
La doctrine Żółkiewski, ou quelle réponse à l’agression russe ?
C’est le point de non-retour que l’Europe a atteint. Et une chose est sûre : la Russie n’a aucune intention de mettre fin à cette guerre par elle-même. Depuis le premier jour de l’agression jusqu’à aujourd’hui, Poutine n’a pas fait un seul pas qui témoignerait d’une réelle volonté de paix. Nous devons donc nous préparer à une longue marche – et c’est le sens profond de la « doctrine Żółkiewski » – écrit Mateusz MORAWIECKI
.L’histoire retiendra la nuit du 9 au 10 septembre 2025. Dix-neuf drones russes ont violé l’espace aérien polonais. Non pas par accident, mais dans un acte d’agression contre la Pologne, l’OTAN et le monde libre dans son ensemble. Une preuve de plus que les instincts impériaux de la Russie restent inchangés.
Cela doit avoir des conséquences. Nous avons besoin d’une réponse immédiate, mais surtout d’une stratégie à long terme. C’est pourquoi je présente « la doctrine Żółkiewski » – un plan pour une réponse complexe à l’agression russe. Un plan pour la Pologne et pour toute l’Europe. Car si nous agissons ensemble, le problème de la Russie agressive pourra être résolu pour de bon.
Comprendre la nature de la menace russe
.Si d’abord nous ne comprenons pas les mécanismes de la Russie, notre réponse sera inefficace. C’est pourquoi nous devons assimiler trois vérités fondamentales à son sujet.
Premièrement – la Russie est prisonnière de la guerre. Conflit, violence, chantage et expansion territoriale sont sa manière d’être. Elle provoque, déploie des agents, commet des sabotages et antagonise les sociétés. Elle avance pas à pas, ne s’arrêtant que lorsqu’elle se heurte à un mur. Elle traite les concessions comme de la faiblesse et une invitation à l’attaque.
Deuxièmement – la Russie ne change pas, comme l’a si bien dit Oskar Wilde : « Rien n’est impossible en Russie sauf les réformes. » D’Ivan le Grand à Poutine, le mécanisme reste le même : un tyran sur le trône, des sujets terrifiés à ses pieds. Les costumes changent, mais l’essence du pouvoir reste la même.
Troisièmement – la Russie est un État de services secrets. Sa force ne réside pas dans ses ressources, mais dans son gargantuesque appareil de contrôle. L’Opritchnina, l’Okhrana, le NKVD, le KGB, et aujourd’hui le FSB et le GRU – l’histoire de la Russie est celle de la police secrète. Depuis un quart de siècle, l’État est dirigé par un officier du KGB, pour qui la politique est un théâtre de services secrets et un jeu d’apparences dans lequel l’Occident se laisse constamment entraîner.
Autant de raisons de devoir tirer des conclusions – et au lieu d’espérer une transformation miraculeuse du Kremlin, il faut négocier avec lui dans le seul langage qu’il comprend – celui de la force. Alors il recule. Comme après les défaites de 1856, 1905, 1920 ou 1989.
Masques russes et naïveté européenne
.Hélas, la Russie est restée, pendant des siècles, un mensonge auquel l’Europe a cru. Il suffit de regarder : des « villages Potemkine » et la vision soviétique d’un « État ouvrier et paysan », jusqu’aux illusions des années 1990, lorsque Eltsine et le jeune Poutine étaient censés mener le pays vers la démocratie. En attendant, des décennies de dépendance aux matières premières russes se sont traduites par une influence réelle dans les caisses du Kremlin : en achetant du gaz et du pétrole, l’Occident a financé la reconstruction de l’empire russe.
Le prix de cette naïveté, c’est l’Europe, et l’Ukraine en premier lieu, qui le paie. Le président polonais Lech Kaczyński avait lancé cet avertissement : « Aujourd’hui la Géorgie, demain l’Ukraine, après-demain les États baltes, et peut-être alors mon pays, la Pologne ! » Dix-sept ans plus tard, cette vision se concrétise, point par point. La Russie attaque à nouveau – violant cette fois-ci délibérément et à plusieurs reprises l’espace aérien polonais.
Et malgré tout cela, les illusions persistent. Trois ans après le déclenchement de la guerre, les importations de GNL russe vers l’UE ont atteint un niveau record. Dans la première moitié de 2025, l’Union européenne a importé du gaz pour une valeur de 4,48 milliards d’euros, soit 29 % de plus que l’année précédente. Depuis février 2022, l’UE a versé à la Russie 105,6 milliards de dollars, soit l’équivalent de 75 % du budget militaire du Kremlin pour 2024. 87 % de ce gaz ont été destinés à l’Espagne, à la France et à la Belgique, avant de poursuivre leur route, notamment vers l’Allemagne. Un rappel à tous ceux qui vantent la position actuelle de l’Europe occidentale, trois ans et demi après les fameux « cinq mille casques » que le chancelier Scholz voulait envoyer à Kiev.
Idem avec le pétrole. L’Inde achète des matières premières russes bon marché, les transforme et les vend comme son propre produit. La raffinerie de Schwedt utilise du pétrole brut « kazakh » pompé par le même oléoduc Droujba qui transporte le brut russe. Voici à quoi cela ressemble : des étiquettes différentes, mais à l’intérieur, du carburant russe.
Ce qui est encore plus dangereuses, ce sont les failles commerciales. Le Brésil, principal membre du Mercosur, importe chaque année plus de 11 milliards de dollars de carburant et d’engrais de Russie, puis vend les denrées alimentaires ainsi produites à l’Europe. Concrètement, cela signifie une chose : nous finançons la guerre de Poutine en échange d’importations bon marché. Pourtant, l’Europe envisage actuellement un accord qui ne fera qu’aggraver cette dépendance. Il ne fait aucun doute que le Mercosur doit être bloqué.
L’enjeu de la « dérussification » de l’économie européenne n’a jamais été aussi pertinent. Donald Trump l’a clairement indiqué : l’Amérique n’imposera de véritables sanctions que si l’OTAN coupe complètement ses liens avec les matières premières russes. C’est le test ultime de la crédibilité de l’Occident.
La doctrine Żółkiewski – Repousser la Russie, défendre l’Europe
.L’Europe a atteint le point de non-retour. La Russie n’a aucune intention de mettre fin à la guerre – depuis le premier jour de l’agression, Poutine n’a pas fait un seul pas vers la paix. Nous devons nous préparer à une longue marche. Et c’est le sens profond de la « doctrine Żółkiewski ».
Son nom n’est pas un hasard. L’hetman Stanisław Żółkiewski prouva que Moscou pouvait non seulement être arrêtée, mais aussi repoussée. En 1610, après la victoire dans la bataille de Kłuszyno, il entra avec ses bannières dans Moscou, montrant ainsi que l’empire n’était pas invincible. Ce qui demeure un traumatisme national pour les Russes peut être une source d’inspiration pour nous aujourd’hui.
Bien sûr, il ne s’agit pas de répéter les campagnes passées, mais de quelque chose de bien plus important : expulser définitivement la Russie du système économique européen. Telle est l’essence de la doctrine Żółkiewski. Ses fondements peuvent se résumer en quelques points clés :
Isolement économique de la Russie
.Notre objectif premier doit être d’exclure la Russie de l’économie européenne. La Pologne devrait, sans regarder les autres, fermer son ciel aux avions de ligne et de fret à destination ou en provenance de la Russie. Nous devons exiger la même chose de l’Union européenne. Cela porterait un coup dur à la logistique et aux capacités de production russes, et constituerait un signal clair : il n’y aura pas de retour au business as usual.
Il en va de même pour les matières premières. La Pologne a déjà prouvé que c’était possible : sous mon mandat de Premier ministre, nous sommes devenus quasiment indépendants du pétrole et du gaz russes. Il est désormais temps pour l’Europe de suivre cet exemple. Car – et j’insiste là-dessus – les mécanismes de contournement des sanctions sont toujours d’actualité : le pétrole de l’oléoduc Droujba devient « kazakh » sur le papier, les raffineries indiennes vendent le brut russe comme le leur, et l’accord UE-Mercosur ouvre une porte dérobée au Kremlin pour accéder aux marchés européens. Chacune de ces manœuvres génère des profits pour les intermédiaires et de l’argent réel pour le budget de guerre russe.
Au niveau des institutions de l’UE, nous devons exiger une action décisive : étendre les sanctions à toutes les banques russes et ériger le principe de confiscation des biens d’origine russe importés par des tiers. Quelques jours seulement après le déclenchement de la guerre en Ukraine, j’ai appelé au sein du Conseil européen à confisquer les avoirs russes et à les affecter à l’aide aux victimes de l’agression. Pourtant, à ce jour, les riches capitales occidentales hésitent encore à franchir le pas. Un simple gel ne suffit pas. J’ai même exigé que les intérêts des obligations gelées soient utilisés. Pendant ce temps, les élites européennes craignent que la saisie de cet argent ne nuise aux intérêts des satrapes, des criminels et des dictateurs dont les capitaux arrivent vers leurs marchés depuis des années. Ce n’est pas de la stratégie, c’est du laxisme.
Finissons-en une fois pour toutes. Aujourd’hui, nous devons nous asseoir avec audace à la table des négociations avec le président Trump. Nous devons être des dealmakers. C’est le moment de lutter pour l’avenir de l’Ukraine et de toute l’Europe. Si nous persistons dans l’hypocrisie, nous subirons une double défaite : l’Ukraine perdra la guerre, et nous perdrons notre propre avenir.
De la dissuasion passive à la dissuasion active
.La Pologne doit franchir une nouvelle étape dans le renforcement de sa souveraineté. Nous ne pouvons pas concevoir la défense uniquement en termes d’achat d’équipements ou de présence d’alliés sur notre sol, bien que ces deux composantes soient essentiels. Nous devons passer à une phase de dissuasion active, qui repose sur trois piliers. D’abord, de nouvelles capacités défensives. Nous avons besoin d’une défense aérienne véritablement intégrée et multicouche, englobant non seulement l’armée, mais aussi les villes et les infrastructures critiques – des aéroports aux centrales électriques. Le système de Bouclier aérien polonais doit combiner des Patriots et d’autres technologies avancées avec des milliers de capteurs, radars et contre-mesures moins coûteux – des drones intercepteurs aux brouilleurs et à l’artillerie à canon. Ce n’est qu’à cette condition que la défense sera dense et rentable, et que nous éviterons de tirer des missiles valant plusieurs millions de dollars sur des drones. De plus, une grande partie de ce système peut être construite par l’industrie polonaise, créant ainsi des emplois et des produits qui trouveront des débouchés à l’étranger. Puis, de nouvelles capacités offensives. La Pologne doit être capable de frapper des cibles situées en profondeur sur le territoire russe. Grâce à la coopération avec l’Ukraine et au développement de notre industrie nationale, nous pouvons développer des missiles de croisière et des drones à longue portée. Jusqu’à récemment, de telles capacités semblaient inaccessibles ; aujourd’hui, l’exemple ukrainien démontre que c’est possible. Le marché de l’armement moderne, soutenu notamment par l’IA, réduit les coûts de production et de mise à l’échelle. La Pologne devrait saisir cette opportunité, notamment en acquérant des F-35 et d’autres moyens modernes de percer les défenses ennemies. Et enfin, la culture stratégique. La sécurité doit devenir un effort conjoint de l’État et de la société. Un système unifié de conscience situationnelle est nécessaire, intégrant les données provenant de différents niveaux – du gouvernement et des voïvodies aux municipalités et aux services d’ordre. L’État ne peut fonctionner au moyen de documents et de procédures ; il doit agir en temps réel. Le système mObywatel pourrait être un outil utilisé à la fois pour la communication de crise et pour la reconstitution des réserves de personnel. Des instituts d’expertise proposent déjà un modèle de Service public universel, dans lequel chacun pourrait soutenir la communauté en servant dans l’armée, la protection civile ou les pompiers – sans revenir à l’ancien service militaire obligatoire. Une société préparée aux crises ne se laissera pas intimider – et l’intimidation est le fondement même de la stratégie russe.
Une industrie de la défense et produits polonais
.Enfin, l’une des tâches les plus urgentes est d’accroître significativement la production nationale dans le secteur de l’armement, notamment en intensifiant la production de systèmes de drones et de systèmes anti-drones en Pologne. Il est crucial d’exploiter le potentiel des entreprises polonaises qui conçoivent et fabriquent ces systèmes, et que l’État soutienne systématiquement leur potentiel de production, de recherche et développement. Nos ingénieurs, soutenus par les infrastructures d’entraînement des forces armées polonaises et par les connaissances et l’expérience acquises sur le front ukrainien, pourraient développer des activités commerciales en Pologne et produire de nouveaux systèmes à distance de sécurité du front. Cela pourrait assurer à l’Ukraine une plus grande stabilité d’approvisionnement et nous donner accès à des technologies développées directement à partir du précieux retour d’expérience du champ de bataille. Il s’agit non seulement d’un transfert de technologie, mais aussi d’une opportunité de nouer de nouveaux partenariats qui renforceront simultanément notre sécurité, généreront un retour sur investissement et stimuleront l’innovation de l’industrie de la défense polonaise.
La cadence de développement des technologies sans pilote – non seulement aériennes, mais aussi terrestres et maritimes – est sans précédent. Nous avons nos propres chances face à la concurrence ; nous avons notre propre expérience, mais si nous voulons entrer dans la cour des grands, nous devons accélérer. Cela exige des décisions politiques, des investissements audacieux et la détermination des responsables politiques, des militaires, des ingénieurs et des entreprises. Les drones ne sont pas l’avenir de la guerre, mais son présent, et ceux qui rateront ce moment laisseront l’initiative à d’autres.
La subjectivité de la région
.Une sécurité durable exige de renforcer la subjectivité de l’Intermarium. La Pologne ne peut agir seule : une ceinture de résilience est nécessaire englobant toute la zone Baltique-mer Noire : de la Suède et de la Finlande au nord, en passant par les États baltes et le groupe de Visegrád, jusqu’à la Roumanie et la Turquie, qui refusent également de voir la Russie comme la gagnante. Il s’agit d’un axe Nord-Sud naturel, constituant le fondement de projets communs de défense, d’énergie et d’infrastructures.
Il est crucial de créer des instruments financiers viables – tels que le Fonds et la Banque de l’Intermarium, capables de financer les investissements stratégiques de la région. Sans capitaux propres, l’Intermarium restera une idée, et non une force institutionnalisée ayant un impact réel sur la réalité. Parallèlement, nous devons achever les projets Via Baltica et Rail Baltica, étendre le réseau de gazoducs régionaux sur le modèle du GIPL et mettre en œuvre de manière cohérente des projets de l’arsenal de military mobility.
Mais le renforcement de l’autonomie ne peut se limiter à la seule réaction. En cette période de turbulences mondiales, nous devons anticiper. Le monde entre progressivement dans une ère de nouveau régionalisme – des macrorégions capables de fonctionner indépendamment au sein du système mondial. Dans ces conditions, le nearshoring et le friendshoring – relocalisation de la production au plus près des alliés et raccourcissement des chaînes d’approvisionnement – deviennent le fondement des liens économiques. Cela pourrait constituer une opportunité pour la Pologne.
Dans ce monde, l’Intermarium ne sera pas seulement un format régional, mais un nouvel axe de l’Occident – un moteur de développement et un pilier de résilience pour l’ensemble du continent.
Biélorussie – Entre la Pologne et la Russie
.Une Biélorussie indépendante est dans l’intérêt stratégique de la Pologne et de l’Europe. Sa liberté et sa prospérité ne seront possibles qu’après le départ du régime de Loukachenko ou un changement radical de cap. Aujourd’hui, le pays devient de plus en plus dépendant de Moscou, mais il s’efforce toujours de conserver un semblant d’autonomie. Toute forme d’indépendance de la Biélorussie est préférable à une réduction au rôle de province russe. D’autant plus que la Biélorussie n’est pas la Russie – ni historiquement, ni mentalement, ni socialement. Notre mission est de faire en sorte qu’en cas d’épreuve, les Biélorusses se tournent vers Varsovie, et non vers Moscou.
La Pologne doit élaborer une stratégie pour trois scénarios : la subordination totale de Minsk au Kremlin, l’émancipation partielle du régime et une crise politique. Dans chaque cas, notre aide est cruciale : économique, infrastructurelle et défensive. Nous devons être fermes envers le régime, tout en étant ouverts à la société biélorusse. Nous ne pouvons pas non plus ignorer les moments où Minsk, même autoritaire, tente de prendre ses distances avec Poutine. Fermer complètement les canaux de communication équivaudrait à céder du terrain à la Russie.
Pour attirer les Biélorusses vers la Pologne, il faut des instruments spécifiques : bourses d’études et centres de recherche et développement pour les spécialistes, avantages fiscaux et en matière de visas, soutien aux médias indépendants et projets d’infrastructures adaptés aux changements. Un tel réseau de relations agira comme un aimant politique en temps de crise.
En bref : nous devons empêcher la Russie d’absorber la Biélorussie et soutenir toute forme de résistance de Minsk. Parallèlement, nous devons entretenir l’espoir que la Biélorussie accède à l’indépendance et devienne un État qui renforce la sécurité entre la Pologne et la Russie.
Cybersécurité et lutte contre la désinformation
Last but not least – la cyber-résilience. La Russie attaque non seulement avec des missiles, mais aussi sur Internet. La Pologne doit construire son propre « cyberdôme » pour protéger ses infrastructures critiques contre les infiltrations et les sabotages. Chaque institution responsable de la sécurité de l’État et des données de ses citoyens devrait pouvoir recruter les meilleurs experts, et les forces de défense du cyberespace doivent disposer des capacités nécessaires non seulement pour une défense efficace, mais aussi pour des opérations offensives. Car rien ne dissuade un adversaire autant que la certitude que chaque attaque sera immédiatement et sévèrement réprimée.
L’autre pilier est un changement de philosophie – la cybersécurité dès la conception. À l’instar du secteur bancaire, contraint de mettre en œuvre des mesures de sécurité efficaces grâce à la position ferme du régulateur, les fournisseurs d’autres services clés doivent également assumer la responsabilité de la sécurité des utilisateurs. Nous ne pouvons pas accepter que les géants mondiaux de la technologie nous abandonnent dans la lutte contre les deepfakes ou l’usurpation d’identité. La Pologne a déjà démontré sa capacité à mettre en œuvre des outils innovants pour protéger les personnes moins sensibilisées aux risques – ce modèle doit être développé et renforcé.
Une dimension sociale est également nécessaire. Je propose de créer une réserve d’information pour les jeunes, les préparant à une vie consciente face aux réalités de la guerre de l’information. Dans un format engageant, basé sur la culture numérique et la ludification, les jeunes acquerraient des compétences pratiques : de la dénonciation des manipulations à la lutte contre les attaques de propagande, en passant par la création de récits renforçant la résilience communautaire. Ce serait une école d’engagement et de responsabilité, formant une génération de citoyens résilients, prêts à défendre activement le champ polonais de l’information.
Stratégie, calme, solidarité
.La doctrine Żółkiewski n’est pas seulement un ensemble de recommandations militaires ou économiques. C’est avant tout une nouvelle philosophie de sécurité : la stratégie plutôt que l’improvisation, le calme plutôt que la panique, la solidarité plutôt que l’égoïsme.
Comme toute doctrine efficace, elle repose sur des actions systématiques menées en dehors des conflits politiques. Il ne s’agit pas de belles paroles, mais plutôt de programmes, de procédures et de décisions concrets. C’est une sorte de règlement intérieur – un calendrier pour ce gouvernement et tous les gouvernements suivants pour les mois et les années à venir.
La Pologne et la région Intermarium doivent se libérer du rôle d’observateurs passifs. Nous ne pouvons pas réagir constamment aux actions de Moscou ; nous devons donner le ton. Nous ne pouvons pas attendre les décisions de Bruxelles, Berlin ou Paris ; nous devons prendre les nôtres.
Nous devons agir maintenant. Car l’avenir de la Pologne et de l’Europe pour les décennies à venir pourrait se jouer dans les prochaines années. Nous devons être à l’heure.