17 septembre 1939, l’URSS envahissait la Pologne

17 septembre 1939

Respectant les termes du pacte germano-soviétique, Staline attaque la Pologne le 17 septembre 1939. C’est l’entrée de l’URSS dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne nazie et le début de l’occupation de la Pologne.

Le pacte germano-soviétique

.Au cours des années 1930, la soif de revanche de l’Allemagne et de l’Union Soviétique se fait pressante. Hitler, qui a pris le pouvoir en 1933, procède étape par étape en comptant sur l’absence de réaction de l’Ouest : remilitarisation de la Rhénanie, Anschluss de l’Autriche, annexion des Sudètes, invasion de la Tchécoslovaquie. Son prochain objectif est la Pologne, qui a recouvré son indépendance en 1918. Cependant, pour l’attaquer, il a besoin d’avoir les mains libres tant à l’ouest qu’à l’est.

Staline, de son côté, n’a jamais digéré la défaite de l’Armée rouge devant Varsovie en 1920, qui avait stoppé l’exportation de la révolution bolchévique dans son élan. Ses tentatives d’alliance avec les démocraties occidentales étaient systématiquement assorties de demandes d’annexion de la Pologne, tout du moins de sa moitié orientale, ce que les Français et les Anglais refusaient.

La Pologne, enfin, sentait que sa position était fragile, coincée entre deux puissances ambitieuses. Elle signa un traité de non-agression avec l’URSS en 1932, puis avec l’Allemagne en 1934, en plus de l’alliance qui la liait à la France depuis 1921. Le Royaume-Uni s’allia à son tour à la Pologne en 1939.

L’URSS était tiraillée entre sa rivalité avec l’Allemagne et son appétit pour la Pologne. Les Occidentaux refusant d’abandonner cette dernière, Hitler proposa à Staline de se la partager puis d’engager Berlin et Moscou sur le chemin d’une collaboration économique. Staline accepta, le pacte germano-soviétique fut signé fin aout 1939. Le 1er septembre, l’Allemagne envahit la Pologne. Le 3 septembre, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne, mais ne se portent pas au secours de Varsovie.

Le 17 septembre 1939 et ses conséquences

.L’Union Soviétique, en vertu du pacte germano-soviétique qui prévoyait le partage de la Pologne, attaque à son tour le 17 septembre 1939 avec une force de 500 000 soldats. Les Polonais, étant absorbés par leur défense acharnée contre les Allemands, ne sont pas en mesure de résister. A Lwow, les défenseurs doivent se battre à la fois contre l’armée allemande et l’armée soviétique mais sont finalement obligés de se rendre. A Brzesc, les nazis et les communistes organisent un défilé militaire commun, qui marque le succès obtenu contre l’allié des „démocraties bourgeoises et réactionnaires”.

La Pologne vaincue, les deux puissances dictatoriales se partagent son territoire est mettent en place une occupation totalitaire et génocidaire. Leur collaboration ne s’arrête pas là. Les services allemands et soviétiques s’échangent des prisonniers politiques, les condamnant à une mort certaine, leurs diplomaties s’épaulent lors de l’annexion des pays baltes et des événements en Roumanie, un programme économique et commercial commun est instauré, qui permettra à l’Allemagne nazie de recevoir de nombreuses matières premières nécessaires à la poursuite de la guerre.

Le 17 septembre 1939 surprend les Occidentaux, qui ne s’attendaient pas à une attaque de Staline contre la Pologne. Pour autant, ils ne déclarent pas la guerre à l’URSS et entreprennent dès lors de renforcer leurs défenses. C’est la „drôle de guerre”. La Pologne sera occupée durant toute la guerre et même au-delà, étant donné que Staline la satellisera en 1944-1945. Elle perdra 6 millions d’habitants, soit 20% de sa population. Si l’Allemagne fut partiellement punie pour ses crimes, l’URSS n’aura jamais à répondre des siens, tout comme son héritière légale et légitime, la Russie.

Pour l’Europe centrale et orientale, le 23 aout (signature du pacte germano-soviétique), le 1er septembre et le 17 septembre 1939 sont les symboles de l’alliance des deux grands totalitarismes du XXème siècle et du début de la grande catastrophe que fut la Seconde Guerre mondiale.

„On ne doit pas altérer la mémoire historique”

.Le professeur Wojciech Roszkowski, Historien, économiste et ancien député européen, rappelle ces événements peu connus en Occident dans un article publié par „Wszystko co Najwazniejsze” et „l’Opinion” :

„En avril 1939, Moscou proposa à Londres et à Paris des pourparlers tripartites, tout en envoyant à Berlin le signal comme quoi il était prêt à une normalisation des relations. En entamant des négociations avec les diplomates britanniques et français, Staline fit un geste envers Berlin, en remplaçant au poste de chef de la diplomatie russe Maxime Litvinov, qui avait des origines juives, par Viatcheslav Molotov. Le 25 juillet, à Moscou, on décida que le traité tripartite entre la Grande-Bretagne, la France et l’URSS entrerait en vigueur après la signature du protocole militaire”.

„Pressé par Moscou, Hitler proposa à Staline de se partager la Pologne„.

„Les pourparlers avec les Occidentaux furent suspendus, Staline invita à Moscou Joachim von Ribbentrop, le ministre allemand des affaires étrangères, qui le 23 août, signa avec Molotov un traité établissant formellement un pacte de non-agression. En réalité, un protocole tenu secret prévoyait le partage des zones d’influences en Europe centrale. Ce qui prouve que dès le départ, il s’agissait d’une alliance tournée contre les pays de cette région”.

„Au lieu de choisir la paix en Europe, Staline opta donc pour la guerre, main dans la main avec Hitler. Seize jours après l’invasion de la Pologne par le IIIe Reich, le 1er septembre 1939, l’Armée rouge l’attaqua par l’Est. L’invasion soviétique du 17 septembre 1939 fut une violation flagrante de quatre accords internationaux signés par l’URSS : le traité de paix signé avec la Pologne à Riga en mars 1921, le pacte de non-agression signé en mai 1934, le pacte Briand-Kellogg de juillet 1929 et la convention londonienne sur la définition de la non-agression de juillet 1933. Malgré les engagements formels, ni la Grande-Bretagne ni la France n’entreprirent d’actions de défense de la Pologne. Le gouvernement polonais s’expatria en France et puis, à partir de 1941, à Londres”.

„Entre 1939 et 1941, l’URSS coopéra étroitement avec le IIIe Reich, conformément aux dispositions du second traité Ribbentrop-Molotov du 28 septembre 1939, appelé solennellement « traité sur les frontières et l’amitié ». L’URSS fut tenue de fournir à l’Allemagne d’importantes quantités de ressources naturelles, et l’Allemagne, principalement des armes à l’URSS. Indépendamment de la politique génocidaire de l’Allemagne, dont furent victimes plus de cinq millions de citoyens polonais, parmi lesquels environ trois millions de Juifs, les autorités de l’URSS déportèrent, dans des conditions inhumaines et principalement vers des camps de travail, presque un million de Polonais. Une grande partie des déportés n’y survécut pas. De plus, après une décision prise en mars 1940 au plus haut niveau de l’administration de l’URSS, la police politique soviétique massacra environ 22 000 officiers polonais à Katyń et dans d’autres lieux de martyre. Moscou et Berlin coopérèrent dans l’annihilation des tentatives indépendantistes des Polonais suite à des accords signés en janvier et en mars 1940 entre le NKVD et la Gestapo”.

Nathaniel Garstecka

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