Cadres du futur. Programme de doctorats appliqués
Nous avons inauguré le programme „Cadres du futur” le 10 novembre 2017, la veille de la Fête de l’Indépendance. La date n’a pas été choisie par hasard. Nous voulions rappeler que la force d’une communauté provient de gens bien préparés et de cadres très motivées pour le travail, possédant un excellent niveau d’éducation – écrit Piotr DARDZIŃSKI
.Il n’y a pas de société sans élites. Mais qui sont ces « élites » ? Au sens courant du terme, nous pensons aux gens qui, sur un champ donné, sont dans une meilleure situation que d’autres. De ce fait, on leur impute des privilèges. Or, la réalité est inverse.
En parlant d’élite, nous parlons de gens qui ont de très grandes compétences – tant dans le domaine des connaissances que dans celui de l’action – ils peuvent travailler non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour le bien commun. Ces gens-là ont, en fait, plus d’obligations que de privilèges. Dans ce contexte, j’utiliserais plutôt le terme, plus approprié, de « cadres ».
La Pologne de l’entre-deux-guerres a été bâtie par une génération qui a réalisé d’ambitieux projets tels que le port de Gdynia ou la Région industrielle centrale (COP). Aujourd’hui aussi nous avons besoin de gens et de cadres capables d’assurer le passage de la Pologne d’une époque où elle était un bassin de main-d’oeuvre très motivée et bon marché, vers une époque où elle sera créatrice de nouveaux secteurs et technologies. Où les Polonais seront non pas ceux qui suivent les tendances planétaires mais ceux qui seront leurs cocréateurs.
« Cadres du futur » est un programme de doctorats appliqués – une réponse à l’un de nos besoins les plus vitaux parmi ceux évoqués par les partenaires sociaux lors de la préparation d’un « Livre blanc sur la suppression de barrières à l’innovation ». Durant ces consultations, il a été question, entre autres, de l’augmentation du nombre d’allègements fiscaux et de l’amélioration des procédures juridiques – ce qui, pourtant, ne pourra apporter les effets escomptés s’il manque les bonnes personnes : des entrepreneurs ouverts à des projets risqués, des scientifiques comprenant les entrepreneurs et, aussi, des investisseurs qui auront la patience d’attendre des bénéfices engendrés par ces projets innovants.
Puisque nous voulons bâtir des cadres pour la Pologne, nous avons préparé au Ministère de la Science et de l’Enseignement supérieur un projet qui a été très bien accueilli par le milieu des doctorants, des scientifiques et des entrepreneurs. Il s’appelle « doctorats appliqués ». En Pologne, c’est une innovation de procédé, mais elle fait déjà ses preuves par exemple en France.
Nous sommes prêts à accueillir 500 boursiers qui mèneront leurs recherches au profit d’entrepreneurs mais qui en même temps prépareront leurs thèses. Le cycle complet prévoit deux mille doctorants.
Chaque année, arriveront sur le marché environ 500 docteurs ayant fait l’expérience du travail en entreprise, mais en même temps ayant gardé le contact avec son université.
Dans nos plans, nous prévoyions d’embaucher 60 doctorants la première année – il s’est avéré qu’ils étaient 384. Étant donné un court délai de candidature, je dois remercier les universités, les entrepreneurs et par là aussi les doctorants participant à la première édition.
Grâce à ce projet, la Pologne s’enrichira de gens possédant une double perspective d’action. Les uns vont se réaliser en entreprise, d’autres vont peut-être continuer leurs travaux de recherche en université. Indépendamment du chemin qu’ils choisiront, ils vont bâtir ces cadres qui déviendront par la suite des partenaires dans le difficile dialogue entre la science et l’économie.
Dès l’édition suivante, le programme sera ouvert à toutes les écoles supérieures. L’expérience nous apprend que dans ce type de projets d’application les universités scientifiques et techniques sont majoritaires. Les universités en sciences humaines ne représentent que 10-15% de toutes les candidatures. Nous invitons donc tous ceux qui savent bâtir des ponts entre écoles supérieures, entrepreneurs et doctorants.
Chaque doctorant participant au programme obtiendra un double financement. D’abord, un salaire payé par l’entrepreneur, et puis, une bourse payée par le Ministère (environ 2 500 zlotys nets). Nous tenons beaucoup à ce que les jeunes scientifiques polonais puissent vivre dignement et se consacrer exclusivement à leurs travaux de recherche sans avoir à dépenser leur force et leur énergie à d’autres activités.
Aujourd’hui, les doctorants sont souvent dans l’obligation d’avoir un travail, ils rédigent leurs thèses le soir, le week-end ou pendant des congés ce qui a un impact négatif sur leur qualité. Dans notre programme, les jeunes scientifiques mènent leurs recherches dans le cadre des obligations professionnelles.
Nous avons inauguré le programme „Cadres du futur” le 10 novembre 2017, la veille de la Fête de l’Indépendance. La date n’a pas été choisie par hasard. Nous voulions rappeler que la force d’une communauté provient de gens bien préparés et de cadres très motivées pour le travail, possédant un excellent niveau d’éducation.
C’est un travail à la base, nous bâtissons la communauté des scientifiques et des entrepreneurs, nous montrons le chemin aux jeunes gens, actifs et ayant envie de réussir. Je suis sûr que, dans le futur, ils réaliseront de formidables projets pour le bien de tous les Polonais. C’est, à mon avis, la meilleure formule permettant à la science polonaise de se joindre aux célébrations de l’année du centenaire de l’indépendance de la Pologne.
Piotr Dardziński