Marche contre l’antisémitisme à Varsovie
Le dimanche 19 novembre 2023, une marche contre l’antisémitisme et pour la libération des otages du Hamas s’est déroulée à Varsovie. Plusieurs centaines de personnes y ont participé.
Marche contre l’antisémitisme
.A l’appel de l’ambassade d’Israël en Pologne et de la communauté juive de Varsovie, un rassemblement a été organisé sur la Place du Château royal. Les participants ont commencé à arriver vers 12h et se regrouper sous la Colonne de Sigismond (le roi de la République des Deux Nations Sigismond III Vasa). Des banderoles ont été déployées, appelant à la libération des otages détenus par l’organisation terroriste du Hamas depuis l’attaque du 7 octobre 2023. Des pancartes présentaient des photos des otages, d’autres appelaient à la paix au Proche-Orient, d’autres encore témoignaient de l’amitié israélo-polonaise.
A 12h30, le grand rabbin de Pologne, Michael Schudrich, a pris la parole devant les quelques centaines de personnes qui étaient déjà arrivées. Il a évoqué les liens qui unissent le peuple juif et la Pologne et a remercié ceux qui s’étaient déplacés pour la marche.
Puis, l’ambassadeur d’Israël en Pologne, Yaakov Livne, a fait écouter le son des sirènes qui ont retenti en Israël le jour de l’attaque terroriste du Hamas. Il a déclaré qu’Israël ferait tout pour se défendre et il a appelé à la libération des otages. Il a en outre rappelé que l’antisémitisme était un fléau qu’il fallait combattre et il a remercié la Pologne et les Polonais pour leur solidarité.
Des parlementaires polonais étaient présents, représentant ce qui pourrait devenir une majorité de gouvernement. Peu après 13h, la marche a commencé. Entre 400 et 600 personnes ont ainsi remonté les rues Krakowskie Przedmiescie et Nowy Swiat avant d’arriver sur la Place de Gaulle. Malgré la gravité de la situation et des enjeux, les participants ont insisté pour que l’ambiance soit chaleureuse et conviviale : des danses et des chants traditionnels notamment, symbolisant la victoire de la vie sur la mort.
Aucun incident n’a eu lieu durant cette marche contre l’antisémitisme et pour la libération des otages, tandis que la veille une manifestation pro palestinienne s’est tenue devant l’ambassade d’Israël, durant laquelle des appels à la destruction d’Israël ont été entendus.
Attaque terroriste contre Israël
.Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas et du Jihad islamique ont lancé une attaque massive dans le sud d’Israël depuis la bande de Gaza. Plusieurs villages ont été assaillis, leurs habitants massacrés et entre 200 et 250 personnes ont été prises en otage par les terroristes. Des cas de tortures, de viols, de décapitations ont été relevés. Les terroristes ont aussi attaqué un festival de musique qui se tenait non loin de la frontière. Cette attaque a eu lieu au moment où les défenses d’Israël étaient affaiblies dans le contexte de la fête juive de Simchat Torah et des commémorations du 50ème anniversaire de la Guerre de Kippour. Le nombre de victimes s’élève à près de 1 500 tués et 5 000 blessés, dont de nombreux ressortissants étrangers. 40 Français ont été tués lors de l’attaque du 7 octobre et 9 pris en otage.
La réponse d’Israël a été ferme. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a ordonné une offensive contre la ville de Gaza afin d’en déloger le Hamas et d’essayer de sauver des otages. Après 3 semaines de bombardements et d’escarmouches, Tsahal (les forces armées israéliennes) a pénétré en profondeur dans la bande de Gaza et a encerclé la ville de Gaza. Au préalable, les civils ont été incités par les Israéliens à quitter la ville et se rendre plus au sud, vers Khan Younès et Rafah, à la frontière avec l’Egypte. Pour l’instant, le nombre de victimes côté palestinien se situe à 11 000 morts et 20 000 blessés.
A l’appel du Président Biden à un „cessez-le-feu humanitaire”, le Premier ministre Netanyahou a répondu : „Après Pearl Harbor, les Américains n’auraient jamais accepté de cessez-le-feu”.
A une demande similaire du Président français Emmanuel Macron, sa riposte a été résolue : „Le même genre d’attaque que celle du 7 octobre pourrait avoir lieu dans les banlieues françaises”, faisant sans doute référence à l’attentat du Bataclan (100 morts) du 13 novembre 2015, aussi commis par des islamistes.
Benjamin Netanyahou a aussi déclaré que le Hamas se servait des civils de Gaza comme de boucliers humains, leur interdisant de quitter la ville pour se réfugier au sud.
Montée de l’antisémitisme en Occident
.Dans le contexte de cette nouvelle guerre entre Israël et le Hamas, de nombreux incidents antisémites ont eu lieu dans plusieurs pays occidentaux. En France, 800 actes antisémites ont été relevés depuis l’attaque du 7 octobre. Des citoyens de confession juive ont été attaqués, des synagogues ont été taguées, des appels à la violence contre les Juifs ont été tenus dans les manifestations pro palestiniennes ou sur les réseaux sociaux. Les représentants de la communauté juive ont appelé à ne pas afficher de signes distinctifs en public et la protection policière autour des lieux de culte a été renforcée. Les marches contre l’antisémitisme ne parviennent cependant pas à autant mobiliser que celles en solidarité avec la Palestine, mais ne sont en revanche pas accompagnées de violences ni de slogans agressifs.
En Allemagne, les manifestations pro palestiniennes dégénèrent régulièrement, comme en France, et des affrontement avec la police ont lieu. Henry Kissinger, ancien chef de la diplomatie américaine et qui a des origines allemandes, a déclaré que „Ça a été une grave erreur de laisser entrer autant de gens de culture, de religion et de concepts totalement différents, car cela crée un groupe de pression à l’intérieur de chaque pays qui a fait la même chose”.
La France et l’Allemagne ont en effet ouvert leurs portes à une immigration massive en provenance d’Afrique et de pays musulmans depuis les années 1950. Des communautés importantes maghrébines en France et turques, syriennes et afghanes en Allemagne se sont développées et commencent à peser sur la vie politique de ces pays.
En France par exemple, les partis de gauche voient dans l’immigration massive l’opportunité d’acquérir de nouveaux électeurs et n’hésitent pas à critiquer outre mesure Israël et à ne pas se détacher des appels à la destruction de ce pays.
Le Royaume-Uni et les Etats Unis sont aussi concernés par la recrudescence de l’antisémitisme. Les universités américaines sont particulièrement touchées, du fait de l’idéologisation de l’enseignement supérieur. Certaines organisations étudiantes progressistes ont prit fait et cause pour „la résistance palestinienne” et des slogans antisémites sont scandés lors des manifestations. A Detroit, une représentante de la communauté juive a été assassinée le 21 octobre.
Dans la Fédération de Russie, des émeutes antisémites ont éclaté dans le Daghestan et l’aéroport de Makhatchkala a été envahi à l’annonce de l’atterrissage d’un avion en provenance d’Israël. L’attitude du Kremlin reste très controversée, entre le renforcement des liens diplomatiques avec le Hamas et l’Iran d’un côté, les déclarations antisémites et anti-israéliennes du ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, de l’autre.
Nathaniel Garstecka