.En 1989, humiliés par le gaspillage de l’économie communiste, les habitants d’Europe centrale et orientale se sont unanimement prononcés pour l’économie privée de marché dont la dénomination abrégée est capitalisme. 30 ans plus tard, domine la conviction que le choix a été judicieux.
La haute approbation du capitalisme s’accompagne de la conscience qu’il est un système économique complexe en constante évolution et que son efficience dépend de l’exhaustivité et de la qualité de ses principales institutions.
Depuis l’installation de l’économie de marché en Pologne et dans les autres pays d’Europe centrale et orientale, la bourse de Varsovie joue un rôle central. En 1991, son ouverture dans l’ancien siège du parti communiste symbolisait le rejet de cette idéologie en déclin.
Mais la bourse n’était pas qu’un symbole ; elle est devenue l’outil de la privatisation des entreprises d’État, tant en Pologne qu’en République tchèque et en Hongrie. À l’époque, l’entrée en bourse était aussi une occasion de réorganiser les mastodontes d’État, en mettant en œuvre des procédures de gestion plus effectives.
Ces dernières années, la bourse de Varsovie a évolué d’une bourse où dominent d’anciennes grandes entreprises d’État vers une bourse ouverte aux PME. C’est ces entreprises-là qui, pour booster leur développement, ont besoin de financements par capitalisation.
La réduction des coûts d’introduction et de circulation des actions a fait que la bourse de Varsovie côte aujourd’hui 500 entreprises environ, dont de très nombreuses PME, y compris familiales.
La bourse de Varsovie et l’Autorité polonaise de surveillance financière (KNF) œuvrent de concert afin de bâtir et d’étayer la confiance en les vertus de la bourse. La preuve – plus de 1,5 millions de Polonais possèdent leur compte d’investissement et investissent une part de leurs économies dans les instruments du marché des capitaux.
Adoptée en 2019, la Stratégie gouvernementale de développement du marché des capitaux perçoit dans le renforcement de ses effets un important outil de création de conditions favorables à un accroissement des revenus des Polonais. Réduire les obstacles à l’expansion du marché des capitaux permettra aux entreprises les plus innovantes d’obtenir des financements supplémentaires qui accéléreront leur développement, tout en offrant aux investisseurs une participation à leurs succès économiques. De même, se verra diminuée la dépendance des entreprises des crédits bancaires dont l’accessibilité et les coûts dépendent des garanties apportées.
Le développement du marché des capitaux crée aussi des encouragements à économiser chez les citoyens moyens qui comprennent le principe de base de l’économie de marché : plus le risque est élevé, plus le taux de rendement attendu est élevé. L’accroissement du nombre d’investisseurs individuels et de la liquidité favorisent l’orientation de long terme des investissements dans les instruments boursiers, en devenant ainsi pour beaucoup la voie pour créer des garanties financières complémentaires pour la vieillesse.
.Un marché des capitaux effectif est l’un des éléments du « Nouveau Deal » économique mis en œuvre par le gouvernement polonais où les investissements en bourse sont conformes au principe de responsabilité individuelle pour ses conditions de vie, principe réalisé dans le contexte de la fiabilité régulatrice et la solidarité sociale.
Aleksander Surdej