

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La Pologne fait partie de ces pays qui ont subi au XXe siècle les plus grandes destructions. Durant la 2e Guerre mondiale, 6 millions de Polonais ont perdu la vie. Les Alliés ont changé le tracé de nos frontières : à la place des confins est, la Pologne a obtenu la Silésie dévastée et la Poméranie – écrit Beata DASZYŃSKA-MUZYCZKA

.La tragédie du conflit 1939–45 fait ôter de l’imaginaire collectif le fait que déjà au sortir de la Grande Guerre la Pologne était parmi les pays les plus détruits du globe. Après 1945, la Pologne a été fermée derrière le rideau de fer. Le communisme imposé par l’Union soviétique l’a empêchée de participer au grand boom économique que l’Occident a vécu jusque dans les années 1970. C’était une chance perdue pour la Pologne de vivre sa version des Trente Glorieuses françaises ou de la dolce vita italienne.

L’immense prix que le pays a payé est irrécupérable. Au lieu de seulement commémorer le passé douloureux, nous devrions regarder de l’avant. La Pologne doit relever le défi qui consiste à mettre pleinement à profit son potentiel de développement. Cela nécessite une nouvelle perception du développement de toutes ses régions à la fois. Le programme d’investissements stratégiques réalisé par la banque BGK en coopération avec le gouvernement est justement une telle révolution d’approche car il permet aux collectivités locales de bénéficier d’un soutien financier de la part du gouvernement à une échelle inédite.

Le déclin de la Pologne vers la fin du XVIIIe siècle n’a pas permis de penser un plan stratégique de développement de la province polonaise au siècle suivant. Ce n’est que dans les années 1930, avec la création du Bassin industriel central, qu’un changement qualitatif a eu lieu. Pourtant, tout cela a été mis à mal par le 1er septembre 1939 et les autorités communistes d’après-guerre qui punissaient économiquement les régions où la résistance anticommuniste s’est prolongée durant de longues années après 1945.

Aujourd’hui, grâce à l’ambitieuse politique d’investissements, les régions polonaises sont de mieux en mieux connectées entre elles, ce qui est synonyme de plus d’égalité des chances de développement.

D’après les données d’avant la pandémie de Covid-19, la Pologne était visitée par 20 millions de touristes chaque année, alors que son potentiel était estimé à 100 millions de touristes. Le tourisme reste donc toujours une énorme opportunité inexploitée de développement.

Peu de gens savent que le château d’Ogrodzieniec, propriété de la famille bourgeoise de banquiers Boner, avait l’ambition de rivaliser avec le château royal du Wawel. La reconstruction des châteaux du Haut plateau de Cracovie-Częstochowa, égalant en splendeur le château de Krzyżtopór, devraient être le symbole d’une Pologne fière de son histoire et de son patrimoine et permettre d’attirer plus de touristes et de revenues aux communités locales.

Idem de l’environnement naturel. Prenons l’exemple de la région de Podlachie qui durant l’époque communiste était très sous-investie. Aujourd’hui, grâce à d’ambitieux investissements, elle peut devenir un trésor touristique d’une Pologne et d’une Europe à la recherche du contact avec la nature.

.Chaque région de notre pays recèle un potentiel unique. Notre tache est d’en tirer profit et de mettre au grand jour le beauté de la Pologne. Pour cela, il nous faut de l’action et des décisions sages en matière d’investissements dans le développement des infrastructures, de la culture et des collectivités locales. Tout cela, j’en suis convaincue, est notre avenir.

œuvre protégée par droit d'auteur. Toute diffusion doit être autorisée par l'éditeur 17/09/2021