4500 kilomètres pour aider l’Ukraine
La presse ukrainienne suit avec intérêt l’action humanitaire Karim Lunisi, 70 ans, médecin de famille à Pornichet, dans l’ouest de la France, qui a parcouru 4 500 kilomètres à vélo pour collecter des fonds par l’intermédiaire de sa fondation afin d’aider l’Ukraine: achat de générateurs, de trousses de premiers secours et de matériel chirurgical pour les Ukrainiens.
A vélo pour aider l’Ukraine
.Le parcours cycliste du bienfaiteur l’a conduit à travers la France, la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la République tchèque et la Pologne, jusqu’à Kiev. Sur son chemin, Karim Lunisi a expliqué aux étrangers combien il était important d’arrêter cette guerre. Il est intéressant de noter que l’homme a commencé la campagne alors qu’il ne savait pas du tout faire de vélo, mais qu’il a rapidement maîtrisé cette compétence pour la collecte de fonds.
Les Ukrainiens ont également été touchés par le fait que Karim Lunisi, un médecin de famille expérimenté, souhaitait initialement les aider en tant qu’infirmier de la Légion Internationale de Défense Territoriale, une légion étrangère de volontaires militaires.
Cependant, en raison de son âge avancé et de ses compétences insuffisantes en anglais, il n’a pas été accepté. Pour autant, M. Lunisi n’a pas abandonné et a décidé de trouver un autre moyen d’aider l’Ukraine.
En chemin, Karim Lunisi s’est cassé le bras
.L’expédition à vélo a été coûteuse et épuisante. Le médecin a dû risquer sa santé pour mener à bien sa mission. Il tombait fréquemment sur la route et se cassa le bras en Suisse. En Allemagne, on lui a mis un bandage et on lui a fortement conseillé d’arrêter le voyage. Karim Lunisi n’a cependant pas pu renoncer à sa mission humanitaire. Ses propos sont cités par le portail ukrainien „NV” :
„On m’a mis un bandage après 8-10 jours en Allemagne, à Ulm. Le médecin militaire voulait me mettre un plâtre et ne me permettait pas d’aller plus loin parce que cela aurait pu avoir de graves conséquences. Mais je n’étais pas d’accord. Je ne pouvais pas abandonner après un si long voyage et rentrer chez moi. Ce n’est rien comparé au fait que des gens meurent en Ukraine tous les jours”.
Karim Lunisi: „Je me sens bien parmi les Ukrainiens”
.Il voyageait pendant la journée et passait la nuit dans des hôtels ou sous une tente. Le voyage a duré environ 70 jours. Parfois, il s’arrêtait plus longtemps pour découvrir une ville, comme Lviv.
Aux journalistes ukrainiens, Karim Lunisi a déclaré qu’il se sentait chez lui à Kiev ou à Lviv, et qu’il était à l’aise parmi les Ukrainiens. La seule chose qui lui manque, ce sont de longues conversations franches avec les gens, auxquelles la barrière de la langue fait obstacle. Dans la capitale ukrainienne et à Lviv, le médecin français a rencontré les autorités, et le maire de Lviv, Andriy Sadovyi, lui a remis une pièce commémorative du roi Danylo Halytsky.
„Je suis venu ici au nom de toutes les personnes qui veulent la paix et, par ma visite, je veux rappeler au monde entier que la guerre en Ukraine se poursuit. Il est important d’inciter les gens à aider leur pays en leur donnant l’exemple”.
„J’étais à Lviv pour la première fois au printemps dernier, alors que la guerre ne faisait que commencer. Je pense que la prochaine fois que je viendrai dans votre belle ville, je pourrai apporter l’aide pour laquelle je collecte actuellement des fonds”, a déclaré le philanthrope français de 70 ans lors d’une réunion avec le maire.
Le bénévole a déjà réussi à récolter 4 000 euros. Selon lui, il s’agit d’une petite somme, mais qui permet déjà l’achat de plusieurs générateurs.
La solidarité de la société polonaise
.Dans un article paru dans „Wszystko co Najwazniejsze”, Piotr Arak, directeur de l’Institut Economique Polonais, décrit l’aide apportée par les Polonais a l’Ukraine :
„Depuis le 24 février , plus de 7,4 millions de réfugiés ukrainiens ont passé la frontière polonaise, tandis que 5,6 millions d’Ukrainiens environ ont traversé cette même frontière dans la direction opposée. Cela veut dire qu’en Pologne restent de 1,5 à 2 millions de réfugiés. Au total, compte tenu de la précédente vague d’immigration d’Ukraine après le début du conflit au Donbass en 2014, la Pologne accueille actuellement de 3 à 3,5 millions d’Ukrainiens”.
„Presque chaque Polonais engagé dans l’aide aux réfugiés ukrainiens. L’élan spontané de la société polonaise a dépassé toutes les espérances. Plus de 70 % de la population adulte s’est engagée dans l’aide aux réfugiés. 7 % des Polonais leur ont offert soit des chambres, soit des appartements entiers. Ainsi, plusieurs centaines de milliers de familles ukrainiennes ont trouvé leur foyer non pas dans des camps mis en place à cet effet, comme cela a eu lieu lors de nombreuses crises migratoires précédentes en Europe, mais chez des particuliers”.
„59 % des Polonais se sont engagés dans l’achat de produits de première nécessité, et 53 % ont versé de l’argent au profit des réfugiés. Selon une étude de l’Institut économique polonais (PIE), les Polonais ont consacré, durant les trois premiers mois, jusqu’à même 2 milliards d’euros pour soutenir les Ukrainiens fuyant la guerre”.
„La solidarité de la société polonaise est incroyable. Les nations polonaise et ukrainienne ont depuis longtemps entretenu des liens profonds, mais il existe dans notre vécu commun aussi des moments douloureux. Plus d’un Polonais pourrait citer des histoires qui ressemblent à la mienne ou se souvenir des crimes commis par les radicaux ukrainiens sur les Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale en Volynie. Tout cela n’est aujourd’hui que du passé et il est évident que nous aidons nos voisins dans le besoin et nous continuerons de le faire tant qu’ils ne pourront pas retourner en toute sécurité chez eux”.
WH, traduit par Nathaniel Garstecka