
Liberté d’expression et censure – quels enjeux ?
Avec les débats autour de l’ « ingérence » d’Elon Musk dans la politique européenne via son réseau social Twitter/X et de la volonté des autorités de Bruxelles de davantage contrôler les opinions, on peut dire que le principe de liberté d’expression, qu’on pensait pourtant acquise, est à nouveau au centre des préoccupations.
.Tous les grands penseurs de la démocratie et du libéralisme se prononçaient en faveur de la liberté d’expression. Baruch Spinoza, philosophe hollandais du XVIIème siècle écrivait : « Chacun peut avec une entière liberté, opiner, juger et en conséquence aussi parler, pourvu qu’il n’aille pas au-delà de la simple parole ». Pierre-Augustin de Beaumarchais, dans sa célèbre pièce le Mariage de Figaro : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur, il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits ». L’économiste John Stuart Mill : « Un État, qui rapetisse les hommes pour en faire des instruments dociles entre ses mains, même en vue de bienfaits, s’apercevra qu’avec de petits hommes rien de grand ne saurait s’accomplir ». La grande Hanna Arendt, enfin : « Les formes de domination totalitaires ne se sont pas contentées de mettre fin à la liberté d’expression, mais se sont mises à anéantir par principe la spontanéité de l’homme dans tous les domaines ».
Pourtant, aucun d’entre eux, tout comme aucun représentant de l’école libérale classique (l’Ecossais Adam Smith puis les Français Bastiat et Constant notamment), ne considérait que cette liberté doit être totale et sans aucune limite. Pour Mill, l’insulte et l’injure n’ont pas leur place dans le débat d’idées. Spinoza estimait que la limite à la liberté de parole était la protection de la sécurité de la société et de l’unité de l’Etat. Les appels à la sédition où à la violence ne peuvent donc pas être défendus. Arendt, quant à elle, affirmait que la liberté ne peut exister sans responsabilité individuelle. Chacun n’entre nous a une responsabilité morale, qu’il doit construire patiemment grâce à la réflexion et à la capacité de se mettre à l’écart du brouhaha ambiant.
L’argument selon lequel on ne peut appliquer au XXIème siècle les principes édictés il y a cent ou deux cent ans n’est qu’en partie exact. Certes, il n’y avait pas, à l’époque de Spinoza ou de Beaumarchais, de réseaux sociaux. Cependant, la violence et la tyrannie, elles, existaient bel et bien. Si Spinoza souhaitait une liberté d’expression « la plus large possible », c’est parce qu’il voyait en elle un outil pour juguler les tensions sociales, omniprésentes dans l’Europe du XVIIème siècle, spécifiquement dans le contexte des guerres de religion entre catholiques et protestants qui ont ensanglanté le continent. Mill écrivait quelques décennies à peine après les guerres napoléoniennes et à l’époque des révolutions nationales. Pour lui, la liberté d’expression était un outil d’innovation et de créativité qui pouvait contribuer aux grandes découvertes et aux progrès de la pensée. Hanna Arendt, elle, s’exprimait dans le contexte de la dénonciation des grands totalitarismes du XXème siècle et des crimes d’ampleur qu’ils avaient commis. La liberté est le premier des remparts contre la tyrannie, car c’est elle que les dictateurs cherchent à restreindre en premier.
Que change le XXIème siècle ? Comme noté plus haut, c’est l’extension de la parole à toute l’humanité. Quiconque dispose d’un ordinateur ou d’un ordiphone peut publier ses opinions et les rendre accessibles au monde entier. L’expression n’est plus limitée à une élite lettrée et intellectuelle. Pour le meilleur comme pour le pire.
Pour le pire, car tous les défauts de l’être humain sont ainsi dévoilés, tous ses bas instincts : la violence, l’agression, la haine. Il est inutile de le nier, nous sommes des créatures imparfaites. Et ce n’est peut-être pas plus mal ainsi. Il est important de le souligner, car une partie de nos élites souhaiterait remodeler l’humain à sa guise et selon une idéologie progressiste qui est née dans l’esprit des utopistes du XVIème siècle, a gagné en représentation grâce à la Révolution française puis a été théorisée sous sa forme moderne par Karl Marx. Ce qui fait la beauté de notre existence est qu’elle est imprévisible et aléatoire. En cela, c’est la conscience de notre finitude et du tragique qui nous permet de savourer la vie et d’essayer de la rendre la plus intéressante possible. L’aléatoire est aussi ce qui nous rend tous uniques et irremplaçables, contrairement à ce qu’annonce le fameux slogan courant dans le monde de l’entreprise. Nous sommes tous différents, et la diversité est une richesse. Les idéologues de gauche aimeraient nous déposséder de cette diversité. Ils aimeraient que nous soyons tous identiques, que nous pensions tous la même chose, que nous votions tous de la même manière et que nous nous débarrassions de nos racines et de nos identités pour nous fondre dans un « melting-pot » métissé ethniquement et uniformisé culturellement.
Pour se faire, il faut bien entendu restreindre les libertés. La liberté est ce qui nous permet d’être différent. C’est ce qui nous donne la possibilité de nous distinguer. C’est aussi et surtout le fondement de la démocratie. Si nous pensons tous la même chose, quelle est l’utilité du débat public et même celui de l’élection de nos représentants politiques ? La démocratie, c’est le « pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Jean-Jacques Rousseau a établi que le peuple devait être la source légitime du pouvoir. C’est sur cette affirmation que nous avons fondé nos systèmes politiques modernes.
Maintenant, que s’est-il passé en Roumanie ? La Cour constitutionnelle a purement et simplement annulé l’élection présidentielle qui a vu un candidat surprise arriver en tête au premier tour. Cour constitutionnelle qui est constituée de membres non élus directement, mais désignés par le sénat, la chambre des députés et le président. Quelle est la raison de cette décision ? Officiellement, c’est le soupçon de manipulation de l’élection via le réseau social TikTok, sur lequel se serait déroulée une campagne de « promotion agressive » en faveur de Calin Georgescu.
Soyons clairs et précis. Les réseaux sociaux n’ont ni la primauté, ni le monopole des manipulations et des ingérences, quelles qu’elles soient. Quiconque s’intéresse aux médias sait par quels scandales nombre d’entre eux se sont illustrés. Les liens étroits entre politique et médias sont avérés et documentés. Les journalistes sont certes soumis à des règles de déontologie, mais en réalité ces dernières sont loin d’être appliquées. On accuse les réseaux sociaux de promouvoir un camp politique en particulier grâce aux algorithmes. Pourtant, les messages postés sur les réseaux sociaux par le premier ministre polonais de centre-gauche Donald Tusk suscitent davantage d’interactions positives que ceux du conservateur Mateusz Morawiecki à l’époque où il occupait la même fonction. Ce n’est bien évidemment qu’un exemple parmi tant d’autres, mais il illustre le pluralisme qui règne en réalité dans la sphère virtuelle.
Puisqu’il est question de pluralisme, quel dirigeant de média traditionnel pourrait jurer, la main sur le cœur, que toutes les opinions sont représentées dans son journal ou sur sa chaîne de télévision, et traitées avec la même considération ? Lequel pourrait jurer sur l’honneur qu’il n’a jamais cherché à promouvoir un camp politique au détriment d’un autre ? Cessons de faire semblant de ne pas comprendre. Si Elon Musk s’ingère dans la politique européenne, et c’est bien ce qu’il fait, en quoi consiste l’activité d’un George Soros, si ce n’est de s’ingérer, d’abord dans l’économie d’un Etat souverain, le Royaume-Uni en l’occurrence, puis dans les affaires publiques de nos pays, en finançant des organisations, des institutions et des médias dans le but avoué (via son Open Society Fondation) d’influer sur les opinions publiques ? Si nous considérons qu’il a le droit de le faire, et rien ne l’en empêche, il faut dans ce cas autoriser Elon Musk à réaliser un entretien avec la patronne de l’AfD allemande et de le diffuser sur sa plateforme numérique. D’autant plus qu’Elon Musk agit de façon découverte, en annonçant à l’avance ses intentions. Il ne cache rien. Cela permet d’avoir conscience de ses actions. Les progressistes fonctionnent de manière beaucoup plus insidieuse, en infiltrant les centres de pouvoir et en mentant sur leurs véritables projets. Par ailleurs, si nous acceptons sans sourciller que l’Arabie Saoudite finance nos mosquées, que la Commission de Bruxelles suspende le versement de nos subventions, que Vladimir Poutine exerce sur nous un chantage gazier (chantage qui a duré vingt ans, et qui ne dérangeait personne jusqu’à ce que la Russie décide de le mettre à l’épreuve), que le Qatar et la Chine « cultivent des amitiés » avec des politiciens européens de haut rang, alors nous n’avons aucun droit de nous offusquer de ce que fait le milliardaire américain d’origine sud-africaine.
On reproche aussi aux réseaux sociaux de véhiculer des mensonges et des propos haineux . La définition de ceux-ci a de quoi susciter une inquiétude légitime. Qui doit décider du degré d’acceptabilité d’une opinion dans le débat public ou de la véracité d’une information ? Des militants progressistes ? Des juges politisés ? Une commission de technocrates nommés par le pouvoir en place ? Si demain l’affirmation « un homme est un homme et une femme est une femme » est criminalisée au titre de l’ « incitation à la haine », est-ce que je cesserais pour autant de penser cette phrase ? Non, et je développerais sans doute du ressentiment envers ceux qui m’ont interdit de la prononcer. C’est ce qui est en train de se passer à l’échelle globale : la confiance envers les politiques chute d’année en année, tout comme celle envers la justice et envers les journalistes. Enfermées dans un entre-soi nauséabond, nos élites pratiquent une consanguinité idéologique qui ne peut que provoquer des réactions hostiles de la part de l’organisme vivant, c’est-à-dire des citoyens et de la société.
Songeons maintenant à ces citoyens. Après tout, ils ont le droit de voter, donc celui d’élire les dirigeants de leur pays. Ils sont donc maîtres de leur destin. Si nous estimons qu’ils ne sont que des enfants inconscients et irresponsables, à qui il faut tout expliquer, à qui il faut dire ce qui est vrai et ce qui est faux, à qui il faut pointer ce qui est une ingérence et ce qui n’en est pas, ce qui est une manipulation et ce qui n’en est pas, qu’il faut les conduire comme un troupeau jusqu’à l’isoloir et s’assurer de ce qu’ils votent, alors disons-le : à quoi bon la liberté, à quoi bon les droits de l’homme, à quoi bon la démocratie ? Dans ce cas, revenons au suffrage censitaire, où juste une poignée de privilégiés pouvaient voter. Ou instaurons des test de culture ou de QI. Si les citoyens ont le pouvoir d’élire des hommes qui auront à leur portée le bouton nucléaire, et si on estime que leur jugement est suffisamment éclairé quand ils portent au pouvoir Joe Biden, Donald Tusk, Emmanuel Macron ou Keir Starmer, alors on doit estimer la même chose s’ils décident de choisir Donald Trump, Giorgia Meloni ou Viktor Orban.
Ne faisons-pas non plus croire qu’une campagne de publicité politique sur TikTok va avoir une influence décisive sur le choix des électeurs. Pense-t-on vraiment qu’un beau jour, l’électeur roumain a entrevu une vidéo de quelques secondes sur TikTok et que son opinion s’est faite à ce moment-là ? Dans ce cas, que penser de l’électeur français auquel tous les médias ont répété en boucle durant 30 ans que le Front (puis Rassemblement) National était la réincarnation du NSDAP ? Le tout sous couverture de « déontologie » ? Venant de journaux qui ont décrété un jour de deuil quand Staline est mort ou qui ont fait la promotion de la pédophilie dans les années 1970, qui ont dissimulé des scandales sanitaires et maquillé la hausse des crimes commis par des immigrés ou des descendant d’immigrés, c’est proprement ridicule.
Une théorie circule dans le monde de la génétique : les traumatismes vécus seraient transmis aux générations suivantes, s’inscrivant dans notre ADN. Ceux dont les ancêtres ont connu les discriminations (les vraies), les persécutions, les guerres et les génocides sont souvent épris de liberté. C’est sans doute mon cas. Etant d’origine juive et polonaise et ayant grandi avec la conscience qu’une grande partie de ma famille a été exterminée au cours de la Shoah, je commence à comprendre pourquoi je suis méfiant envers toute nouvelle pierre ajoutée à l’édifice de l’étatisme, du centralisme, du contrôle et de la restriction de libertés. Certes, l’Europe d’aujourd’hui n’est ni la Corée du Nord, ni la Russie, ni l’Iran. C’est ce que vont répondre les centristes mous. Cependant, ce n’est pas non plus une raison pour tout laisser passer. Nous devons défendre avec intransigeance chaque arpent de liberté, quitte à en payer le prix.
Car oui, la liberté à un prix. Un prix parfois très élevé. Le 7 janvier 2015, deux islamistes ont pénétré dans la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, et y ont assassiné une dizaine de journalistes. Parmi eux, les dessinateurs Cabu, Charb, Tignous, Honoré et Wolinski. Il leur était reproché d’avoir publié des carricatures de Mahomet, ce qui est interdit par l’islam et considéré comme « une incitation à la haine » par de nombreux musulmans. L’islamisme a, ce jour, déclaré la guerre à l’une de nos libertés les plus fondamentales, la liberté d’expression. Il est déconcertant (ou pas tant que ça si l’on y réfléchit bien) de constater que les activistes progressistes et les terroristes islamistes travaillent main dans la main pour nous bâillonner. Quelle différence y a-t-il entre l’ « islamophobie », la « transphobie » ou la « grossophobie » ? Toutes peuvent être rangées dans la catégorie « haine », qui justifierait le bannissement des réseaux sociaux ou le licenciement de celui qui s’en est rendu coupable. C’est ce que vont jusqu’à souhaiter certains fonctionnaires bruxellois et militants « anti discrimination ». Ce que les islamistes font avec des kalashnikovs (avec succès, car plus personne n’a osé publier à nouveau de carricatures de Mahomet), nos élites progressistes veulent faire avec le droit, les règlements et la censure : interdire aux gens de s’exprimer. L’effet recherché est le même, bien que les moyens soient différents.
Les dessinateurs de Charlie hebdo ont ainsi payé le prix le plus élevé de la lutte pour la liberté. Pour la liberté de critiquer, de choquer, de blesser même. Certains n’ont pas compris que les carricatures de Mahomet avaient pour objectif non pas de faire du mal, mais de faire réfléchir sur l’obscurantisme religieux, en particulier musulman. De la même façon, les progressistes ne veulent pas comprendre que la critique du lobby homosexualiste (dit « LGBT »), du phénomène trans ou de l’immigration massive arabo-musulmane n’est pas une haine méchante et gratuite à destination des individus, mais une réflexion sur la dictature des minorités (dont même Charlie hebdo parle) qui impose ses « avancées » en dépit du bon sens le plus élémentaire.
Le respect de la mémoire de ceux qui ont perdu la vie pour défendre la liberté d’expression exige de nous de ne pas céder à ceux qui veulent nous la retirer. Ayons conscience qu’ils procèdent par étapes, et invoquent à chaque fois des arguments qui peuvent sembler valables : la haine, les « fake news », les manipulations, les « trolls ». Il est tout à fait exact, répétons-le, que tout cela existe bel et bien sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les médias traditionnels. Les appels à la haine et les manipulations visant Donald Trump étaient véhiculés par les plus grands journaux américains, et le 45ème et 47ème président des Etats-Unis a fini par être la cible de tentatives d’assassinat. Répétons aussi que les appels à la violence et au meurtre ainsi que le harcèlement doivent être combattus et que la police et la justice doivent faire ici leur travail, quitte à y mettre les moyens.
La question que chacun de nous doit se poser est celle de ce prix de la liberté évoqué plus haut. Sommes-nous prêts à consentir aujourd’hui à ce qu’il y ait des morts sur la route, si c’est pour empêcher un jour d’être interdits de nous déplacer librement? Sommes-nous prêts à accepter aujourd’hui d’être blessés par des propos choquants, si c’est pour que jamais un Etat ou une organisation quelconque ne finisse par nous interdire purement et simplement de penser ? Ceux qui répondent par la négative sont mûrs pour accepter l’avènement d’une société orwellienne où nous serions tous contrôlés et surveillés de la naissance à la mort par un Etat central mal intentionné.
Les progrès techniques et la démocratisation des outils de communication posent un défi intellectuel majeur à notre civilisation. La réponse facile et confortable consiste à censurer, bloquer, interdire. Une autre réponse facile consiste à ne pas réfléchir du tout et à tout laisser faire inconditionnellement. La réponse la plus difficile, et pourtant celle qu’il faudrait appliquer, est celle de la recherche d’un compromis. La chasse effective aux appels au meurtre et aux harcèlements, l’éducation à l’utilisation des médias, l’apprentissage de l’esprit critique à condition que cela ne se transforme pas en propagande quelconque, la promotion de la responsabilité morale de chacun d’entre nous, la transmission de la sensibilité et de l’empathie, et tout simplement l’appel au bon sens, car c’est ce qui semble nous manquer le plus.
L’éditorialiste Eugénie Bastié résume bien, dans le Figaro, les enjeux du débat : « Les dirigeants européens devraient se souvenir que les États-Unis, pays où la liberté de parole est sacralisée par le 1er Amendement, sont l’une des seules démocraties à n’avoir jamais sombré dans la dictature. Alors oui, le risque de la liberté d’expression, c’est de voir des mensonges prospérer dans le débat public. Une liberté d’expression qui serait réservée à des propos vérifiés par l’État n’en est pas une. Aucun régime n’est parfait et chacun doit être vigilant. Les réseaux sociaux ne doivent pas être des zones de non-droit. Mais le risque encore plus grand de la censure, c’est de voir prospérer une vérité officielle déterminée par un nombre restreint de personnes ».
.Si nous en sommes à nous mobiliser pour défendre ainsi nos libertés les plus fondamentales, c’est que la situation est grave, ou bien pourrait très bien rapidement le devenir. Nous faisons face à des menaces multiples qui nécessitent une vigilance accrue à chaque instant. Chaque concession est une défaite et le signe qu’il y en aura d’autres plus tard. Ne nous laissons pas entraîner par une gauche qui aimerait conserver le monopole de la parole et réinstaurer un système féodal où seule une élite aurait voix au chapitre. On s’habitue facilement au confort de la servitude moderne. Rester libre est un combat quotidien, mais on le mène par souci des générations futures. Ce n’est que comme ça que nous pourrons garantir la survie de la démocratie libérale.