
Poutine falsifie l'histoire
L’article écrit par Poutine doit être conçu seulement comme une nouvelle tentative de désintégrer la communauté nord-atlantique par le biais de la propagande basée sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.
.L’article de Vladimir Poutine, paru dans l’hebdomadaire allemand « Die Zeit » à l’occasion de l’anniversaire de l’attaque de l’Allemagne nazie contre la Russie soviétique, fait partie de l’opération de Moscou visant à manipuler l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le président russe, en tant qu’auteur du texte, a aussi saisi cet opportunité pour proposer (plutôt que de présenter) la création d’une nouvelle structure de sécurité qui s’inscrit dans les tentatives dont le but est de désintégrer l’OTAN et l’UE.
Dans l’article en question, Poutine diffuse des lignes etablies de la propagande russe. Notamnent, il tente d’effacer le fait qu’Hitler et Staline étaient des alliés proches et manipule l’image de la Seconde Guerre mondiale, en suggérant que que la guerre a commencé en 1941, et non en septebre 1939 avec une attaque conjointe de l’Allemagne et de l’URSS contre la Pologne.
En même temps, le président de la Russie donne un coup de main à l’Allemagne en disant que c’étaient les Allemands qui étaient devenus les premières victimes des nazis et que les Allemands étaient la première nation à se dresser contre ces vilains.
Cette manipulation des faits est complétée par une analyse des points positifs de la réconciliation germano-russe après la guerre. C’est une démarche qui vise à souligner aux Allemands que la coopération entre Berlin et Moscou est profitable non seulement pour les deux pays, mais aussi pour toute l’Europe.
L’ampleur de cette manipulation devient évidente lorsque Poutine, en soulignant la nécessité de la réconciliation et de la coopération qui, selon lui, repose sur le contexte historique des relations germano-russes, utilise ces slogans pour justifier la construction du gazoduc Nord Stream.
La notion de réconciliation entre l’Allemagne et la Russie lui sert de prétexte pour décrire la présence de l’OTAN dans l’Europe centrale comme une cause de la nouvelle guerre froide et des tensions sur la scène internationale. C’est une nouvelle fois que le Kremlin présente l’OTAN comme une source des troubles mais aussi comme un obstacle majeur sur le chemin de « la normalisation » des relations entre la Russie et l’Ouest.
Selon le président russe, l’Alliance est coupable de la crise – (diagnostiquée, bien sûr, par Poutine) – du système de la sécurité internationale. Suite à cela, il propose de bâtir une nouvelle structure qui reposerait sur la coopération avec la Russie.
L’article en question constitue une nouvelle tentative de la Russie d’utiliser des motifs historiques dans sa politique impérialiste contemporaine. Publié dans la presse allemande, il renouvelle l’offre de la création d’un system de sécurité où Moscou et les capitales occidentales seraient partenaires.
Pour y arriver, il « suffit que » les pays occidentaux acceptent que le Kremlin ait le droit de prendre des mesures agressives contre d’autres pays, faire la guerre à l’Ukraine et continuer l’occupation de la Crimée. En plus, l’Ouest serait obligee de cesser toute coopération avec les victimes de la politique agressive de la Russie et reconnaitre que leurs proches intérêts n’ont aucune importance par rapport à la collaboration avec Moscou.
.Cela n’est qu’une proposition d’un accord entre l’Ouest et la Russie qui négligerait la sécurité et le bien-être des pays du flanc oriental de l’OTAN. Donc, l’article écrit par Poutine doit être conçu seulement comme une nouvelle tentative de désintégrer la communauté nord-atlantique par le biais de la propagande basée sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.
Stanisław Żaryn