

Les mensonges sur la Pologne dans les médias occidentaux
Pour des raisons idéologiques et politiques, les médias occidentaux véhiculent de nombreux mensonges au sujet de la Pologne et procèdent à de nombreuses manipulations, créant ainsi artificiellement l’image d’un pays totalement détourné de la civilisation européenne – écrit Nathaniel GARSTECKA
.A la lecture et à l’écoute des journaux et des télévisions françaises, on peut avoir l’impression que les Polonais vivent sous une dictature du même ordre que le Belarus de Loukachenko. Selon une grande partie de ces médias, La Pologne aurait un gouvernement „qui tend le micro aux propos antisémites” (Ouest France), „ultraconservateur” (le Monde), „porte-drapeau de l’extrême-droite européenne” (France Inter), „illibéral et qui s’en prend à l’état de droit” (l’Humanité), „eurosceptique” (France Info), „nationaliste” (Libération), qui s’”acharne de façon obsessionnelle contre l’Allemagne” (France 24) et qui „stigmatise ses minorités sexuelles” (Courrier International). Même les journaux étant censés être de centre-droit tombent dans ces travers.
Afin de comprendre cette ligne directrice et d’aborder chaque point, il convient d’expliquer les raisons de cette situation.
.Depuis 2015, la Pologne est gouvernée par un parti conservateur, le PiS („Prawo i Sprawiedliwosc”, „Droit et Justice”). Sa politique consiste entre autres à refuser la fédéralisation de l’Union européenne, la politique d’accueil d’immigrants clandestins, les accommodements raisonnables avec la Fédération de Russie, l’institutionnalisation du progressisme et de sa variante extrême „woke”, l’accélération des politiques écologistes heurtant les économies européennes, ou encore la mainmise d’organisations activistes dans des domaines comme la justice et les médias.
Cela entre en totale opposition avec le cours pris par les gouvernements d’Europe de l’ouest depuis une cinquantaine d’années. La Pologne étant le plus grand pays d’Europe centrale, les Français et les Allemands s’attendent plutôt à ce que Varsovie serve de modèle aux autres pays de la région dans le chemin vers le progressisme. La présence d’un grand opposant à cette évolution, au centre de l’Europe, est inacceptable pour de nombreuses élites entre l’Oder et l’Atlantique.
Ainsi, une campagne de dénigrement de la Pologne a été lancée depuis quelques années, visant à délégitimer son gouvernement et sa politique. En dehors d’attaques traditionnelles de politiciens (comme celles de Manfred Weber, Guy Verhofstadt, Clément Beaune ou Emmanuel Macron), les médias se sont emparés du sujet. Leurs seules sources d’informations sont des journaux et des chaines de télévision d’opposition totale au gouvernement. L’opposition, menée par l’ancien Premier ministre et Président du Conseil européen Donald Tusk, serait „démocratique”, „libérale”, „europhile”, „ouverte et tolérante”. Naturellement, le PiS serait donc tout l’inverse. Ce monopole des sources antigouvernementales et progressistes des grands médias français est conscient et assumé, il permet de créer une image fausse de la Pologne auprès de l’opinion publique.
Penchons-nous sur la plupart des accusations émises à l’encontre de la Pologne.
* Un gouvernement nationaliste, d’extrême-droite, illibéral, populiste et ultraconservateur ?
.C’est ainsi qu’est qualifié depuis des années le gouvernement du PiS. L’usage de telles formules excessives a pour objectif de créer un sentiment de rejet envers la Pologne.
Le PiS est un parti qui n’a rien d’extrémiste. Il mène une politique économique modérément étatiste et a introduit une dose de redistribution dans un pays qui en manquait. De ce point de vue, il est plus proche du programme du Parti socialiste français que de l’ „extrême-droite”.
Le PiS n’a jamais remis en cause la démocratie libérale. Les élections se déroulent normalement, le PiS a accepté ses défaites aux sénatoriales et lors des scrutins locaux qu’il a perdus. Les standards occidentaux ont pleinement cours en Pologne.
Les libertés publiques ne sont pas menacées non plus. Les droits individuels sont respectés, aucune discrimination de sexe, de race, de religion n’est autorisée.
Si le PiS est un parti conservateur, il n’est en rien d’extrême droite ou nationaliste. Le débat public n’est pas caractérisé par des manifestations de haine envers certaines nationalités, races ou religions. Malgré les différends historiques et mémoriels avec l’Ukraine, deux millions d’Ukrainiens ont été accueillis et les réfugiés ont reçu des aides sociales. L’immigration légale de travail augmente aussi, avec des Vietnamiens, des Indiens, des Africains, sans que ces gens ne subissent de vexations au quotidien.
Le conflit politique avec l’Allemagne n’est en rien basé sur des considérations nationalistes ou xénophobes, mais sur des conceptions différentes de l’avenir des institutions européennes et du rôle qu’elles ont à jouer.
Le PiS n’est pas non plus „ultraconservateur”. Il met en avant l’idéal de la famille traditionnelle, mais ne l’impose à personne. Il a le soutien de l’Eglise, mais la religion n’est pas au cœur de la politique polonaise. Il empêche la „théorie du genre” de pénétrer dans les écoles, mais ce n’est pas de l’ „ultraconservatisme”. La Pologne est l’un des pays où les femmes sont les plus nombreuses aux postes d’administration et de gestion, loin de l’image „les femmes à la maison” ou „l’enfer des femmes” qu’on essaie de lui attribuer. L’avortement y est autorisé sous certains conditions (toute autre solution que l’avortement total et quasi sans condition est considéré comme „enfer des femmes” par les activistes féministes) et les agressions sexuelles sont moins nombreuses que dans certains grands pays d’Europe de l’ouest ou du nord.
* Un gouvernement europhobe ?
.C’est une accusation absurde. Les Polonais font partie des peuples les plus attachés à l’Union Européenne et le gouvernement le respecte. Jamais il n’a été question de faire sortir le pays de l’Union. Cette accusation a été portée par l’opposition de centre-gauche afin de susciter la peur et mobiliser son électorat. Les médias européens ont repris cela sans chercher à confirmer, véhiculant ainsi des fausses informations à but politique.
Le débat porte sur les institutions européennes. Le gouvernement du PiS est favorable à l’idée d’”Europe des nations” chère au général de Gaulle. Les Etats devraient conserver leur souveraineté dans un nombre de domaines élargi et l’Union devrait servir avant tout au développement économique et aux collaborations scientifiques, technologiques et d’infrastructures. Ce n’est en rien une position „europhobe”.
En échange des subventions européennes, la Pologne a ouvert grand ses portes aux investissements et aux capitaux occidentaux. Les enseignes françaises et allemands ont essaimé dans tout le pays, plus que dans n’importe quel autre pays d’Europe centrale et orientale, mettant en difficulté le capitalisme national, ce qui au passage bat en brèche la théorie selon laquelle la Pologne „pille l’argent des contribuables français et allemands”. Varsovie est devenue une ville mondialisée, ou on entend parler polonais, français, anglais, allemand, ukrainien ou italien. La Pologne porte en elle l’héritage de siècles d’européanité, elle est un membre à part entière de la civilisation européenne et n’a jamais manifesté le moindre souhait d’en sortir.
* Un pays qui persécute les homosexuels ?
.C’est l’un des mensonges qui est le plus répandu à l’ouest. Il y aurait de véritables chasses aux homosexuels et aux activistes homosexualistes dans les rues polonaises. Il n’en est bien évidemment rien. Cette idée fausse est sans doute née de deux informations, elles tout à fait exactes : le gouvernement du PiS refuse d’instaurer le mariage homosexuel (et donc tous les droits ouverts par le mariage) et refuse d’autoriser les organisations „LGBT” à agir dans les écoles et à exercer de „propagande homosexualiste”. Ce qui n’équivaut en rien à interdire ou persécuter les homosexuels. Quand certaines communes du sud-est de la Pologne ont déclaré que la „théorie du genre” ne serait pas enseignée aux élèves de maternelle et de primaire, les réseaux activistes ont saisi l’occasion de manipuler l’information en faisant croire que ces communes „interdisaient les homosexuels”. Cette manipulation s’est rapidement propagée en Europe et des politiciens français sont même allés jusqu’à prendre position dans cette affaire et à critiquer la Pologne. De même, l’Union Européenne a menacé d’ouvrir des procédures contre Varsovie et à lui couper les subventions (ce qu’elle a de toute manière fait, même s’il s’est avéré que la Pologne n’avait jamais persécuté les homosexuels).
Pour ce qui est des actes homophobes, la Pologne ne se distingue pas plus que les autres pays occidentaux. La France connait régulièrement des hausses du nombre d’agressions physiques contre les homosexuels. Dans tous les pays occidentaux, le taux de suicide chez les homosexuels est supérieur à la moyenne. C’est-à-dire que malgré une législation moins généreuse envers les homosexuels affirmés, la Pologne ne connait pas de vagues d’agressions homophobes supérieures aux pays de l’ouest.
Par ailleurs, la Pologne s’est illustrée en matière de tolérance en élisant un député transsexuel, Bogdan Begowski (renommé Anna Grodzka) au Parlement polonais, en 2011, ce qui est inédit en Europe à l’époque.
* Un pays débordant d’antisémitisme ?
.La Pologne est régulièrement accusée d’être un pays antisémite qui a collaboré à la Shoah et où les Juifs auraient toujours peur de sortir de chez eux.
Il est totalement déplacé pour des commentateurs français de considérer que les Juifs sont maltraités en Pologne, avec tous les actes antisémites qui ont lieu en France.
Sans entrer dans les détails de l’histoire de la communauté juive de Pologne, ce pays a très longtemps été l’un des plus tolérants d’Europe envers les Juifs, surtout à une époque où ces derniers étaient persécutés dans de nombreux pays. En 1939, la Pologne comptait 3,5 millions de Juifs, soit près de 10% de la population. La Shoah a été commise par les occupants Allemands, sans participation de l’Etat polonais qui a toujours refusé de livrer les Juifs et qui n’a jamais cessé le combat contre les nazis. La Pologne fait ainsi figure de quasi exception dans l’Europe occupée, la plupart des pays ayant soit collaboré, soit fourni aux Allemands des troupes auxiliaires pour les aider à commettre leurs crimes.
Aujourd’hui, la communauté juive de Pologne compte à peu près 10 000 membres, situés en grande partie à Varsovie et Cracovie. La communauté est visible et identifiable. Pour autant, elle ne fait pas l’objet d’attaques antisémites physiques. Il n’y a pas eu d’attentats en Pologne, contrairement à la plupart des pays occidentaux. Si les tags antisémites et les insultes sur les réseaux sociaux existent bien, le phénomène n’est en rien plus massif que ce que l’on peut observer en France.
De même, il n’existe pas en Pologne d’organisations et de partis politique antisionistes comme cela pourrait être le cas en France, avec le NPA par exemple. De même, la campagne de boycott d’Israël „BDS” n’a aucune influence en Pologne et aucune scène de liesse n’a lieu dans les rues polonaises quand Israël subit des attaques terroristes.
Ainsi, il ne serait pas faux d’affirmer que les Juifs sont davantage en sécurité aujourd’hui en Pologne qu’en France.
* L’indépendance de la justice menacée ?
.Ca a été l’un des points les plus abordés ces dernières années contre le gouvernement social-conservateur polonais. L’indépendance de la justice aurait été liquidée par le ministère de la justice.
La situation des institutions judiciaires polonaises est un sujet complexe qui nécessiterait un article entier pour lui tout seul. Pour synthétiser, le Tribunal Constitutionnel polonais a été déstabilisé à la fin de la dernière législature du parti centriste-progressiste PO („Platforma Obywatelska”, „Plateforme Civique”) de Donald Tusk. Fin 2015, alors que les résultats des élections législatives remportées par le PiS étaient déjà connus, les députés PO on nommé cinq nouveaux juges constitutionnels dont les mandats s’achevaient. Le problème est que seuls trois juges devaient être remplacés par cette législature, les deux suivants devant l’être par la suivante, donc par le PiS.
En agissant de la sorte, la PO a créé une situation de conflit politico-juridique en Pologne, que le PiS n’a pas réussi à résoudre de manière optimale. Il a annulé le bloc de nomination des 5 juges effectué par la PO et a nommé soi-même 5 nouveaux juges en remplacement. Si cela n’était pas choquant pour les deux juges qui devaient être de toute manière attribués au PiS, l’opposition a protesté contre la nomination de 3 juges dont les mandats s’étaient terminés durant la précédente législature.
Ici, un autre problème est entré en jeu. Comme en France, la justice polonaise est très politisée. De nombreux juges en exercice étaient déjà en poste à l’époque communiste et n’ont jamais été purgés. Les organisations progressistes sont très actives dans l’environnement judiciaire polonais et elles ont immédiatement appelé à un boycott du Tribunal Constitutionnel dans sa nouvelle composition.
La fronde de certains juges ayant atteint un tel niveau, le ministère de la justice décida de fusionner sa fonction avec celle de procureur général et de créer une chambre disciplinaire devant évaluer l’attitude des juges frondeurs.
Les accusations de politisation de la justice polonaise ont fusé dans toute l’Europe. Cependant, quand observe le système judicaire polonais, on se rend compte qu’il est tout autant politisé. Le Conseil Constitutionnel français est composé de politiciens, de fonctionnaires et d’avocats nommés par le pouvoir.
De même pour la Cour de Cassation, le Conseil supérieur de la magistrature et le Conseil d’Etat (fonctionnaires). Les magistrats des deux premières institutions sont soit nommés par l’exécutif, soit élus sur des listes syndicales (deux des trois grands syndicats de magistrats sont très politisés à gauche), donc par définition politisés.
Par ailleurs, l’empiètement du pouvoir judicaire sur le pouvoir exécutif s’est manifesté notamment lors de l’élection présidentielle de 2017 et la mise en examen du candidat de centre-droit François Fillon.
En conclusion, le pouvoir judiciaire polonais n’est en rien plus politisé qu’en France ou aux Etats-Unis et les mêmes problématique liées à l’indépendance des juges existent dans tous ces pays.
* L’indépendance des médias menacée ?
.Le pouvoir aurait la mainmise sur le système médiatique polonais, empêchant le pluralisme des opinions politiques.
Le système médiatique polonais est moins mature que le système français par exemple. Il est sorti quasi inexistant de 50 ans d’occupation de la Pologne par les Allemands puis les Soviétiques et a été immédiatement soumis à l’ouverture brutale du marché aux capitaux étrangers. De fait, contrairement à la situation en France, les médias privés polonais ne sont pas détenus par de grandes familles industrielles françaises depuis des décennies. Ils appartiennent en grande partie à des sociétés étrangères, allemandes ou américaines. Leur ligne éditoriale se situe entre le centre et la gauche et est plutôt progressiste.
En Pologne, chaque parti qui prend le pouvoir impose sa ligne aux médias publics. C’est une constante depuis l’indépendance du pays. Quand il est revenu aux affaires, le PiS a donc naturellement pris le contrôle des chaînes de télévision de „TVP” et des chaînes de radio de „Polskie Radio”. La nouvelle ligne publique s’étant droitisée, cela a heurté les élites ouest-européennes progressistes, qui ont protesté avec force contre „l’accaparement des médias par le pouvoir”. Ces mêmes élites étaient moins gênées quand ces mêmes médias publics étaient détenus et influencés par le gouvernement précédent. Par ailleurs, les médias privés ont toujours la possibilité d’adopter la ligne éditoriale de leur choix et ne s’en privent pas, s’opposant quasi systématiquement au gouvernement actuel.
Il a été dit que l’opposition progressiste n’avait pas voix au chapitre dans les médias publics. C’est faux, des membres de partis de centre/centre-gauche sont régulièrement invités aux émissions de débat politique, que ce soit sur les chaînes télévisées ou sur les chaînes de radio.
En France, les médias publics sont très politisés à gauche et au centre-gauche et les grands médias privés ne témoignent pas toujours d’une indépendance et d’une objectivité à toute épreuve. Pendant très longtemps, les idées de droite étaient largement combattues, bien que partagées par une grande partie de la population (sur l’Europe, l’immigration, ou le mariage homosexuel par exemple). Ce n’est que ces dernières années qu’un peu de pluralisme a pu être introduit dans le paysage audiovisuel français.
Le fait que le gouvernement polonais soit actuellement de droite crée donc en soi un pluralisme qu’il n’existait pas auparavant réellement dans les médias audiovisuels.
Il en est un peu différemment avec la presse écrite. Il existe plusieurs titres de presse privée de droite, mais globalement l’essentiel reste au centre ou au centre-gauche.
* Une obsession antigermanique ?
.Si les critiques envers la „russophobie” des Polonais se sont faites plus discrètes depuis l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie, celles envers la „germanophobie” se sont renforcées à l’approche des élections législatives du 15 octobre 2023. La Pologne mènerait essentiellement une politique visant à déstabiliser son voisin occidental et à renforcer les sentiments xénophobes de sa population.
En réalité, la Pologne s’oppose aux ingérences de Bruxelles et de Berlin dans ses affaires intérieures, ingérences qui sont souvent motivées par des considérations politiques et idéologiques, comme nous l’avons vu plus haut. Le seul fait que la Pologne refuse de poursuivre dans la voie de la fédéralisation de l’Union Européenne suffit à lui attirer des accusations de „germanophobie” en plus de celles d’ „europhobie”.
Traquer les ingérences supposées ou avérées des politiciens avec des puissances étrangères est très courant, même dans les pays occidentaux. Une commission d’enquête sur de telles ingérences a été instituée par l’Assemblée Nationale française, sans pour autant se heurter à des accusations de „phobie”. Certains commentateurs français se sont fait une spécialité de „découvrir” les liens de tel ou tel politicien avec les Etats-Unis, la Russie, la Chine ou le Qatar. La Pologne fait de même avec l’Allemagne, et il n’est en rien honnête de la qualifier de „germanophobe” sous ce prétexte.
De même, les efforts diplomatiques de la Pologne visant à obtenir des réparations de guerre de la part de Berlin ne sauraient être qualifiés d’”obsession anti allemande”. La Pologne a été l’un des pays les plus meurtris durant la Seconde Guerre Mondiale. Elle a perdu 6 millions d’habitants (20% de sa population), ses villes ont été rasées, le pays a été soumis à deux totalitarismes génocidaires. Ensuite, il a été occupé à nouveau pendant plus de 40 ans, son économie dépecée, sa population maintenue dans la pauvreté, ses élites nationales massacrées et remplacées par des idéologues proches du communisme.
La France, qui n’a pas autant souffert, a reçu, en guise de réparation, une zone d’occupation en Allemagne. La Pologne, qui n’a jamais collaboré avec les nazis et a été en guerre contre eux du 1er septembre 1939 au 8 mai 1945, non seulement n’a rien reçu, mais a été occupée elle-même comme si elle avait fait partie des puissances ennemies vaincues. Ses frontières ont été retracées arbitrairement par Staline, dans l’indifférence du monde occidental. Pendant que ce dernier se développait grâce au plan Marshall, la Pologne s’enfonçait dans la pauvreté sous la botte des Soviétiques. Maintenant qu’elle a recouvré son indépendance, elle exige que justice soit enfin faite, et il est insultant pour la justice historique de dénigrer ou délégitimer ses revendications.
Nous avons abordé succinctement les principales manipulations qui ont cours dans les médias d’Europe de l’ouest au sujet de la Pologne. Elles ont, pour la plupart, pour objectif de décrédibiliser un gouvernement conservateur qui refuse de suivre la ligne progressiste des élites occidentales. Les médias français ne sélectionnent sciemment que des sources d’opposition afin d’influer sur l’opinion publique. Les tournures de phrase utilisées, les qualificatifs employés, le choix des photos d’illustration, tout est généralement orienté dans une seule et même direction. Les Français qui souhaitent se faire leur opinion par eux-mêmes et partent visiter la Pologne découvrent un environnement à l’exact opposé de tout ce que les grands médias français leur décrivent : un pays tolérant envers ceux qui le respectent, généreux envers ceux qui ne menacent pas sa sécurité, ses traditions et ses mœurs, accueillant envers ceux qui l’acceptent tel qu’il est. Un pays qui ne se jette pas aveuglément dans la modernité progressiste, l’immigration massive extra-européenne, ou la dilution de sa souveraineté nationale. Un pays qui n’est pas exempt de défauts, bien évidemment, mais que les qualités compensent largement. Un pays profondément ancré dans la civilisation européenne dans ce qu’elle a historiquement de plus riche. Un pays où il fera bientôt mieux vivre (si ce n’est déjà le cas) que dans certains pays occidentaux.
Nathaniel Garstecka