Le PORT constitue l’unique réseau de plus de 30 laboratoires spécialisés
Les technologies de l’information, la biotechnologie et la nanotechnologie – le niveau de progrès dans ces domaines déterminera le niveau de développement social et la compétitivité de l’économie – écrit Piotr DYTKO
Zhudong, Espoo, Bilbao, Cambridge, Munich – ce sont les villes où se trouvent les plus grandes organisations spécialisées dans la recherche appliquée et sa mise en œuvre industrielle. Ces villes ont également une voix décisive dans le développement de l’économie mondiale. Quoique la Pologne fasse déjà partie de la première ligue de l’économie mondiale, ses métropoles telles que Varsovie, Poznań ou Wrocław, n’ont pas assez de poids pour créer des technologies de pointe. Cela ne signifie pas que ce sera toujours comme ça. Cela ne signifie pas que nous devons accepter le fait que la Pologne « ne peut pas se le permettre. » Au contraire, tout doit être mis en œuvre pour remédier à la situation.
Une main-d’œuvre pas chère et qualifiée, un marché intérieur absorbant et un niveau élevé d’investissements étrangers ne suffisent pas pour que notre pays figure en bonne place dans le classement économique mondial et soit à la pointe des nouvelles technologies. Seuls les pays capables de construire une économie reposant sur leurs propres capitaux, utilisant des technologies et des produits nationaux, les pays soutenant les petites et moyennes entreprises, peuvent réussir. En Pologne, les PME représentent la moitié du PIB et 67% de l’emploi total ! Le gouvernement en est conscient. C’est également l’objectif du Centre du développement technologique polonais (PORT), un pôle de R&D basé à Wrocław et axé sur le développement de nouvelles technologies en coopération avec des entrepreneurs. Je n’ai aucun doute que la science n’a d’autre choix que de s’allier avec les entreprises. Sinon, elle finira au placard.
Le PORT constitue l’unique réseau de plus de 30 laboratoires spécialisés. Son rôle fondamental consiste à mettre en œuvre des programmes de recherche au potentiel de commercialisation le plus élevé. Or, l’infrastructure elle-même n’est pas tout. Pour moi, ce sont les gens qui comptent le plus. Si nous voulons porter la science polonaise à de nouveaux sommets, nous devons employer le meilleur des meilleurs dans nos pôles de recherche. Aussi, soulignons-le, convaincre les jeunes scientifiques polonais de rentrer en Pologne est-il un défi majeur pour le gouvernement, le monde scientifique polonais et moi-même. Chez PORT, nous cherchons à créer les conditions en vue de les encourager à revenir. Il s’agit notamment de leur offrir la possibilité de former librement les équipes de recherche, ainsi que l’accès aux laboratoires les plus modernes et aux moyens financiers permettant de moderniser ceux-ci. Comme un pôle de recherche, le PORT ne devrait pas se limiter à la fourniture d’équipements de premier ordre ; il a besoin de personnes pour qui l’environnement international est un environnement de travail naturel.
A mon avis, en tant que directeur du PORT, sélectionner les domaines de recherche clés dans lesquels nous souhaitons travailler, c’est la condition nécessaire pour que la Pologne puisse faire un bond de civilisation et perfectionner les technologies développées au niveau national. Il est généralement admis que le développement des civilisations au cours des décennies suivantes privilégiera trois domaines : les technologies de l’information, la biotechnologie et la nanotechnologie. C’est l’avancement dans ces domaines qui déterminera le développement social et la compétitivité de l’économie. Le PORT se veut un chef de file de l’innovation, notamment en biotechnologie, un domaine qui constitue une grande opportunité pour l’industrie polonaise. Il convient de noter qu’il s’agit de l’un des secteurs à la croissance la plus rapide, développé à la fois par des sociétés polonaises de biotechnologie, telles que Selvita ou OncoArendi, et par des investisseurs étrangers attirés en Pologne par la main-œuvre qualifiée et la bonne infrastructure. Je suis convaincu que les solutions systémiques présentées par le gouvernement dans le cadre de la Stratégie du Développement responsable (SOR) contribueront à créer un écosystème qui débouchera sur les technologies innovantes tant pour la Pologne que pour les marchés mondiaux.
Le Virtual Research Institute, un véhicule opéré par le PORT, est encore un autre instrument destiné à aider la Pologne à sortir de l’ombre et à développer les hautes technologies. Il s’agit d’un projet gouvernemental dans le cadre duquel 500 millions de zlotys seront consacrés à la biotechnologie au cours des 10 prochaines années. La démarche adoptée prévoit de mettre à la disposition des chefs d’équipes de recherche les moyens de financement visant à développer les technologies correspondant aux besoins de l’économie.
.Je voie quatre défis majeurs devant le PORT : le développement des technologies polonaises ; la mise en place d’une structure de R&D moderne, servant de référence en Pologne et à l’étranger ; la création d’une élite scientifique ; la mise sur pied du Virtual Research Institute. Nous participerons également activement aux principaux programmes gouvernementaux. Je suis convaincu que le PORT deviendra ainsi un lieu où les plans stratégiques du gouvernement se traduiront en effets réels et que nos compétences bénéficieront à d’autres unités de ce type. Je souhaite que le PORT devienne, dans les deux prochaines années, un berceau d’idées, de recherches pionnières, de nouvelles technologies et d’inventions – un port symbolique d’où l’on part dans les eaux de l’océan de la science et où l’on revient.
Piotr Dytko