
L’économie dans une perspective de durabilité
Les décisions en termes de transition énergétique ou de nouvelles technologies auront leur impact sur la qualité de vie des générations à venir.

.Pour toute nation de longue histoire, la communauté et ses valeurs sont sources de prospérité durable. Au début des années 1990, en sortant d’une longue période de soumission politique et économique, la Pologne entame un chemin relativement autonome de développement, en donnant à ses citoyens le sentiment d’un succès matériel ainsi que la conviction que la direction choisie est corrigée avec sagesse et que les outils de contrôle dont dispose le gouvernement – la monnaie, les impôts, les régulations – sont utilisés avec justesse.
Le succès du pays est perceptible dans les indices de l’OCDE (le PIB polonais per capita dépassant d’ores et déjà celui de certains pays du Sud de l’UE), mais il est encore plus visible à celui qui, ayant quitté, dans les années 1980, un pays ruiné matériellement, y revient trente ans plus tard et ne peut que constater des progrès indéniables.
Il est vrai qu’un ouvrier de chez Fiat à Tychy ne gagne toujours que les deux tiers de ce qu’empoche son collègue italien basé à Naples. Les chiffres montrent pourtant que son pouvoir d’achat et sa qualité de vie dépassent ceux de son homologue du Sud.
L’essor économique ne s’est pas soldé par une hausse notoire des inégalités, tant sociales que territoriales. L’indice de Gini se maintient au niveau de la moyenne européenne et les différences interrégionales ne sont pas drastiques – les petites villes font preuve d’une résilience économique surprenante. De plus, le pays ne s’est pas désindustrialisé, car la part de l’industrie dans le PIB avoisine les performances allemandes ou françaises.
En tournant le dos à l’économie socialiste, le pays a connu une « prolifération de l’esprit d’entreprise ». Bien que chez nous les entités nouvellement créées soient, en règle générale, plus petites que celles dans les pays occidentaux, les technologies modernes de communication leur permettent de se faire une place sur les marchés. Personne ne devrait donc s’étonner de voir des entrepreneurs polonais racheter des sociétés en France ou en Allemagne, afin de les restructurer et les développer, en créant des emplois et du PIB dans les pays qui les accueillent et en Pologne.
L’histoire nous montre que les erreurs de la politique économique peuvent avoir des effets négatifs étalés sur des décennies, voire irréversibles. Le gouvernement polonais est conscient du fait que les décisions prises aujourd’hui en termes de transition énergétique, de nouvelles technologies ou de marché de travail auront leur impact sur la qualité de vie et, qui sait, le destin même de la communauté nationale dans le futur.
Les investissements dans les EnR, en plus de contribuer à la préservation de la nature, doivent nous prémunir contre la hausse des prix. D’importants chantiers dans l’éolien et l’atome seront réalisés de sorte que les entreprises polonaises puissent y participer comme partenaires et les salariés, honnêtement rémunérés, puissent monter en qualifications.
Voulant maintenir son niveau de vie, une société qui vieillit doit choisir entre l’immigration de masse et la « japonisation ». Les entreprises polonaises misent sur la numérisation, l’automatisation et la robotisation. C’est cette direction du développement que promeut la politique polonaise d’innovation. Telles sont aussi les attentes des entrepreneurs et des citoyens.
Nous sommes conscients des interconnexions régionales et globales ainsi que de la nécessité de coopérer afin de protéger le bien commun européen et mondial. L’héritage du passé nous enseigne qu’il faut soigner le principe de partenariat et le partage honnête des coûts et des bénéfices.
Aleksander Surdej
